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Désiré Ouoba, un film pour lutter contre l’excision.


 Comptable de profession Désiré Ouoba, originaire de la région de l’Est du Burkina, a été « touché » et « choqué » par les conséquences de l’excision qui a toujours la peau dure dans sa région. Afin de dénoncer ces pratiques qui n’honorent pas la femme africaine et apporter sa contribution dans la lutte de ce phénomène, il a décidé de réaliser un film. Dans les lignes qui suivent, il nous explique le projet de ce film qui sera dans les salles de ciné en janvier 2017.

Afriyelba: Vous avez en projet, la réalisation d’un film traitant des mutilations génitales féminines. Pourquoi avez vous décidé de vous attarder sur ce sujet?

Ouoba Désiré: Avant tout propos permettez-moi de remercier le site Afriyelba qui m’offre l’occasion de parler de ce projet de film qui me tient à cœur. J’ai décidé de m’attarder sur le sujet des mutilations génitales féminines précisément de l’excision parce que j’ai remarqué que malgré, les nombreuses sensibilisations, malgré l’évolution du monde et malgré les différentes sanctions infligées aux pratiquants, le phénomène a toujours la peau dure au Burkina. Les choses sont encore pire dans la région de l’Est d’où je viens. Rien que la semaine dernière, nous avons appris qu’une vielle dame a été envoyée de Fada pour pratiquer l’excision à Ouagadougou. Heureusement que la gendarmerie a pu mettre la main sur les pratiquants. C’est au regard de tous ces faits que je qualifie d’un autre âge,  que j’ai décidé d’apporter ma contribution pour la lutte, en initiant ce projet de film.

Comment s’appelle ce projet de film?

Fela. C’est le nom de l’actrice principale du film. C’est en langue gourmantchéma et qui veut dire « la pente ne m’a pas atteint ».

Devrons nous entendre par là qu’elle ne pourra pas être excisée dans le film en projet?

Oui exactement. Fela est une fille qui vient d’une famille royale. Lorsqu’elle avait 14 ans, elle a été donnée en mariage. Et au moment où son mari venait la réclamer, son père était mourant. Dans la coutume, tant qu’une fille n’est pas excisée, elle ne peut pas être mariée. Fela étant la première fille devait également être excisée avant d’accomplir certains rites. Fela se retrouve  donc confrontée à 3 situations difficiles: Le mariage, l’excision et la maladie de son papa.

Que va -t-il se passer donc?

Pour la suite du film, je préfère garder le suspens jusqu’à ce que les cinéphiles le découvrent en salle de ciné.

Et c’est pour quand

Si tout se passe bien, ce sera en janvier 2017. J’ai déjà commencé les premières séquences mais par manque de moyens, le tournage est interrompu. Je vais profiter de l’occasion que vous m’offrez pour lancer un appel de soutien et d’accompagnement à tous ceux qui luttent contre l’excision et à toutes les personnes de bonnes volontés pour que je puisse réaliser ce film qui, je le répète me tient à cœur. J’en suis sûr et certain, qu’une fois réalisé, ce film contribuera grandement à la lutte contre les mutilations génitales féminines.


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1 comment

bod Août 16, 2016 at 12 h 55 min

On a essayé toutes les thérapies et on arrive pas à éradiquer l’excision . Pourquoi ? Peut être parce que les thérapies utilisées jusqu’ici ne s’adaptent pas à la situation, au contexte. Peut être aussi que les moyens n’ont pas suivi. Des leçons tirées des erreurs du passé, il y a que les causeries débats et autres théâtres fora organisés pour sensibiliser les populations, n’ont pas couvert toutes les zones du pays et pire, n’ont pas réussi à faire bouger les choses dans l’esprit des gens. La preuve, des exciseuses et leaders coutumiers ont publiquement juré d’abandonner l’excision sans pour autant adhérer véritablement à la lutte. Le problème est culturel et la solution doit nécessairement culturelle. Ce film, sera t il vraiment accessible au niveau du monde rural ? Sera t il suivi d’échanges pour véritablement entraîner le changement de comportement ? Courage!

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