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MALAYKY : Le meilleur reggae man Africain 2017 à la conquête du public Burkinabé


Feu Bob Marley disait que : « lorsque le reggae arrivera en Afrique, le reggae prendra une autre dimension ». De nos jours cette prophétie du roi du mouvement reggae est une réalité au regard de la place importante qu’occupe le reggae africain au sein des amoureux de cette musique avec des icônes comme Alpha blondy, Tiken jah Fakoly et bien d’autres. Le plus intéressant dans ce succès du reggae africain est que de jeunes artistes s’engagent de plus en plus pour le maintenir en tête de hit-parade. Parmi ces artistes nous retrouvons Mamadou Soumahoro alias Malayky. Cet originaire d’Odienné dans le nord-ouest de la cote a dû se battre sur plus d’une vingtaine d’années pour parvenir à un album de 12 titres baptisé « Radykal Roots ». Un opus qui l’a permis de remporte le prix du « meilleur album reggae africain 2017 » aux victoires du reggae, organisé par le magazine en ligne reggae.fr. Une distinction qui a placé celui-là qui voulait au départ être un footballeur sur la plus haute marche du podium. Afriyelba a profité de sa présence au Burkina Faso dans le cadre de sa promotion pour le rencontrer le 11 janvier 2017 à la résidence d’artistes de la « cour du Naaba ». Dans cette interview Malayky nous parle de son histoire avec la musique, ses échecs et ses victoires, de sa carrière  et son ambition de conquérir les mélomanes avec son talent. Lisez plutôt

 

Afriyelba : Comment Malayky se porte en cette début d’année 2018

Malayky : Dieu merci l’année 2018 commence bien pour Malayky. Il faut dire que pour mon  voyage de mon pays d’origine la cote d’ivoire vers le Burkina Faso, l’accueil a été chaleureux et les choses se dessinent déjà bien.

 Quelle est votre histoire avec la musique et pourquoi le nom Malayky ?

Mon histoire avec la musique date depuis l’enfance. Depuis l’école primaire je chantais, à l’époque on nous dispensait des cours de kora, de chant j’étais un champion dans cette discipline. Quand on organisait les compétions de chants notre classe avait toujours les meilleures chansons, j’étais tellement affiché dans le domaine des chants au point que mon maitre du CE1 m’a permis de passer en classe supérieur sans composer l’examen final parce que j’étais malade. La musique est en moi depuis tout petit, mais je n’ai jamais pensé un jour devenir chanteur. Au départ mon objectif était de devenir un footballeur. Quand j’ai quitté l’école pour m’aventurer à Abidjan c’est au football que je jouais. J’ai joué en deuxième division mais par la suite je n’arrivais plus à joindre les deux bouts, la galère s’est installée. Une hernie m’a empêché de participer à un test pour aller en première division. J’ai chopé la hernie pendant les préparations physiques et il n’y avait personne pour s’occuper de moi. Donc j’ai abandonné le football et en ce moment c’est à la musique que je pouvais maintenant me consacrer.

« C’est de ma rencontre avec Ticken que tout est parti »

Il faut noter que j’ai abandonné la musique au départ et elle m’a rattrapé par la suite, donc c’est comme une affaire de destin. Je suis resté dans la musique et avec le temps j’ai rencontré de grands musiciens comme feu Mamadou Doumbia qui m’a adopté et m’a appris les ficelles du métier de chanteur. Dans le même temps j’étais un apprenti de mini bus communément appelé « Gbaka », j’ai fait aussi la maçonnerie pour gagner mon pain. Un jour j’ai rencontré Tiken Jah Fakoly dans les années 1994, 95 et c’est là que tout est parti. Il m’a pris comme son bon petit, à travers lui j’ai commencé à comprendre beaucoup de choses, son succès était comme une formation pour moi et à renforcer ma volonté de devenir artiste. Le nom Malayky veut dire tout simplement messager ou ange. Ce nom m’a été donné par un de mes amis qui était à l’époque étudiant en droit. Au début Il m’a proposé Malachy, le nom du dernier prophète de l’ancien testament, mais ce nom sonnait beaucoup chrétien alors nous étions dans un cadre musicale, donc il fallait être ouvert à tout le monde. C’est ainsi qu’on a trouvé le nom Malayky qui se dit Malakyne en hébreux et Malaika en arabe. Tout cela renvoyait à la même signification qui veut dire messager ou ange, et tout le monde trouvait son compte.

 En 2000 vous êtes rentré en studio avec l’aide de Tiken Jah Fakoly mais l’album n’a pas abouti. Est-ce que vous pouvez revenir sur les problèmes qui ont empêché la sortie de l’œuvre.

Malayky : L’album a été enregistré en 2000 ici au Burkina Faso à Seydoni production mais il n’a pas pu voir le jour, parce qu’il y avait des lacunes à corriger. Il était question de reprendre la voix témoin que je jugeais peu satisfaisante, mais on n’a pas pu . J’ai fait savoir à Tiken que je n’étais pas satisfait de l’album et cela n’a pas été de son gout. Il m’a fait savoir que quand on te donne ta chance il faut la saisir il ne faut pas attendre après pour pouvoir rectifier. A partir de ce moment chacun de nous était devenu distant l’un de l’autre. Sa carrière montait au fur et à mesure, du coup il n’avait plus le temps pour s’occuper de moi et l’album est resté dans le tiroir. En 2002 je suis revenu  enregistré à Seydoni Production avec Tyrone Donwie mais l’album n’est pas sorti parce que cela coïncidait avec les évènements socio-politiques en côte d’ivoire

 Après ces deux expériences ratées vous n’avez pas abandonné le combat. Finalement vous avez réussi à mettre sur le marché discographique « Radykal Roots » un album de 12 titres sorti le 1 avril 2016. Parlez-nous de cette œuvre ?

 « Radykal Roots », qui signifie le retour au bercail, le retour à la source parce que le reggae vient d’Afrique comme l’a si bien dit Bob Marley, est un opus de douze titres chantés en Anglais en Français mais aussi en Bambara. On y retrouve différents instruments comme le N’wonni, la Kora, le Tamani, le Djembé avec une couleur mandingue Root jamaïcain, une vision de l’afro-jamaïcain. Tout cela dans le « new style », le « new Roots ». C’est ça qui démarque Malayky, parce que pour marquer les esprits des gens il faut se démarquer. L’album a été travaillé par des arrangeurs comme Manjul, Moses Doumbia, et Georges Kouakou. Le Mix et le Mastering ont été réalisés au studio Lion and Fox à Washington. Le premier titre est une reprise de Many rivers to cross de Jimmy cliff. Une reprise qui m’a propulsé dans la cour des grands et m’a permis de remporte le premier  prix de reggae.fr. Dans cet album on retrouve aussi des titres comme Dougnougnan (Le monde en Bambara), tout ce que Dieu fait est bon, éducation, N’gamoukila ( qu’est-ce que je t’ai fait en Bambara), toi et moi, Rasta man, Samory Touré, Soucis, Djonni, Fanan (la médisance en Bambara) et enfin Lonan ( Etranger en Bambara). « Radykal Roots » est comme un livre que je viens d’écrire. C’est une expérience d’une vingtaine d’année, avec beaucoup de « vibrations» que je viens de faire sortir. Je qualifie mon œuvre même de thérapeutique. A l’heure où je vous parle l’album se porte très bien. La preuve est qu’il a remporté le prix des victoires du reggae.

 Expliquez-nous quelques-uns de vos titres.

 Dans « Radykal Roots » je milite en faveur de l’éducation des jeunes filles à travers le titre éducation. Je veux encourager les parents à amener leurs jeunes filles à l’école parce qu’aucun pays ne peut être fort s’il n’y ‘a pas de femmes fortes. Il y a aussi le titre Tout ce que Dieu fait est bon pour dire que c’est le tout puissant qui contrôle tout ce qui se passe sur la terre. Il ne sert à rien de s’apitoyer sur un problème qui vous arrive, parce que Dieu sait pourquoi il vous a mis dans cet état, qui est pour vous un passage obligé vers le succès. Nous avons aussi « Lonan » qui veut dire étranger pour dire qu’il faut arrêter de déranger les étrangers dans les différents états africains, et demander aussi aux étrangers de respecter les autochtones. La chanson « N’gamoukila » parle d’amour. Il s’agit de l’homme qui demande à sa partenaire qu’est-ce qu’il l’a fait pour que celle-ci lui fasse des scènes. Il y’a « Fanan » qui signifie la médisance. Juste pour demander à ceux qui ne vivent que pour dénigrer leurs semblables et parler  des défauts des autres de « la fermer un peu ».

S’il y a une année blanche c’est tout le Burkina Faso qui perdra

 Avec « Radykal Roots » vous avez remporté le trophée du « meilleur album reggae africain de l’année 2017 ». Quel a été l’apport de cette distinction dans l’avancement de votre carrière.

 Le trophée m’a permis de participer à l’édition 2017 de Abi reggae festival, le plus grand festival de reggae en Afrique. Cette année je suis encore retenu. J’ai été au 24 heures reggae festival en Côte d’ivoire. Avec ce trophée j’ai pu donner un concert à guichet fermé le 11 mars 2017. Grace à cette distinction j’ai été au Festival Kwame N’kruma au Ghana ou j’ai été honoré comme il se doit. Cette distinction n’est pas n’importe quel prix, elle a donné du sens à ma carrière. Quand j’arrive à quelque part avec mon titre il ya du respect à mon égard. C’est grâce à ce trophée que je suis au Burkina Faso. Tout récemment au Soko Festival j’ai été  honoré par le public quand le Mc a présenté « Radykal Roots » comme le meilleur album reggae africain 2017. Le monde du reggae a maintenant un regard tourné vers Malayky pour dire qu’il y a un nouveau élément dans le système avec lequel il faudra compter. Aujourd’hui on ne peut pas parler du reggae africain sans parler de Malayky, grâce à ce prix.

 Dans quel cadre êtes-vous aux pays des hommes intègres

Je suis au Burkina Faso dans le cadre de la promotion de mon album. En côte d’ivoire j’ai beaucoup tourné et je veux maintenant me faire connaitre dans la sous-région. J’ai décidé de commencer par le Burkina Faso et actuellement je travaille avec la cour du Naaba de Alif Naaba pour ma promotion. Je suis là pour deux semaines. Je consacrerai tout ce temps pour des passages dans des émissions télévisuelles, radiophoniques, mais aussi pour des interviews afin que les Burkinabé me découvre d’avantage. J’ai beaucoup d’amis au pays de Thomas Sankara à commencer par Alif Naaba, le commandant Papus qui a été aux premières heures de ma carrière dans les années 2000, Jah vérité etc. Ces gens constituent une sorte de famille pour moi au Burkina. Un pays qui se distingue par son hospitalité. Le Burkina c’est une autre dimension de l’humanisme, c’est un pays qui a su garder ses valeurs culturelles dans sa musique.

 Quels sont vos projets pour l’avenir

 En fin janvier les mélomanes dégusteront un nouveau single de Malayky. C’est un single qui sera à cheval sur le premier album et le deuxième que je vais enregistrer dans les mois à venir. Le single est en mixage actuellement en Jamaïque et sortira comme dit en fin janvier. Le deuxième album quant à lui sera prêt d’ici la fin de l’année 2018. De nos jours quand tu sors un album et les gens commencent à te connaitre il faut maintenir le cap, il ne  faut pas trainer. Voilà  pourquoi je veux revenir rapidement avec un deuxième opus.

 Le 8e titre de votre album parle d’éducation. Actuellement le secteur éducatif burkinabè connait des manifestations, qui pourraient porter un coup dur sur l’année scolaire. Quel appréciation faites-vous de cette situation.

 Les enseignants ont leurs raisons de manifester, ce sont des intellectuels ils savent ce qu’ils veulent. C’est raisonnable qu’ils réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Mais en toute chose il y a une limite, il y a plusieurs manières de se faire entendre en dehors des grèves. Si une année blanche s’installe c’est le Burkina Faso qui perd, ce sont les enseignants aussi qui perdent parce qu’ils ont leurs enfants leurs petits frères dans les écoles du pays. Ils peuvent faire pression sur le gouvernement à travers les médias. Je demande au gouvernement aussi de faire un effort pour trouver une solution rapide à cette crise scolaire.

Quel est votre dernier mot à l’endroit du public Burkinabé

 Je souhaite une bonne et heureuse année à tous les burkinabés. Que l’année 2018 soit une année de bonheur, de prospérité de paix afin que nous puissions atteindre nos objectifs. Je remercie le super site Afriyelba pour l’interview. Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

Propos recueillis par Ismaël Gansonre


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2 comments

ISSOUF Jan 13, 2018 at 15 h 28 min

Comment:ISSOUF

Reply
Anonyme Fév 2, 2018 at 23 h 36 min

Comment:slt le lion de la tribu ivoirien nous sommes fier de toi ke dieu te protéger et kil te donne long vie et kil face ke tu rafle encore des trophées merci pour la fierté ke tu procurer à la côte d’ivoire

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