La compagnie Paling-wendé a présenté le 02 février 2018 au théâtre soleil, le spectacle de théâtre intitulé « Huis-clos ». Une pièce écrite depuis 1943 par le précurseur de l’existentialisme Jean Paul Sartre. La mise en scène a été assurée par Edwige Kiemtaremboum. Pendant une bonne soixantaine de minutes, le public a pu suivre un spectacle qui évoque la crainte du jugement d ‘autrui qui anime chacun de nous.
« Trois personnages se retrouvent à leur mort dans une même pièce en enfer. Il s’agit d’un journaliste, d’une employée des postes et d’une riche mondaine. Ces trois personnages entament alors un procès à huis clos ou chacun est jugé sur les actes qui composent son existence. Dans cette pièce théâtrale, Jean Paul Sartre décrit avec brio « son enfer » dans lequel il n’ Y a ni bourreau, ni d’instruments de violences physiques. La torture, elle est surtout psychologique, elle émane de la peur du regard des autres : « L’enfer c’est les autres ».
Voilà de façon résumé le texte de Jean Paul Sartre que Edwige Kiemtaremboum a tenu à mettre en scène le 2 février dernier au théâtre soleil, pour le bonheur des amoureux des arts de la scène.. Elle nous a d’emblée confié qu’elle a mis en scène cette pièce de théâtre au regard des rapports que les Burkinabé entretiennent actuellement entre eux. Des rapports qui sont fortement influencés par une volonté de chacun de vouloir faire le procès de son compatriote. « Je pense que chacun de nous vit ici-bas son propre enfer, parce que dès que nous sortons de chez nous, nous nous demandons qu’est-ce que les gens pensent de nous, et déjà là c’est notre propre enfer que nous vivons. C’est ça vraiment qui m’a poussé à travailler sur cette pièce » a-t-elle dit. Selon Kiemtaremboum cette façon de voir les choses ne veut pas forcement dire que les rapports humains sont pourris, mais il faudra essayer de revoir la façon de vivre avec les autres.
A l’issue du spectacle l’humoriste Abdoul Wahab Kaboré dit El presidente a affirmé qu’il a pu constater de la créativité sur la scène, surtout quand on apprend que c’est l’ensemble des efforts fournis par les comédiens qui a donné cette représentation. Il a ajouté qu’il a eu l’impression que le texte ne datait pas de 1943, parce qu’il y a eu une modernisation de la chose sans écorcher son originalité. Annette enseignante chercheur à l’université Ouaga 1 Professeur Joseph Ki-Zerbo, a trouvé original l’idée de mettre les comédiens en blanc pour représenter la mort. Par ailleurs, il faudra noter en grand caractère et à la première page de votre agenda que, le spectacle « Huis-clos » se poursuit le samedi 3 février 2018 toujours au théâtre soleil sous le coup de 20h00mn. Après cette date, ce sera au tour de l’espace Gambidi d’accueillir les 16 et 17 février la pièce de théâtre à partir de 20h. « Huis-clos » prendra enfin ses quartiers du 21 au 24 février au carrefour international du théâtre de Ouagadougou ( CITO) à 20h également. Vous êtes cordialement invités.
Ismaêl Gansonre