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CHAMBRE DES METIERS DE L’ARTISANAT DU BURKINA FASO Quand une assemblée générale vire au pugilat


Le 16 décembre dernier, un groupe d’élus consulaires de la chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso (CMA-BF), avec à sa tête PK Victor organisait une conférence de presse pour demander la dissolution du bureau de la CMA-BF. Il reproche à ce bureau la mauvaise gestion des marchés et confie qu’il leur a été imposé et non élu démocratiquement. Une semaine après, hier 22 décembre précisément, le président de ladite chambre Jacques Sedogo a convoqué une assemblée générale extraordinaire à Ouagadougou. Un seul ordre du jour était au programme : se prononcer sur la déclaration de PK Victor. Une assemblée générale qui a viré au pugilat entre ce dernier et Hermann Oubda, un des élus consulaires.

 

« Vous qui êtes assis, j’ai pitié de vous. Vous-même vous savez que vous n’avez pas été élus démocratiquement. Vous savez très bien que vous avez été imposés par les dignitaires du régime Compaoré. Dieu faisant bien les choses, aujourd’hui vos protégés ne sont plus là, et vous aussi vous allez partir » s’adressait PK Victor au présidium de l’assemblée générale ordinaire de la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso. En face du présidium se trouvaient les élus consulaires au nombre de 68. « Quoi ? » s’est exclamé Oubda Hermann un des membres du présidium qui semblait ne pas avoir entendu ce que PK Victor venait de dire. « Je dis que vous allés partir comme vos protégés, je te demande de fermer ta gueule et de m’écouter » a répété PK Victor qui l’index. Une injure que Oubda Hermann n’a pas digérée et s’est levé et a serré les cols de PK Victor. Son poing qu’il a formé n’a pas eu le temps d’atteindre PK Victor puisque les participants à l’assemblée sont venus calmés les deux boxeurs. Après un quart heur bien houleux, il a été demandé à PK Victor de continuer son speech. « Non il ne peut plus continuer, s’il va continuer à insulter les gens on va le mettre dehors. Il se prend pour qui ? » a dit un des participants visiblement tout remonté. Et à un autre de conseiller qu’on l’expulse de la salle. « Non laisser le continuer » a tranché Jacques Sedogo, le président de la CMA-BF. Pk Victor reprends donc la parole. «  Tous vos textes ont été taillés sur mesures. Vous avez partagé les marchés des charrues et des tables bancs entre vous et je le sais bien. Pour ce faire je demande purement et simplement la dissolution du bureau, que des élections démocratiques soient organisées et qu’un audit soit conduit. J’en ai fini ». La salle se surchauffe de nouveau. « C’est toi qui seras poursuivi pour propos diffamatoires », « Tu as commis des gaffes et nous avons géré ça entre nous, nous allons te dénoncer » disaient les uns et les autres dans la salle. Visiblement seul et sans soutien, PK victor a été traité de tous les noms.

La chambre des métiers ne sera pas dissoute

Tant que mal, Jacques Sedogo arrive à calmer les participants à l’Assemblée générale. C’est à ce moment qu’un des membres du présidium a pris la parole et s’est adressé de la sorte aux participants : « Qui sont ceux qui veulent que le bureau actuel continue son mandat ? ». A cette question, toute la salle se lève pour marquer son accord. Il continue : « Qui sont ceux qui veulent que PK Victor soit exclu du bureau ? ». De nouveau toute la salle se lève. Profitant de cet instant durant lequel, tous les regards n’étaient pas posés sur lui PK Victor se retire de la salle. Accueillis dehors par une foule qui brandissait des pancartes demandant son exclusion de la chambre, PK Victor s’adresse quelques instants à la presse et prend ses jambes à son cou. « Il est où ? », « Ne le laisser pas partir », «  Il ne peut pas partir comme ça, rattrapez le » disaient les uns et les autres. A ce moment PK Victor était bien loin.

Répondant aux questions des journalistes, Jacques Sedogo a rejeté en bloc les accusations de PK Victor. « C’est quelqu’un qui a cherché à l’époque la présidence de la chambre et qui n’a pas eu ; c’est pourquoi il est en train de saper nos efforts » a expliqué le président. Que répondez-vous à son accusation selon lequel vous étiez proche du régime de Blaise Compaoré ? « Je suis un technicien pur. Je m’en fous de la politique et vous pouvez le vérifier » a répond Jacques Sedogo qui dément les dires de PK Victor selon lesquels il n’est pas un de leur milieu. « J’ai des entreprises artisanales dans lesquelles j’emplois plusieurs personnes. Vous pouvez également vérifier cela ». Jacques Sedogo reconnait en effet que la chambre a des problèmes mais « ce sont des difficultés financières et non de gestion des marchés que nous avons conduit avec transparence jusqu’à présent ». Clairement, il confie que l’Etat leur doit près de 3 milliards de F CFA pour des réalisations de charrues et de tables bancs de 2013 et de 2014. Concernant sa demande de dissolution de la chambre, Jacques Sedogo a laissé entendre qu’elle ne sera pas dissout car ils ont rencontré leur ministre de tutelle dans la matinée d’hier qui leur a rassuré qu’ils resteront en place jusqu’à la fin de leur mandat en fin 2015. Il a par ailleurs invité PK Victor à mener sa campagne pour se présenter aux élections s’il veut être président de la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso au lieu de passer par des voix subterfuges.


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