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Gérard Koala, promoteur du FONY: « Les acteurs culturels ne soutiennent pas le FONY et c’est dommage »


Après une première édition réussie, les Burkinabè de New York s’apprêtent à rebeloter avec la 2e édition du Festival Ouaga New York(FONY) les 23, 24 et 25 septembre prochain. Gérad Koala, le promoteur avec qui nous nous sommes entretenus sur le net, a regretté le manque de soutien de l’évènement par les acteurs culturels qui, pourtant est organisé en leur faveur. « C’est dommage » nous a-t-il laissé entendre.

Afriyelba: Dites nous en quelques mots ce que c’est que le Fony

Gérard Koala: Le Fony est un festival que nous organisons ici à New York aux Etats Unis dans le but de promouvoir la culture burkinabè dans son ensemble. Nous l’avons dénommé Festival Ouaga-New-York pour marquer le pont culturel entre les deux pays que sont le Burkina Faso et les Etats-Unis. C’est un festival qui se veut être une plateforme d’expression de talents artistiques burkinabè  aux USA. En plus, du domaine artistique, le Fony est un cadre d’expression et d’exposition de tous les produits burkinabè. C’est en somme une vitrine de promotion des talents et produits burkinabè dans le monde.

La première édition qui s’est déroulée l’année dernière, a-t-elle été satisfaisante?

Nous pouvons dire sans hésiter que le bilan de la première édition du  festival a été très positif dans la mesure où nous avons réussi à relever le pari de l’organisation. Dans le domaine artistique, nous avons pu faire un spectacle en live dans une salle archi comble avec non seulement des artistes venus du pays, mais aussi avec ceux vivants ici aux Etats-Unis. De ces artistes je peux vous citer Dalia, Youmaly, Martin Nterry, Béranger Ouédraogo, Awa Boussim, Zougnazagmda et bien d’autres qui ont donné le meilleur d’eux mêmes au grand bonheur du public qui a fait le déplacement. Nous avons eu, en plus, la chance d’avoir des personnalités du monde culturel telles que Mahamoudou Ouédraogo et Jean Claude Dioma tous, anciens ministres de la culture, Almamy Becker Ouédraogo, le DPICC et toutes les autorités burkinabè qui sont ici aux Etats Unis. Nous avons en outre, du côté des invités, enregistré des participants venus de tous les Etats Unis et même d’Europe qui se sont tous habillés en Faso Danfani.  Au regard de tout cela, je peux vous dire que nous avons été satisfaits de la première édition du FONY.

Cette année pour la 2e édition le défis c’est de faire mieux?

Oui c’est exact. Nous sommes conscients de cela et nous nous attelons depuis des mois à faire une édition meilleure que celle de l’année passée. Aux activités de l’année dernière, nous avons joint quelques innovations. Nous allons par exemple offrir un plateau artistique assez large pour permettre à plusieurs artistes de participer, nous allons faire un clin d’oeil au SIAO à travers l’art plastique,et au FESPACO à travers le cinéma. Nous allons ,en plus, mettre en place une foire de brochettes et lors de la soirée de gala, nous avons prévu lever des fonds qui serviront à construire une pompe à eau potable dans un des villages du Burkina Faso.

Vous êtes donc en plein dans les préparatifs?

Oui en effet. Nous sommes en train de mettre les bouchés doubles pour offrir comme je l’ai dit un festival meilleur que celui de l’année passée à nos invités. Au niveau donc des préparatifs tout avance doucement. Pour ce qui est de la  direction artistique, nous sommes en train de tout mettre en œuvre pour avoir la liste complète de tous les artistes qui seront présents. Sur le plan technique, nous travaillons d’arrachepied  pour offrir un spectacle riche en son et en lumière au public. Le seul soucis majeur que nous avons actuellement c’est sur le plan financier. Mais nous avons bonne foi que les mécènes et les sponsors ainsi que les autorités nous viendront en aide pour que nous puissions boucler le budget de la présente édition qui, il faut le dire, est quand même colossal puisque s’élevant à 46 000 dollars.

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L’affiche du festival

Tall Moutaga est l’ambassadeur du FONY cette année. A quoi consiste son rôle exactement?

Il faut dire que nous avons décidé de prendre chaque année un artiste comme ambassadeur du festival. L’année dernière c’était Zougnazagmda et cette année nous avons pensé à Tall Moutaga. Le rôle de l’ambassadeur c’est de porter sur lui les valeurs du festival et de les défendre. C’est lui qui nous aide à déceler les talents artistiques du côté du Burkina Faso, c’est lui qui se sert d’intermédiaire entre les organisateurs de New York et ceux de Ouaga, c’est lui qui se charge de faire toutes les démarches pour faciliter la venue des artistes aux USA. Depuis sa nomination, il abat un travail formidable et nous le remercions et l’encourageons de poursuivre dans cette dynamique pour que nous puissions ensemble réussir l’évènement.

Avez-vous le soutien de vos compatriotes?

Je peux dire oui; nous avons le soutien de nos compatriotes vivants aux Etats Unis et même au delà. La diaspora burkinabè dans le monde ne cesse de nous envoyer des messages de félicitation et d’encouragement. Ceux résidents au Burkina Faso également nous témoignent de leur soutien. Le seul hic est que les acteurs culturels burkinabè tels que les artistes, les journalistes, les producteurs et managers ne soutiennent pas pleinement la manifestation. Je regrette cela car c’est pour ces acteurs culturels burkinabè que le Fony a été créé. Je crois légitimement que les premiers acteurs à soutenir le festival devaient être ceux culturels. Je le dis et je le respecte, personne ne viendra faire la promotion de nos artistes, personne ne viendra faire la promotion de notre culture à notre place. Il faut avoir une grandeur d’esprit, l’initiative est née, peu importe qui en est l’initiateur, mettons la main à la patte pour qu’on ait ensemble un bon résultat.Cela y va de l’intérêt de tous.

Pour terminer, je voudrais dire merci au public burkinabè d’avoir cru, soutenu et adopté le projet. Pour la petite expérience que j’ai dans ce milieu culturel je n’ai pas vu au tant d’engouement autour d’un tel évènement. Aux sponsors et partenaires je leur dis également merci de croire et d’accompagner le FONY. Je te remercie et toute l’équipe du site Afriyelba car même si on le dit pas toujours, vous êtes une fierté pour nous aujourd’hui. Votre manière de faire votre travail sans attendre rien en retour nous emmène à dire que le Burkina Faso regorge de jeunes dynamiques qui aiment la culture.

Propos recueillis par Yannick SANKARA

 


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