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CULTURE : Le BBDA explique à ses sociétaires ses principes de travail


La méconnaissance des règles qui s’appliquent à la documentation et la répartition des droits d’auteur entraine le plus souvent des plaintes et même des mouvements d’humeur de la part des sociétaires du bureau Burkinabé du Droit d’Auteur (BBDA). L’on se rappelle encore de la grève du 12 février 2019, ou le Syndicat National des Artistes Musiciens du Burkina Faso réclamait un audit financier du BBDA. Pour pallier ces difficultés, le Bureau Burkinabé en charge de la collecte et de la répartition des droits d’auteurs   organise depuis  ce 9 avril  au CENASA une formation sur le processus de documentation des œuvres et sur les techniques de répartition des droits. La formation était  ouverte à toutes les catégories de titulaires de droit.

Ce n’est un secret pour personne. La filière musique est celle qui soulève le plus de débats houleux au sein du Bureau Burkinabé du Droit d’Auteur (BBDA). Pour cette raison, la formation de ce mardi 9 avril 2019, sur le processus de documentation des œuvres et sur les techniques de répartition des droits, a débuté par un premier module consacré à la composition musicale. A travers ce premier point, le musicologue Sosthène Yameogo a expliqué le rôle de tous les acteurs qui peuvent intervenir dans une composition musicale. Ainsi les attributs de l’auteur, du co-auteur, de l’interprète, de l’adaptateur, de l’arrangeur etc. ont été débattus de long en large.

Venus des différentes régions du Burkina, les participants ont été outillés sur entre autres les différences qui peuvent exister dans la manière d’attaquer les mélodies

Guitare à la main pour allier la théorie à la pratique, Sosthène Yaméogo a fait comprendre aux participants les différences qui peuvent exister dans la manière d’attaquer les mélodies. Dans un second temps, la formation s’est intéressée aux outils d’analyse de la Commission Technique d’Identification des Œuvres Littéraires et Artistiques (CTIOLA). Une commission mise en place par le BBDA pour identifier les œuvres reçues, déterminer leur présomption de paternité, affecter les coefficients aux genres musicaux et limiter les déclarations  inappropriées des titulaires de droit d’auteur. Ce deuxième module a fait couler beaucoup de salive dans la salle. Les discussions voire les oppositions tournaient autour des coefficients accordés aux différents styles de musique, et même de l’ignorance du genre musical que certains artistes font.

Sosthène Yameogo en pleine formation

Sur ces différents points, Sosthène Yameogo s’est voulu clair en indiquant que les membres de la CTIOLA sont des professionnels dotés d’une expertise confirmée, ce qui leur permet d’être à l’aise avec les œuvres qui viennent à leur table. Il a ajouté que cette commission travaille à préserver l’identité musicale du terroir Burkinabé, raison pour laquelle une musique dite de tendance reggae avec une forte influence d’instruments traditionnels aura un plus gros coefficient qu’une autre chantée avec des instruments dits modernes.

Walib Bara estime qu’il est important que chaque acteur de la filière musique connaisse sa frontière dans l’écosystème musical.

A l’issue de la cérémonie d’ouverture de la formation, le directeur général du BBDA, Walib Bara nous a confié qu’il est important de travailler à ce que les différents acteurs de l’écosystème musical (auteur, arrangeur, interprète, adaptateur…) connaissent les éléments qui leurs reviennent de plein droit. Il a invité aussi les participants à mieux comprendre les principes de fonctionnement du BBDA, pour réduire le mauvais climat qui règne pendant les répartitions. Du coté des participants, Traoré Lobou François dit Doctore du studio bois sacré a laissé entendre, au sortir de la formation, que les échanges l’ont aidé à comprendre la place qu’il doit occuper désormais dans une œuvre musicale.

L’arrangeur Traoré Lobou a félicité le BBDA pour avoir initié cette formation

En tant qu’arrangeur, il réclame du même coup de plus amples explications auprès des membres de la CTIOLA en ce qui concerne les artistes qui travaillent avec des studios différents. Il faut rappeler que la formation s’étendra jusqu’au 10 avril prochain. En dehors de la filière musicale, elle sera ouverte également à la littérature, aux arts graphiques et plastiques, à l’audiovisuel etc.

Sougrinoma Ismaël GANSORE.


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