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Arts et culture : Il faut sauver l’Institut burkinabè !


Le centre culturel burkinabè devenu l’Institut Burkinabè risque de complétement « fermer boutique » si rien n’est fait. Un espace pourtant prisé par des élèves abonnés à la bibliothèque mais aussi par des artistes pour des créations de spectacles. Ouvert en 2010, le centre n’aura vécu que 5 ans, faute de moyens financiers. Les sollicitations de soutiens auprès des autorités en charge de la culture n’ont malheureusement pas été fructifiantes. Georges Kaboré, initiateur du centre, vadrouille aujourd’hui avec la bibliothèque sur un vélo dans les rues de Ouagadougou et environnants. Rencontre !

Arts et culture : Il faut sauver l’Institut burkinabè ! Lefaso.net : Présentez à nos lecteurs le centre culturel burkinabè devenu Institut Burkinabè ?

Le centre culturel burkinabé qui est devenu depuis janvier 2015 l’Institut burkinabé pour marquer son côté pluridisciplinaire (culture, éducation, sciences, recherche), est un espace dédié aux artistes. C’est aussi dédié à ceux qui ont soif d’apprendre. A toux ceux qui veulent valoriser la culture et la connaissance du Burkina Faso.
L’institut dispose d’une médiathèque, d’un espace d’études et de devoirs pour les écoliers. C’est aussi un cadre pour les étudiants des recherches, des chercheurs, des particuliers. A l’IF, il y a des cadres d’expositions et de créations ouverts aux artistes et artisans avec en sus un espace scénique pour des concerts, du théâtre, des danseurs etc.

Lefaso.net : D’où est venu cette initiative de création d’un centre culturel à la burkinabè ?
En 2010 j’ai voulu créer le premier centre dédié à la culture burkinabé et à l’éducation. Le but est de valoriser la création et les savoir-faire burkinabè tout en aidant les jeunes talents et créateurs à promouvoir leurs activités. Avec l’espoir que cela fera tache d’huile dans d’autres capitales de la région.

Lefaso.net : Quelles sont les activités qui se mènent dans le Centre.

En plus des prêts de documents, de livres, de DVD, de magazines, etc….à la médiathèque, nous avons aussi l’aide aux études, le soutien aux initiatives scientifiques comme le partage de mémoire. L’institut Burkinabè, c’est aussi des concerts, des spectacles, des expositions, des festivals…

Quelle était la fréquence des mouvements à l’Institut ?
Au quotidien, c’est environ une centaine de personnes qui viennent à l’institut pour leurs créations, pour la médiathèque ou pour leurs devoirs et leurs études…

Il y a aussi l’Institut français, qu’est-ce qui faisait la différence entre le CCB et ce centre culturel français ?

L’IF est le même concept que l’IB. Sauf que l’Institut français ne valorise que la culture française et francophone. Ils soutiennent, certes, les créations locales. Alors qu’à l’IB, c’est un ensemble de valorisation de la culture burkinabè. Bien d’autres activités se tiennent mais l’essence même est de promouvoir tout ce qui est local. Leur différence se situe à ce niveau. L’IB ne peut alors pas se comparé à l’IF qui est financé par l’Etat français et dispose de moyens importants comme tous les IF du monde.

Quelle étaient vos relations ?
Nos relations sont très bonnes. Je m’y rends personnellement souvent pour suivre leurs activités. Je fais la promotion de leurs activités à l’IB et ils font la promotion de l’IB. Vice-versa. La directrice actuelle tout comme le directeur de l’Institut de Bobo sont déjà venus à l’IB pour se rendre compte de la réalité du lieu.

L’IB, depuis un certain moment travers d’énormes difficultés ? Qu’est-ce qui ne vas pas exactement ?

Techniquement et financièrement, c’est très difficile. J’ai investi pendant 5 ans dans le centre sans aide importante des institutions ou de fondations. Ce n’est que ma bonne volonté et celle de mes proches qui m’ont permis de tenir 5 ans. On le sait, les activités d’éducation et de culture ne sont pas juteuses. Elles ne rapportent pas de l’argent. C’est dire que nous n’avons d’entrée d’argent dans les caisses.
Aujourd’hui, en plus du loyer, tous les mois il faut pouvoir couvrir les frais de fonctionnement quotidien, le salaire du personnel, les frais d’activités etc… C’est ça qui n’est plus possible. J’ai fait l’impasse sur beaucoup d’aspects de ma vie pour l’IB dont ma vie professionnelle mais en vain.

Est-ce que vous avez tentez d’approcher les autorités en charge de la culture ? Et qu’ont-ils dit ?

Depuis trois 3 ans maintenant, j’ai approché les autorités culturelles en particulier le ministère en charge de la Culture et du tourisme. Je leur présente régulièrement des projets, l’état du centre, les besoins techniques et financiers. « Nous n’avons pas d’argent » pour soutenir votre action même si elle est très louable ». Voici la chanson ou du moins la réponse qu’on me donne à tout moment.

Le Centre a dû fermer les portes. Y’a-t ’il de l’espoir qu’ils les rouvrent un jour ?
L’IB ne pourra rouvrir que si les autorités prennent leur responsabilité en nous aidant ne serait-ce qu’avec des moyens modestes. J’estime qu’il ne faut pas laisser la situation en l’état. C’est une question d’intérêt national de promouvoir notre culture pour nos populations, pour les étrangers, les touristes. C’est pourquoi, je pense que c’est dans l’intérêt de l’Etat ou de la Mairie d’investir dans un lieu pareil.

Qu’est-ce qu’on peut néanmoins retenir des 5 ans d’existence de ce centre ?
En 5 ans, c’est une multitude de spectacles, d’expositions, un soutien aux artistes dans leurs créations et leurs arts et même parfois dans leur vie personnelle. Un soutien aux écoliers et aux étudiants. C’est aussi des projets d’échanges avec des écoles ou des centres de formations à l’étranger. Nous en avons comme exemple les correspondances en dessins qui s’étaient mises en place avec la Belgique. C’est en fin, une vie en symbiose entre habitant du quartier avec des actes citoyens tels que le nettoyage des rues etc.

Etes-vous aujourd’hui, malgré tout, animé d’un sentiment de fier ?
Pour toutes ces raisons, je suis très fier de la pierre que j’ai posé et que je continuerai de poser pour le rayonnement de la culture et de l’éducation au Burkina.

Si vous aviez un message. Ce serait lequel ?
Qu’il est nécessaire d’être uni et agir tous ensemble. Je pense aussi que la promotion de la culture et de l’éducation est d’une importance. Ces deux valeurs doivent être portés hautes par tout le monde. Que l’on soit politiques, artistes, entrepreneur, etc.

Interview réalisée par Bassératou KINDO
Lefaso.net

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