La musique est partout : dans nos écouteurs, les mariages, la publicité, la politique, les événements sportifs, etc. Elle nous accompagne tous les jours, rythme nos émotions et nous rassemble. Cette omniprésence de la musique a intéressé les membres de l’Association culturelle Sylvie CHALAYE qui ont organisé un panel autour du thème : « l’apport de la musique à la construction et à la consolidation des valeurs sociétales au Burkina Faso » pour le compte de la 6e édition des Université d’été. L’activité s’est tenue ce samedi 31 août 2024 à Ouagadougou au sein de l’Atelier Théâtre Burkinabè.
« L’apport de la musique à la construction et à la consolidation des valeurs sociétales au Burkina Faso », c’est sous ce thème que s’est ouverte la 6e édition des Université d’été de l’Association Sylvie CHALAYE. Le top de départ de l’activité a été donné par le Directeur régional de la Culture, des Art et du Tourisme du centre, Mamoudou NAMOUNTOUGOU. En félicitant et en encourageant les organisateurs, il a indiqué que le gouvernement actuel est conscient de l’importance de la culture et particulièrement la musique dans la lutte contre les actuels fléaux du pays. Ce qui témoigne la visite récente du Premier ministre au BBDA.
Selon le Directeur exécutif de l’association, le secteur de la musique occupe une grande partie dans le développement du Burkina Faso. « Depuis les 5 premières éditions, nous avons beaucoup travaillé sur le théâtre, cette année, c’est une nouvelle perspective que nous avons prise sur la musique en pensant que le secteur de la culture en particulier la musique occupe une grande place dans le développement du pays. Donc nous avons pensé que nous pouvons puiser dans le fond culturel musical pour trouver des éléments pour ramener la paix au Burkina Faso », a expliqué Dr Issiaka TIENDREBEOGO , Directeur exécutif de l’Association Sylvie CHALAYE.
Trois (3) éminents panélistes ont mené à bien des communications sur le thème de cette 6e édition. Il s’agit de Dr Moumouni ZOUNGRANA de l’université Joseph KI ZERBO, Dr Germain OUALLY de l’université Norbert ZONGO et Dr Mamadou Bayala de l’université Daniel Ouezzin COULIBALY.
La contribution du Liwaaga à la résilience des personnes déplacées internes du Burkina Faso
« Quand quelqu’un quitte le village et s’installe en ville, l’espace même est une souffrance pour lui, parce que tu t’arrêtes chez nous dans ton village, tu vois à près 200 m, 300 m. En ville, tu es au milieu des constructions, la circulation est complexe, ils ne savent pas où ils sont. Je vais prendre un cas simple, vous pensez qu’au village, quelqu’un va s’élever pour les toilettes, et ses femmes ou ses enfants sont assis ? Non. Ce sont des choses cachées. Voilà, vous êtes dans une cours, les WC sont à côté. Le papa s’élève pour rentrer, bon, sûrement si y aura de bruits, mais non ! Ils ne peuvent pas. Lorsqu’ils arrivent en ville et cette musique tonne, vous ne pouvez pas imaginer le bonheur qu’ils ressentent. C’est une manière symbolique de retrouver le paradis perdu. Cela les permet de revivre et leur donne espoir que rien n’est perdu », extrait de la communication du Dr ZOUNGRANA.
L’apport de la chanson tradi-moderne à la conservation des valeurs sociales et culturelles
Le paneliste Dr Germain OUALLY a démontré l’apport de la chanson tradi-moderne à la conservation des valeurs sociales et culturelles. Il a expliqué qu’au-delà de la composition technique et phonologique, les chansons construites autour des panégyriques dont se servent les artistes traditionnels burkinabè, instruisent les auditeurs à la connaissance de leur propre histoire à l’occurrence les patronymes.
La musique comme outil de résistance, à ’éveil de conscience et de changement social.
Dr Mamadou BAYALA a prouvé de manière évidente et convaincante l’apport de la musique à la résistance, à ’éveil de conscience et de changement social. « On se souvient du rôle que Miriam Makeba, figure emblématique de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud a joué dans l’éveil des consciences à travers sa musique. Dans cette même lancée, on peut citer Sam’k Le Jah qui, à travers ses textes incisifs et sa musique reggae appelle à la justice sociale, à la transparence politique et à la participation citoyenne. De même que smokey avec son rap engagé, dénonce la corruption, l’oppression et l’injustice. Smarty avec ses textes poétiques et réfléchies abordent des thèmes tels que l’identité africaine, la résilience face aux difficultés et l’importance de l’unité », a-t-il avancé.
Il faut noter que cette présente édition a été parrainée par le Pr Bernard KABORE. « Je voudrai avant tout propos dire merci au jeune frère Dr TIENDREBEOGO qui a fait l’honneur à ma modeste personne pour parrainer cette université d’été », a-t-il laissé entendre.
La prochaine édition des Universités d’été de l’association culturelle Sylvie CHALAYE est prévue le samedi 30 mars 2025. Le Directeur de l’association a souligné également qu’ils ont besoin d’accompagnement pour les prochaines éditions afin de bien mener ces universités d’été qui est une ‘‘école’’ pour les participants.
Preju