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« SOLEIL NOIR 54° » : Serge Arthur Dodo et Florent Nikiéma indexent le F CFA


C’est le 22 décembre dernier que les lampions se sont éteints sur la 12e édition du Festival Dialogue de corps. Une semaine durant, des danseurs, interprètes et chorégraphes venus d’horizons divers ont, dans un ensemble de mouvements « cadencés » abordé la question des « Territoires et imaginaires ». Serge Arthur Dodo, danseur et chorégraphe ivoirien et Florent Nikiéma, également danseur et chorégraphe burkinabè, dans la symphonie de la thématique se sont appesantis sur la question du F CFA et appelé au sursaut des pays africains pour un développement véritable. Le tout, avec leurs corps. Et, c’était, le 21 décembre dernier, au Reemdogo, à Ouagadougou.

La pièce est intitulée « Soleil Noir 54° » et elle est l’œuvre de deux jeunes danseurs professionnels que sont Serge Arthur Dodo et Florent Nikiéma. Dans un décor inédit et assez inhabituel, ils dépeignent la situation que vit la majeure partie des pays africain. Des débris de bois, des sachets en plastiques, des morceaux de papiers et de journaux sont, entre autres, le matériel que ces artistes ont utilisé pour passer leur message.

Pour Serge Arthur Dodo, « Soleil noir 54° » dépeint la situation socio économique des pays d’Afrique

 

Ce décor, selon eux, marqué par la présence d’« ordures » de tout genre, représente le désordre dans lequel plusieurs pays africains vivent. « Ce sont des images que nous avons utilisé pour montrer les étapes par lesquelles nous sommes passés pour être là aujourd’hui. L’utilisation des ordures sur la scène représente le désordre dans lequel nous vivons », s’est expliqué Serge Arthur Dodo, à la fin du spectacle. Pour les danseurs, les différents pays doivent être donc plus organisés et bien structurés afin d’évoluer dans leur quête du mieux être. Mais à côté de cet aspect, il y a, la question de la décolonisation véritable des pays et celle du F CFA. En effet, dans « Soleil noir 54° »,  les deux artistes ont décidé aussi d’aborder le sujet. Pour eux, c’est une manière de lancer un cri de cœur et sensibiliser les populations. « Nous entendons amener les uns et les autres à prendre conscience et comprendre que le développement de l’Afrique ne se fera pas à partir de l’extérieur mais, forcement par nous-mêmes, africains », a martelé le chorégraphe ivoirien.

Florent Nikiéma, chorégraphe burkinabè sa indiqué que Dialogue de corps était un beau cadre d’expression artistique

« Toucher à tout ce qui pourrait constituer un obstacle majeur à notre développement et dans notre approche, nous étions plus dans la sensation, dans l’écoute de l’autre. Tout était clair, transparent, avec la bande sonore, la décoration et les accessoires… pour faire passer le message », dira, pour sa part, Florent Nikiéma.

Leur souhait, a-t-il ajouté, est que cette pièce de 25 minutes puisse être jouée partout en Afrique afin que les populations se l’approprient et comprennent au mieux les questions qui entravent le développement des différents pays d’Afrique. « Car, sur ces questions, il n’y a pas que les bureaucrates qui doivent avoir la parole. En tant que artistes nous avons aussi notre mot à dire et apporter notre contribution, nos suggestions pour le développement de nos pays », a estimé Florent Nikiéma. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a salué l’initiative Dialogue de corps qui, pour lui, est un grand carrefour de rencontre artistique et une belle opportunité pour les artistes de s’exprimer. Pour terminer, lui et son collègue diront qu’ils continueront le combat et qu’un jour, ils espèrent, le « Soleil noir » va briller.

Adama SIGUE


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