»Chefferie coutumière et sursaut patriotique : engagement des chefs traditionnels pour une restauration totale de la patrie », tel est le thème de la conférence publique qui ouvre les activités de la 14eme édition du festival »Nuits d’hommage aux autorités coutumières ». Cet évènement initié par la cantatrice Nana Bibata s’est donné pour objectif de mettre en valeur la chefferie coutumière dans un contexte de forte modernisation de nos sociétés africaines. La conférence publique qui s’est tenue à Palace hôtel dans la matinée du 7 décembre a été développé par le professeur Albert Ouédraogo.

Toutes les composantes de la société burkinabè doivent être mises à contribution dans la recherche de solutions pour le retour de la paix au Burkina Faso. Maillon important de nos sociétés traditionnelles, les chefs coutumiers restent incontournables dans la construction de l’équilibre des sociétés modernes africaines. Selon le professeur Albert Ouédraogo, animateur de la conférence publique sur le thème »Chefferie traditionnelles et sursaut patriotique:engagement des chefs traditionnels pour la restauration totale de la patrie » le Burkina a une grande culture de guerrier depuis des lustres. L’histoire l’enseigne car les royaumes mossis étaient craints et redoutés par les autres royaumes qui n’osaient pas les conquérir. « Autrefois, le chef et ses notables se mettaient devant les troupes pour aller à la guerre. Nombreux d’entre eux ont d’ailleurs perdu la vie pour donner tout son sens à la devise »la patrie ou la mort nous vaincrons. La conquête coloniale a malheureusement brisé le mythe de l’invincibilité des Royaumes mossis, entraînant une diminution du pouvoir des chefs coutumiers » a-t-il confié. Il a ajouté que dans les pays anglophones, à travers la chambre des lords les chefs coutumiers donnent leur avis dans la prises des décisions importantes pour le pays. « Nous évoluons vers cela au Burkina avec la mise en place du Conseil supérieur de la chefferie traditionnelle et cela donnera la possibilité aux chefs coutumiers de contribuer à la résolution des différentes crises dans le pays ?» a ajouté le conférencier du jour.

Le Burkina est dans une logique de restauration et de reconquête d’une indépendance réelle et cela passe aussi par la restauration des valeurs traditionnelles. Les premiers concernés se disent prêts à jouer leur rôle. Selon le représentant du Moogho Naaba Baongo le Wemteng Naaba Ligdi, le Burkina Faso est sur la voie de la vérité et la chefferie est prête à jouer sa partition. « Nous implorons les mânes des ancêtres afin que nos autorités gagnent la guerre car nos aïeux n’ont jamais connu la honte. Le Moogho Naaba m’a chargé de transmettre ses félicitations aux initiateurs de cette activité. Par la grâce de Dieu, l’année prochaine quand nous reviendrons pour la prochaine édition, on ne parlera plus de guerre » a-t-il laissé entendre.

Notons que cette année, la promotrice du festival Les Nuits d’hommage aux autorités coutumières a jugé opportun d’associer pour la première fois tous les 5 royautés encore appelées »Dimas » qui composent le Burkina. Il s’agit des Dimas de Ouagadougou, de Tenkodogo, de Bousma, du Bobo Mandarin et l’Emir du Liptako. Elle remercie le Moogho Naaba Baongo qui a toujours soutenu l’évènement depuis sa première édition.

Les activités de cette 14eme édition qui ont débuté dans cette matinée du jeudi 7 décembre se poursuivent dans la soirée avec le grand concert d’hommage aux chefs coutumiers dans la salle de conférence de Ouaga 2000 avec Nana Bibata, Donsharp de Batoro, Les Djendjeré de Manga, Natou, Menfils Bala, Tallco Poulo, Konkargue Kougri et Shady. A l’occasion, une rue marchande et un plateau artistique sont installés sur le terrain de l’ASFA Yennega à la Patte d’oie à Ouagadougou jusqu’au 11 décembre.
Par Wend Kouni