Ancien journaliste, producteur et présentateur à Radio France Internationale 20 ans durant, Benson Diakité est aujourd’hui conseiller à la communication du président de l’Assemblée nationale du Mali. Bien avant d’occuper cette fonction, il a trainé sa bosse plusieurs années durant dans le domaine de la culture où il a été manager et producteur de plusieurs artistes et groupes d’artistes africains. Comme tout le monde, Benson a été choqué par la disparition subite de DJ Arafat des suites d’un accident de moto. Dans l’interview qu’il nous a accordée à son bureau au Mali, il regret la mort de l’artiste et souhaite qu’il ait des funérailles digne de sa popularité.
L’actualité est marquée par le décès brutal de DJ Arafat. L’information vous a certainement choquée comme tout le monde ?
AD : J’ai été très choqué de l’apprendre. La dernière fois que j’ai vu ce garçon, c’était en 2015 au moment où je préparais Abi Reggae festival avec mon ami José Touré, représentant de la culture ivoirienne à New Jussey aux Etats Unis. Nous partions tous les jours à la RTI pour parler de Abi Reggae et c’est là-bas que je l’ai croisé pour la première fois. J’écoutais sa musique, c’est vrai que ce n’est pas ce genre de musique que j’aime parce que je ne comprenais pas grand chose, mais je sais qu’il donnait du bonheur à une génération, à toute une jeunesse. Et c’est ce qui faisait sa force. Sa disparition m’a aussi bouleversé comme tout le monde d’autant plus qu’elle a été subite. C’est à peine croyable. Comme il y a souvent des fakes news sur les réseaux sociaux, je me suis dit que c’en était une lorsque j’ai lu un poste parlant de son accident et ensuite de son décès.
Et finalement c’était vrai ?
Finalement oui ! c’est triste, il va manquer beaucoup à la jeunesse parce que les buzz qu’il avait l’habitude de créer, l’action qu’il avait avec sa chine populaire, étaient bien appréciés et suivis par les jeunes. Je crois que ce qu’on peut saluer chez lui, c’est le fait qu’il soit issue d’un quartier populaire et qu’il ne l’ai pas oublié malgré tout ce qu’il a gagné, malgré toute sa popularité. Dès lors qu’on n’oublie jamais ses origines d’où on est né, d’où on est parti, on ne peut qu’être une personne très bien appréciée. J’ai de l’admiration pour lui et je crois qu’il va manquer quelque chose à la jeunesse africaine particulièrement à celle ivoirienne. On disait qu’il était arrogant, irrespectueux mais je pense que c’était sa façon à lui d’exister. Et j’ai beaucoup d’admiration pour le garçon qu’il était, pour le bosseur qu’il était et pour l’icône de la musique africaine qu’il tait
Il mérite des hommages à la hauteur de sa popularité n’est ce pas ?
Ah bien sûr ! on n’a même pas besoin de le dire. Quand j’ai vu les messages d’hommage du président ivoirien Alassane Ouattara du ministre de la culture et de celui de l’intérieur ivoirien, il ne fait qu’aucun doute que ARAFAT aura des hommages à la hauteur de sa popularité. Il a souhaité qu’on fasse ses funérailles au stade Félix Houphouet Boigny et Dieu merci ses vœux seront exaucés puisque c’est ce qui a été décidé pour les commémorations. Pour le reste, on va prier pour que son âme repose en paix et qu’il y’ ait un monde fou au Stade et à l’enterrement pour lui rendre un dernier hommage.
Propos recueillis par Yannick SANKARA de retour du Mali
