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LAM DE DIOULASSOBA, PROMOTEUR CULTUREL A BOBO A PROPOS DU SPONSORING: « si ça continue, nous irons tous à Ouaga… »


lam

Lamine Sanou est l’un des promoteurs culturels de la ville de Bobo Dioulasso qui fait des pieds et des mains pour satisfaire la population de Sya. Connu sous le nom de Lam de Dioulassoba, ce jeune promoteur est l’initiateur de l’évènement « Moussow ka sou » qui se tient chaque 8 mars avec pour objectif de rendre hommage aux femmes. Une activité qu’il peine chaque année pour tenir à cause de manque de sponsors. Toute chose qui l’a amené à nous confier dans l’interview qu’il nous a accordé que si cette situation continue, il va déménager à Ouagadougou car « les décisions sont prises là-bas ».

AFRIYELBA: Dites nous d’où vous est venu l’idée de l’organisation de MOUSSOW KA SOU

Lam De Dioulassoba: Vous savez le 8 MARS de chaque année est célébrée la journée internationale de la femme, pourtant peu de manifestations en dehors des grands ‘’DJANDJOBA’’ et des bals populaires sont organisées pour marquer cette journée combien importante. Aussi il ya des milliers de femmes qui veulent participer à cette journée particulière mais qui ne savent généralement pas ou trouver un cadre saint pour le faire. Nous nous sommes dit que nous pouvons nous baser sur cette forte propension des femmes pour faire passer des messages en relation avec le thème de la journée ou d’autres messages non moins importants. Enfin il faut ajouter que cette manifestation vise au-delà de l’aspect festif à créer un cadre de rencontre, d’intégration et d’expression entre les femmes de la ville de Bobo-Dioulasso. La manifestation dure une soirée et s’inscrit dans la politique nationale de la promotion de la femme.

Cette année vous avez organisé la quatrième édition, pouvez vous revenir sur les 3 autres éditions passées ?

Effectivement MOUSSOW KA SOU était à sa quatrième édition. L’évènement est en train de se positionner comme l’activité phare de cette journée d’autant plus que nous avons toujours tenu nos engagements vis-à-vis du public à majorité féminin. De la première édition en 2013 avec Afou Keita et Awa Sissao en passant par la 2e édition avec Nahawa Doumbia et Eldji-Cisby ou encore la troisième édition avec Astou Niamé et Madou Djan ; nous avons toujours maintenir le public dans la gaieté même si souvent le bilan financier n’a pas toujours été positif car qui connait les charges de l’organisation d’un spectacle sait de quoi je parle lorsqu’il n’y a aucun soutien.

Et c’est de quoi  parlez-vous?

Je parle des sponsors qui ne nous soutiennent jamais malgré nos demandes. Cette année j’ai deposé plus de 10 demandes de sponsoring dans des sociétés et entreprises mais aucune n’a répondu favorablement. C’est triste mais c’est la réalité ici à Bobo Dioulasso.

La quatrième édition me semble t-il a connu un grand succès, comment expliquez-vous ce succès vu que vous n’avez pas eu de sponsors?

Vous savez, lorsqu’on aime et on croit à ce que l’on fait, on réussi toujours quel qu’en soit les difficultés. L’organisation d’un spectacle n’est jamais une chose aisée avec tout le stress qui y va avec.
Personnellement lorsque je décide d’organiser un spectacle je ne connais pas de demi mesure, je me lance totalement à fond et je fais tout mon possible pour le réussir. Là au cas où ça ne réussira pas, je n’aurai pas de remord.
Particulièrement cette quatrième édition a été celle de tous les dangers dans la mesure où j’ai choisi mes artistes pour réunir deux publics différents et je me suis trouvé coincer entre deux concerts géant qui visaient l’un et l’autre mon public. Si fait qu’entre temps nous avons pensé à annuler ou à reporter le notre.

Mais le défi du 8 mars était tel qu’on ne pouvait pas faillir aux objectifs que nous nous sommes fixés et aussi aux engagements que nous avons pris vis-à-vis de nos mamans depuis la première édition. Finalement nous avons décidé de nous lancer dedans tout en nous donnant les moyens de réussir sans tenir compte des autres spectacles et finalement c’est cette quatrième édition qui a le plus réussie contre toute attente. Nous ne pouvons que nous en réjouir et remercié le bon Dieu pour sa bénédiction.

Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées au cours de l’édition 2016?

Il y a d’abord le fait de me retrouver coincer entre deux concerts si bien que partout les mélomanes m’interpelaient pour me demander comment nous nous sommes débrouiller pour aligner tant de spectacles sur une même période mais la principale difficulté demeure tout naturellement le manque de soutien.

 Il me semble que pour organiser un concert d’une telle envergure à Bobo c’est très difficile ? C’est quoi le problème exactement ?

Effectivement, c’est très difficile d’organiser un grand spectacle à Bobo et cela pour plusieurs raisons.
Il y a d’abord un problème d’infrastructure culturelle à Bobo. La plus grande salle qui est le théâtre de l’amitié ne peut pas prendre plus de 2500 personnes. Ajouter à cela, le pouvoir d’achat du public.
Nous avons à Bobo affaire à un public très exigeant et qui n’est pas prêt à débourser au delà d’une certaine somme même pour se faire plaisir alors que nous avons en face ce problème crucial qui est le sponsoring de nos activités comme je l’ai dit plus haut.
Si tu vois un évènement à Bobo avec un sponsor c’est que l’évènement vient de Ouaga puisque c’est là-bas toutes les décisions sont prises. Il y a un grand frère du show biz natif de Bobo dont je vais taire le nom qui m’a dit ceci « Lamine, je suis allé m’installer à Ouaga parce que c’est là-bas que toutes les décisions se prennent » cela veut tout dire ; il faut ajouter à cela le fait que le sponsoring soit de nos jours basé uniquement sur du relationnel c’est-à-dire si tu ne connais pas quelqu’un dans une entreprise ce n’est pas la peine et c’est bien dommage pour une ville dite capitale culturelle. Nous promoteurs culturelles de la ville nous souffrons atrocement de ces faits et si ça doit continuer ainsi qu’ils nous attendent tous à Ouagadougou .
Je préconise donc que l’Etat incite les entreprises à soutenir les activités culturelles selon les régions contre l’exonération de certaines taxes comme cela se fait dans certains pays.

Un mot pour terminer ?
Je crois avoir presque tout dit mais je vais terminer mes propos en tirant l’attention du public sur un fait gravissime auquel les gens ne font pas attention ici à Bobo qui est le « farotage »
Il y a des jeunes commerçants ou je ne sais quoi ici à Bobo lorsque tu organises ton spectacle, tu les poursuis jusqu’à user tes chaussures pour leur demander du soutien et ils sont incapables de te débourser même un 50.000 pour te soutenir et lorsque tu te saignes pour réunir les fonds afin d’organiser ton spectacle, tu verras ces mêmes individus envahir gaillardement ta scène et prêt à faroter avec 500.000 voir des millions sur les artistes dans le seul but de se faire voir.

Comme c’est un phénomène qui arrange les artistes, ils n’en voient aucun inconvénient alors qu’au moment de la négociation du contrat ils ne tiennent pas compte de cela ; je ne suis pas contre le fait de donner l’argent aux artistes mais je suis contre qu’on utilise ma scène pour faire son malin ou à tout autre dessein inavoué surtout lorsqu’on a été incapable de me soutenir.
On peut rejoindre tranquillement l’artiste au pied de la scène ou à l’hôtel et lui donner un chèque en blanc si on veut.
Imaginez un peu une entreprise qui refuse de sponsoriser une activité et qui veut utiliser l’activité pour sa visibilité ; c’est exactement la même chose et c’est écœurant.

Propos recueillis par Yannick SANKARA


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1 comment

marcio Mar 14, 2016 at 12 h 24 min

NOUS AVONS EU L’OCCASION D’INVITER LA diva NAHAWA Doumbia à BOBO POUR UN spectacle.LE PARRAINAGE à Mamadou Fofana woulaya DJan ET IL A ACCEPTER.JE SAIS COMBIEN IL NOUS A DONNER ET COMBIEN IL A DONNER à L’ACTRICE. JE SUIS D’ACCORD AVEC TOI MON FILS.QUAND TU organisé TON SPECTACLE D’ABORD IL FAUT COMPTER SUR TES PROPRE MOYEN AVANT DE COMPTER SUR LES SPONSOR ET LES différent PARRAIN. ILS AIMENT SE VOIRE SUR scène au lieu DE T’AIDER.

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