Du 5 au 8 décembre 2024, Ziniaré, chef-lieu de la province de l’Oubritenga, vibrera au rythme de la 9e édition des Talents Artistiques et Culturels de l’Oubritenga (TALCO), un événement phare de la région qui promet de célébrer la diversité culturelle et de promouvoir les talents locaux sous le thème “Résilience et protection : un festival pour nos héros et notre patrimoine culturel.”
Le TALCO est bien plus qu’un simple festival : c’est un espace de partage, d’apprentissage et de célébration. Cette édition, qui se distingue par son engagement à renforcer la cohésion sociale, s’inscrit dans un contexte où il primordial d’instaurer le dialogue afin de désamorcer les tensions communautaires. Les organisateurs soulignent que les traditions culturelles et les valeurs de médiation communautaire peuvent être des leviers puissants pour résoudre ces tensions et contribuer à la construction d’une paix durable. À cet égard, l’art et la culture, vecteurs de rapprochement et de dialogue, ont toujours été au cœur de la mission des TALCO depuis sa création en 2015.
Les festivités s’annoncent riches et variées. Au programme : des compétitions artistiques, des animations, des jeux de société, un maracana de nuit, l’élection de Miss Pougtoèga, ainsi qu’une conférence sur le vivre-ensemble. L’une des grandes innovations de cette édition est le cross populaire, qui rassemblera les forces de défense et de sécurité, les motards du Faso et la population locale dans une course suivie d’une séance d’aérobic. Ce moment d’unité et de convivialité vise à renforcer le lien social entre les différentes composantes de la société.
La musique occupe une place centrale dans le programme, avec des titres en compétition comme “Burkina” de Floby, ainsi que “Panaki” de Tanya. Le featuring entre Floby et Audrey et le hit Palogdé de Osman font également partie des chansons retenues pour le Karaoké. Ces performances permettront de découvrir des talents musicaux prometteurs, dans le cadre d’un événement où la créativité et la passion pour l’art sont mises à l’honneur. Le concours de culture générale et l’élection de Miss Pougtoèga, un autre temps fort de la 9e édition, viseront à valoriser l’intellect et la beauté locale, tout en créant une dynamique de solidarité et d’appartenance au sein de la communauté.
Depuis sa première édition, les TALCO ont prouvé leur efficacité en matière de détection de talents. De nombreux jeunes ayant participé à l’événement sont désormais des artistes professionnels reconnus, et plusieurs anciens candidats ont marqué des points lors de concours nationaux. Selon Rasmané Congo, le promoteur du festival, plusieurs arrangeurs et réalisateurs sont venus soutenir les talents locaux en leur offrant des opportunités d’enregistrement et de production de clips vidéo.
Malgré ces succès, le festival continue de faire face à des défis financiers. Toutefois, avec l’expérience acquise au fil des années, l’équipe organisatrice parvient mieux à gérer les ressources disponibles, et certains festivaliers apportent même leur contribution volontaire pour soutenir l’événement. “On fait avec nos moyens de bord pour éviter d’avoir à devoir de l’argent après le festival”, souligne Rasmané Congo.
Pour garantir la pérennité de l’événement, le comité d’organisation des TALCO 2024 a fait appel aux autorités locales. Lors de cette conférence de presse, les responsables des différentes communes de la province ont été invités à inscrire le festival dans les plans de développement des années à venir. Les chefs coutumiers ont également été sollicités pour assurer la participation des villages, avec l’ambition que chaque localité soit représentée par une troupe traditionnelle.
Le TALCO 2024 se veut ainsi un modèle de collaboration entre culture, communauté et développement local, en faisant la promotion des talents artistiques tout en renforçant le tissu social et la paix dans la région.
En somme, cette 9e édition des TALCO s’annonce comme un moment clé de la culture et de la solidarité dans l’Oubritenga, et au-delà, un véritable catalyseur pour la préservation du patrimoine culturel et le renforcement des liens sociaux.
Par Wend Kouni