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7E EDITION DU FESTIVAL CINE A DOS: Le duo TIC et Art pour l’émergence de l’Afrique


 

La 7e édition du festival Ciné à dos, s’est tenue, à Koulikoro, au Mali, du 26 au 29 avril 2018. Une occasion pour les acteurs culturels de discuter des opportunités qu’offrent les TIC pour la promotion de l’art africaine. Ciné à dos, c’est aussi, des concerts, des projections de films et des succès stories d’acteurs culturels. Pour cette édition, l’équipe de Afriyelba y a pris part; dans  les lignes qui suivent, elle vous relate ces 4  jours du festival.

Bamako, 27 avril 2018, il était 09h lorsque nous embarquions au bord d’un minibus, direction Kourikoro. Le Sotrama, c’est le nom des minibus ici, avait à son bord, artistes, musiciens, acteurs, journalistes et réalisateurs. Tous, nous nous rendions dans cette ville mythique située à soixante kilomètres de la capitale malienne. A cette heure de la matinée, « Bamako Saramani », pour ne pas dire « Bamako la charmante », à l’instar de la plupart des capitales africaines, était en pleine activité. Les rues grouillaient de monde ce vendredi matin, dans cette ville majoritairement musulmane. En effet, il fallait s’empresser d’accomplir ses tâches et être prêt pour la prière. Cela, contexte sécuritaire oblige, sous l’œil vigilant des forces de sécurités postées au  niveau des grandes intersections. Dans leur tenue noire et bleue, elles avaient les yeux braqués sur les faits et gestes des passants. Mais, quand on les épiait du regard, cela semblait les irriter et les prendre en photo est un délit. En effet, lors de notre passage, une de nos collaboratrices qui a voulu faire des captures et garder en souvenir quelques plan de la ville sur son téléphone portable a été interpellée.

Les festivaliers ont beaucoup apprécié la présente édition

Dans son champ était justement posté un policier et ce dernier n’a pas apprécié le geste de la photographe. Très vite, il somme au chauffeur de notre Sotrama de garer. Celui-ci s’exécute et le policier récupère l’appareil qu’il remet à son chef de poste. Auprès de ce dernier, nous expliquons que l’intention n’était pas de prendre le policier en photo mais d’avoir des images de certains endroits de la capitale malienne. Une fouille rapide dans l’appareil et le chef de poste est convaincu de notre argumentaire. Aucune photo du policier ne figure parmi les images prises et la photographe s’en tire avec un petit avertissement. Maintenant, le Sotrama peut remettre les gaz. Il était 10h. La route qui relie Bamako à Kourikoro est en chantier. Les travaux sont très avancés sur la majeure partie du trajet si fait qu’il nous a fallu seulement 1 heure pour relier « Bamako Saramani » à l’une de ses sœurs cadette, l’élégante Kourikoro. Chef-lieu de région, mince et très élancée Kourikoro c’est « la ville à côté de la colline » ; une colline  tout aussi légendaire qu’imposante. Ces petites courbes se laissent dessiner à l’Est par le tracé sinué du fleuve Niger et à l’Ouest par les grands blocs de roche de la colline. Calme et forcée par le fleuve et la colline à s’étendre sur sa longueur, Kourikoro fascine par sa géographie mais aussi son histoire. Car, raconte-t-on, c’est-là également, au sommet de la colline qui surplombe la ville, dans une grotte que la bataille entre Soundiata Keita et Soumangouro Kanté a connu son épilogue.

Un lieu si inspirant…

 

 

Fousseini Diakité (1er à droite), le promoteur du festival a remercié ses partenaires pour l’accompagnement.

C’est donc ce lieu si inspirant qu’a choisi l’Association Walaha pour tenir son festival, Ciné à dos. En cette période d’avril marquée par la sécheresse donc de l’étiage, le niveau de l’eau à certains endroits du fleuve a considérablement baissé. Par endroit, cela est très poussé jusqu’à former des ilots. C’est sur l’un d’eux, le plus vaste que s’est tenue la 7e édition du festival Ciné à dos. Pour y accéder, il fallait naviguer sur des pirogues. Tout le dispositif technique ainsi que l’ensemble des festivaliers y ont été convoyés via ce moyen de transport. Et c’est peu dire que d’affirmer que le cadre était enchanteur, calme et adapté pour l’occasion. « Economie positive et afro digital » ; tel a été le thème central autour duquel s’est reposé l’ensemble des activités du festival. Au menu, il y avait du cinéma ambulant, des fora, des témoignages et portraits d’acteurs culturels, des séances d’initiation au numérique … Cette dernière activité a mobilisé plusieurs jeunes qui ont bénéficié de formation en informatique. « Lorsqu’en toute impuissance, la citoyenneté et la culture, essences de nos sociétés africaines se voient absorber par l’innovation numérique, alors de toute urgence leurs acteurs doivent se rencontrer autour d’un grand débat », pouvait-on lire sur l’affiche du programme de la 7e édition du festival Ciné à dos. Du débat, en effet, il y en a eu avec d’imminents acteurs culturels et des TIC à l’instar de Kadidia Sidibé, directrice du cinéma numérique ambulant du Mali et de Yanick Kemayou, fondateur du centre Kabakoo. Le principal sous-thème abordé a été « l’image et la valeur culturelle de l’Afrique face à la transformation numérique ».

« Comment faire de la culture, le levier de développement des nations ? »

Il s’est agi, de façon spécifique de répondre à trois problématiques majeures à savoir, « Pourquoi les acteurs culturels, les acteurs du secteur de la production cinématographique et transmédia ne vendent pas assez la bonne image de nos sociétés africaines », «  Comment montrer l’Afrique autrement à travers les atouts qu’offre la révolution numérique » et « Comment faire de la culture, le levier de développement des nations ? ». Des esquisses de solutions ont été données lors de cette rencontre. D’abord, à entendre les panélistes, il faut utiliser les outils qu’offre les TIC pour faire connaitre la culture africaine dans sa diversité. Ensuite, il s’agira de faire le tri afin de répertorier toutes les bonnes pratiques afin de s’en inspirer pour développer des projets et programmes. Aussi, pour aller dans une telle dynamique, pour les forains, il faudra également qu’il y ait de la volonté politique et de la bonne gouvernance. Kabakoo, le centre du docteur Yanick Kemayou, travaille déjà dans ce sens.

Kader Tarhanin, a tenu le public de Ciné à dos en haleine

Selon lui, Kabakoo qui est basé au Mali, est un laboratoire de l’imaginaire collectif crée pour associer l’art et la technologie afin de faire de ce duo, le levier de l’émancipation. Pour ce faire, le laboratoire dispose et met la disposition des acteurs, une résidence de création, du matériel de pointe et des kits robotiques. Tout ceci, pour permettre aux artistes d’être plus créatifs. Ciné à dos, c’était aussi, des projections de films, de séries, de documentaires et des caravanes dans la cité de Kourikoro et dans plusieurs localités environnantes dont, Katibougou et Bakaribougou. Et, pour joindre l’utile à l’agréable il a été organisé plusieurs concerts lives d’artistes de renom. Avec la participation, entre autres, du talentueux prix découverte rfi 2016, Soul Bangs, l’homme pour qui la guitare n’a plus de secrets, le malien Kader plus connu sous le nom de « Kader Tarhanin » et plusieurs rappeurs maliens dont Mylmo.

Adama SIGUE de retour du Mali


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