Le jeudi 23 mars 2017, un groupe d’artistes musiciens s’est rendu au cimetière de Gounghin à Ouagadougou pour déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de feu Black So man. Ce geste d’hommage à l’artiste musicien disparu effectué en présence des membres de sa famille rentre dans le cadre de la commémoration du 15ème anniversaire de sa disparition.
On ne cessera de le dire : un artiste ne meurt pas, il vit toujours à travers ses œuvres. C’est le cas de Bintogoma Traoré alias « Black so man » qui a laissé dans l’histoire de la musique burkinabè et africaine, des œuvres éternelles. C’est pourquoi sa disparition le 16 mars 2002 reste perçue par les acteurs de la musique et de la culture en général, comme une grosse perte pour le pays. Parmi ces acteurs figurent justement ceux qui sont allés dans la matinée du 23 mars à sa tombe au cimetière de Goughin où il repose en paix. Sur place, ces « amis musiciens » accompagné par le fils de Black so man, Latif Ange Fela César et sa mère Adji ainsi que d’autres membres de la famille, ne sont pas arrivés les mains vides. Ils ont apporté une gerbe de fleurs qui a été déposée sur la tombe pour montrer qu’ils ne peuvent jamais oublier Black so man, qu’ils le portent dans leur cœur pour l’éternité.
Cette activité organisée dans le cadre de la commémoration du 15ème anniversaire de la mort de Black So man se révèle ainsi comme une preuve d’amour réitéré à l’artiste disparu. Du reste, des hommages lui ont été, une fois de plus, rendus séance tenante par ses anciens collègues, ses fans et les membres de sa famille présents. Tous ces acteurs se souviennent, 15 ans après sa disparition, de Black So man qui a porté haut le flambeau de la musique burkinabè. Pour le président de l’Association des Jeunes musiciens du Burkina Faso, Bertrand Bali Bazié alias Baz Bill, Black So man a légué un héritage énorme que la jeune génération peut exploiter pour faire rayonner davantage la musique burkinabè. « C’est un artiste qui travaillait d’arrache-pied, qui se battait nuit et jour pour réussir » a reconnu Baz Bill.
Quant à l’artiste musicienne Adji Sanon, elle a remercié tous ceux qui œuvrent et contribuent d’une manière ou d’une autre à pérenniser les œuvres du papa de son enfant. Celle-ci est convaincue qu’à travers ses œuvres, Black So man reste présent car ses chansons portaient sur des sujets d’actualité. « Je me souviens de lui comme si c’était hier. Comme il le disait, il parlait de tout le monde et de personne en même temps » a rappelé Adji. A l’en croire, 3 concerts géants en hommage à son défunt mari sont prévus respectivement le 20 avril à Bobo Dioulasso, le 22 avril à Ouagadougou et en fin mai en Côte d’Ivoire.
Ces concerts entrant dans la célébration du 15ème anniversaire de la disparition de l’artiste, donneront l’occasion de magnifier ses œuvres. De quoi donner des motifs de satisfaction à son fils, Latif Ange Féla César Traoré qui est devenu un grand garçon et qui apprend à devenir un grand footballeur pour défendre les couleurs du pays comme l’avait fait son défunt père. Pour y arriver, il se laisse guider par la célèbre chanson Can 98 de son feu père et ne cède non plus au découragement. « Ce n’est pas parce que l’on est orphelin que l’on n’a pas d’avenir. J’aime beaucoup la chanson CAN 98 chantée par mon père. J’ai choisi le football, une discipline qu’il explique mieux dans sa chanson, surtout ce qui se passe sur le terrain » a expliqué Latif.
Saïdou Zoromé
