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MOUSSA PETIT SERGENT S’ATTAQUERA AUX LOGOS DES PARTIS POLITIQUES


Comédien et humoriste burkinabè, il tient son nom d’artiste du film du réalisateur burkinabè AdamaRouamba dont il était l’acteur principal. Moussa petit sergent car c’est de lui dont il est question se nomme en réalité Moussa Ouédraogo. Fier de son métier, il nous partage sa passion ainsi que ses projets dans les lignes qui suivent.

AFRIYELBA : Comment êtes-vous passé de la planche au plateau de tournage ?

Moussa Petit Sergent :Je suis comédien de formation, mon affaire c’est le théâtre. Je suis allé sur les plateaux de tournage parce qu’un réalisateur m’a vu et a jugé bon de me confier un rôle. Seulement je ne rêve pas faire carrière dans le cinéma comme acteur. Mon amour c’est le théâtre. Il est bon de savoir que le théâtre et l’humour sont deux arts qui ne sont pas loin l’un de l’autre. Ce qui fait que souvent quand nous nous rendons dans certains pays et que les gens prennent ton passeport et voient inscrit ‘’comédien’’, ils te disent de leur faire rire. Alors qu’un comédien ne fait pas forcement rire c’est le rôle d’un humoriste. Ces deux métiers s’entremêlent souvent et j’ai senti quelque part que je pouvais en faire. J’ai essayé à l’improviste et ça marché.

Qu’est ce qui fait l’actualité de Moussa Petit sergent ?

En ce moment je travaille sur un spectacle que nous avons présenté l’an dernier pour des partenaires pour une éventuelle tournée. Dans quelques jours nous allons jouer dans la salle de spectacle du CDC la termitière. Bien attendu, après cela, il y’aura d’autres programmes mais pour l’instant c’est ce qui nous préoccupe.

Vous avez séjourné en Europe récemment, c’était pour quelles raisons?

J’étais en France pour une création avec un metteur en scène qui s’appelle FargasAssandé. Mais bien avant je me suis rendu en Allemagne avant de le rejoindre en Côte d’Ivoire pour déjà travailler sur la création. Par la suite j’ai été contacté par la maison GX 226 pour la nuit du Faso Danfani à Paris. Etant donné que mon visa couvrait une certaine période et qu’il y’avais deux semaine avant que les choses ne se passent, j’ai profité donné quelques spectacles. Ensuite je me suis rendu en Allemagne pour voir des gens avec qui j’avais déjà travaillé, avant de revenir jouer à la nuit.

Cette création sera-t-elle présentée au Burkina ?

Il y a des créations qui se fondent en Europe, qui peuvent être représenté ici aussi. Seulement il faut des partenaires pour prendre en charge cette prestation. L’européen quand il finance une création il le fait pour lui et pour son public alors que dans notre contexte ce n’est pas évident d’avoir quelqu’un pour le faire. C’est dommage que nous fassions de bonnes créations ailleurs et que nous ne puissions pas la présenter à notre public alors que c’est ici que cela peut plus apporter en matière de sensibilisation et de conscientisation. Il faudrait une politique pour nous aider à réaliser cela.

Vous voulez dire qu’il n y a pas assez de scènes humoristiques au Burkina ?

Dans notre pays, il n y a pas assez de scènes. Souvent il y a quelques scènes mais rien de plus si ce n’est en fin d’année et les débuts. On se retrouve avec des diners galas alors que la carrière d’un humoriste ne se résume pas à cela. Les festivals d’humour au Burkina peuvent être comptés du bout des doigts ici au Burkina et cela est déplorable. Je n’en connais pas beaucoup d’humoristes qui vivent de leur art.

.Quels sont vos projets?

Nous avons beaucoup de projets. En humour il y a des festivals dans lesquels nous comptons participer s’il y a des possibilités. Mon projet et rêve est de faire un festival d’humour à Ouahigouya, car c’est chez moi. Je tape déjà à plusieurs portes dont la vôtre pour que cela se réalise. Nous allons bientôt nous rendre au Congo Kinshasa pour des spectacles. Aussi, nous espérons jouer au MASA. Et en aout nous allons jouer à Grand Bassam en Côte d’Ivoire avec Zongo. Un projet est en cours avec Mamane de RFI qui nous a contactés pour des spectacles en octobre et en décembre. Enfin il y a une pièce que nous avons présenté au CITO en janvier intitulé les heureux morts qui doit tourner de novembre à décembre en Allemagne

Avez-vous un message particulier à l’endroit de la jeunesse et de nos autorités ?

Je voudrais qu’on maintienne ce que nous avons tous chanté à savoir le ‘’plus rien ne sera comme avant’’ car si ça continue ainsi ce n’est ni bon pour nous les jeunes artistes, ni pour les jeunes tout simplement. Je remercie déjà notre ministère de tutelle qui fait déjà beaucoup pour la culture burkinabè et nous l’invitons à faire plus en créant des cadres d’épanouissement pour les jeunes dans les périphéries.
Nous avons la chance comme certains jeunes artistes de voyager pour des créations. Mais un accompagnement ne nous ferait pas de mal. La plupart du temps pour des locations de salle et autre besoins, nous sommes obligés d’investir notre propre cachet pour que l’activité réussisse. Dieu merci, personnellement j’ai une équipe qui me produit, à savoir ‘’Les productions universelles’’ de SalifSanfo qui suit mon travail et y injecte les fonds nécessaire. Tous les humoristes n’ont pas cette chance. Alors que si on avait un système de financement des créations, peut être que cela existe déjà, cela allait venir en aide aux artistes.

Quelque part nous somme aussi des entrepreneurs car à travers nous on parle aussi du Burkina, nous sommes des ambassadeurs pour ce faire. Pourtant un ambassadeur se doit tout de même d’être bien vêtu pour représenter son pays. Ceci permet de jeter un regard positif sur ce que nous faisons. Nous sommes ici et nous ne comptons nullement quitter notre pays pour aller ailleurs. Nous voulons juste un accompagnement.

A la jeunesse, la seule chose qui peut nous faire sortir de nos problèmes n’est autre que le travail. Il faut qu’on montre aux tontons et grands frères que nous avons besoins de travailler. On sait que cela n’est pas facile mais je les invite à toujours essayer et de ne pas se décourager si ça ne marche pas. Lorsqu’une porte se ferme, plusieurs autres s’ouvrent, il faut que les jeunes comprennent cela.

Les élections sont pour bientôt, que comptez-vous faire pour cette période et quelle serait votre attitude si un parti politique vous invitait à son meeting ?

Vers fin septembre, ‘’Les productions universelles’’ prévoie de lancer Top vacance humour. Ma présentation portera sur les logos des partis politiques car il y a trop d’animaux et je travaille dessus. Si un parti politique m’invite pour venir jouer, je viendrai jouer pour le public présent et j’éviterai de faire les éloges du président ou du parti politique. J’irai jouer pour prendre mon gombo et faire plaisir au public, rien de plus. Ce n’est pas parce que je jouerai éventuellement pour un parti politique que j’épouse son idéologie. Je ne suis militant d’aucun parti politique même si je porte un parti dans mon cœur auquel je donnerai ma voix le jour des élections.
Pour terminer je voudraisAfriyelba pour cette tribune d’expression que vous m’accordez. Merci à tous ceux qui soutiennent les humoristes ainsi que tous les artistes du Burkina. Je fais un big up à ma maman qui me soutien beaucoup, sans qui, je ne serai peut-être pas ce que je suis aujourd’hui. Maman je t’aime.
Propos recueillis par Marcus


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