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ALKABORE & MOULAYE : « Dumba Kultur, c’est la profondeur et notre musique n’a pas de limite »


L’entretient n’a duré que quelques minutes. Mais, dans le contenu, il y’ a de la profondeur. Ils ont parlé comme ils chantent. Et, les connaissant, l’on sait que lorsqu’ils chantent, ils enseignent, éduquent, motivent, ils suscitent  l’engagement, appellent à la culture de l’amour, de la fraternité, de la solidarité… De ces valeurs utiles ils ont joint l’agréable car leur musique, c’est un brassage des cultures des peuples du monde; leur musique, elle est mondiale. Eux, c’est le duo Dumba Kultur. Dans ce entretient, Alkabore et Moulaye nous parle de leur dernière sortie, un Ep de 5 titres, « Black Light », des projets qu’ils ont mais également de leur attachement au Burkina Faso, leur pays d’origine et de l’Afrique toute entière.

Que devient Dumba Kultur après tout ce temps passé hors du pays?

Nous sommes si loin et si près. Partout où nous sommes, nous sommes Burkinabè et nous avons le Burkina Faso avec nous et c’est cela qui nous fait travailler. Car être Burkinabè c’est aussi s’illustrer par le travail. Nous sommes allés ailleurs le temps d’apprendre d’autres choses, d’autres histoires, d’autres saveurs musicales, rencontrer d’autres âmes et ajouter tout cela à notre musique et la partager avec notre Afrique. Nous sommes toujours avec vous, nous travaillons toujours pour la musique burkinabè.

Votre premier album sorti au Burkina a connu un franc succès et après vous avez disparu de la scène musical nationale, pourquoi ?

Non ; Nous n’avons pas disparu de la scène. Nous sommes là pour ceux qui connaissent la musique burkinabè. Nous faisons partie des groupes au Burkina Faso qui ont signé chez des Labels, des structures d’envergure internationale. Nous avons appris beaucoup de choses. Après, nous sommes venus au pays proposer un projet Kosyam, un single qui a eu de la gueule et qui a été primé meilleur clip. Alors dire que l’on n’est pas présent, c’est mal nous connaître. Nous participons beaucoup et nous militons dans le milieu associatif pour les enfants « demé ». Nous montons une association qui nous permet de dévoiler les jeunes talents dans le domaine des arts. Nous travaillons aussi avec des jeunes qu’on découvre ici ou ailleurs pour rajouter de l’énergie dans le travail. Nous sommes des jeunes burkinabè assez dynamiques. Après le premier album, nous sommes restés. C’est par cet album que EMI nous a découvert. Après on est retourné au bled pour faire l’Ep Kosyam. Sinon, nous sommes-là pour tirer la musique burkinabè vers le haut.

Dumba Kultur a-t-il changé d’identité musicale? L’on sent une différence entre votre première œuvre et les dernières en date…

Oui et cela est normal. Cela voudrait dire aussi qu’on évolue musicalement. Dans la vie, on est tous appelé à évoluer. Un pays aussi, ça doit évoluer, les mélomanes doivent évoluer, la compréhension de la culture doit évoluer… Nous sommes des artistes et nous sommes appelés à évoluer. Toute âme doit évoluer. Dumba Kultur c’est la profondeur et notre musique n’a pas de limite. Que ce soit de la musique chinoise, japonaise, sud-africaine… nous nous adaptons. On s’adapte aussi avec le temps et avec la jeunesse. Nous sommes les petits enfants de Thomas Sankara donc on ne doit pas s’arrêter on est appelé à évoluer et non stagner.

Un titre comme Ramalah qui vous a révélé aux mélomanes burkinabé, pourquoi est-ce qu’on ne retrouve plus des titres comme cela dans vos productions ?

Des morceaux comme Ramalah c’est inoubliable. Nous l’avons vécu avec bonheur. Nous avons partagé ce morceau avec du rêve et avec tous les Burkinabè. Mais vous constaterez aussi que sur nos albums nous avons toujours parlé d’amour. Nous continuons de parler d’amour mais on arrose cela souvent avec de l’engagement pour que les gens se sentent aussi éveillés. Souvent, c’est la musique qui change sinon nous parlons toujours d’amour. Sur notre site internet vous pouvez découvrir nos albums passés. Vous y trouverez des titres comme Ramalah dans nos albums.

Parlez-nous de votre dernier Ep.

« Black Light », on aime bien ce nom qui veut dire « Noir lumière ». Quand vous allez jusqu’à comprendre que noir c’est lumière, vous pouvez comprendre la provenance de la lumière car, du néant éclore la lumière. Nous voulons faire une métaphore musicale et donc il n’y a pas à s’en faire. « Black Light » c’est une invitation à l’éveil, au bonheur, à l’amour et à la lumière. C’est la célébration de la lumière au fond de nous, la célébration de la lumière africaine pour la liberté tant chanté. Il faut que la couleur noir soit considéré comme une couleur de lumière. C’est Ep de 5 titres où on trouve « Magic men », « Sista », « Révolution time », « Corruption » et « Light ». L’album est très coloré avec des tendances actuelles avec une idée d’avant-gardiste. Nous avons travaillé avec beaucoup de musiciens de tous les continents. C’est mélange de Rock, d’afrobeat tout en gardant notre côté hip hop et la racine africaine dans les sonorités. Nous avons mis en avant la langue mooré, bamabara avec un peu de français et d’anglais. C’est très important de défendre les langues africaines c’est pour cela que nous essayons d’innover afin que les langues africaines puissent s’adapter. Ce sont des langues vivantes qui sont très belles à chanter. Nous nous sentons bien à l’aise quand nous chantons en mooré et en bambara et nous sommes fiers de représenter ces cultures. Nous nous mettons très avant car nous voulons tirer la musique burkinabè vers le haut. Il y a des titres très alchimistes pour le bonheur de tout le monde.

Le clip « Oh Light » de « Black Light »

C’est une œuvre très engagée quand on l’écoute. Qu’est-ce qui vous a inspiré ?

Naturellement en tant que jeunes africains, nous sommes obligés de mouiller le maillot, de participer au combat d’une autre façon. Nous le faisons musicalement avec pleins de rêves et de bonheur afin que les gens sachent qu’il y’a une jeunesse africaine qui a envie de donner et de participer à l’éveil. Dire que l’on est engagé, c’est d’une manière ou d’une autre normal. Si vous êtes jeunes africains et que vous êtes artistes, vous êtes obligés de vous engager au nom de la liberté et de la légalité puisqu’on en a besoin. Notre engagement elle est musicalement juste. Partout dans le monde on trouve la corruption. Ce sont des choses que nous touchons du doigt. Quand on voit des choses il faut le dire en tant que voix des sans voix. Le footballeur à son mot à dire, l’artiste à son mot à dire et même vous les journalistes vous avez votre mot à dire. Nous sommes dans le juste. Dans cet album vous pouvez voir des titres comme « Magic man ». On veut dire aussi que lorsqu’on vient de la lumière on est toujours magique. Il y a « Sista » où on a parlé d’amour et « Corruption ». Comme vous le savez, on est miné par cette histoire donc il faut faire un clin d’œil pour dire stop. Il y a aussi « Révolution time » qui invite à la vraie révolution positive sans haine que l’on prend à cœur pour innover et travailler afin de créer une Afrique futuriste. C’est aussi une invitation à nos chercheurs pour dire que lorsque nous poussons l’affaire, il faudra aussi qu’ils poussent les recherche dans les tous les milieux pour une Afrique  futuriste. Nous avons hérité d’un combat noble et nous comptons continuer ce combat jusqu’au bout.

On sent également le clin d’œil fait au Pays des Hommes intègres à l’Afrique en général à travers l’instrumental, le texte et même les images…

En effet, le clin d’œil on le sent parce que lorsque vous prenez le « Oh Light », nous avons voulu faire un clin d’œil au Burkina, au Sénégal et à l’Afrique toute entière. Nous avons pensé au statut des martyrs au Burkina Faso et au statut de la renaissance au Sénégal. Ce sont des choses qu’il faut mettre à l’avant. Cela suscite la curiosité et rend fier aussi ceux qui ne connaissent pas ces statuts. C’est très important de mettre l’image du Burkina Faso à l’avant. Nous voulons la paix pour notre pays et nous voulons que le Burkina Faso soit mis en avant. Chacun se bat pour son continent et nous sommes dans cet optique. Il faut souligner aussi que nous avons mélangé les couleurs. Nous avons, en effet, rajouté du N’goni comme d’habitude, un peu de percussion et nous avons travaillé avec quelques musiciens africains sur le projet. Ce fut une belle histoire, de belles rencontres dont nous sommes fiers. Nous travaillons encore à évoluer encore.

On ne vous a pas vu faire un retour depuis, pas de concert au bercail… Peut-on conclure que votre public est maintenant essentiellement européen ?

Nous sommes citoyens du monde et nous faisons partie des artistes du monde. C’est vrai qu’à la base nous sommes africains mais nous sommes aussi dans la logique de la citoyenneté du monde positif. C’est très important de s’ouvrir. La scène, elle est partout.  Là où l’on nous donne la main, où on nous appel pour faire des spectacles nous sommes là. Tant qu’il y’a un pays qui s’ouvre à nous nous sommes là. Si nous sommes en France c’est parce qu’il y a eu des invitations des gens qui portaient nos projets, qui nous ont aimé et qui aimaient ce qu’on faisait. Dans beaucoup de pays, comme en Côte d’Ivoire, au Mali…, on nous porte aussi parce qu’il y a du Bambara partout. Les Burkinabè devraient être fiers de nous car nous portons le pays dignement. C’est pour dire que nous sommes partout et tout temps. Parce que souvent, il faut sortir de sa zone de confort et tenter aussi d’autres publics. C’est ce que nous avons fait. Nous sommes allés aussi comparer notre musique ailleurs et chercher d’autres fans. Il faut aussi prendre ta musique et voir aussi ce qu’elle vaut ailleurs… Nous ne sommes pas bloqués. Mais le retour il va se faire. Grâce à vous journalistes et cette nouvelle jeunesse burkinabè nous pensons que les choses sont en train d’aller dans le bon sens. Tout dépend aussi de vous. Si les journalistes vous vendez les artistes, si vous tirez, il y’ aura de la scène. Mais si vous ne faites rien, il n’y aura pas de scènes. On est artiste pour le Burkina et c’est le Burkinabè qui doit nous portez en premier.

A quand le retour au pays,  avec éventuellement des tournées ?

Nous serons là bientôt si Dieu le veut avec l’énergie positive pour travailler avec des artistes sur place et aussi communiquer sur notre projet et remercier tous les fans ainsi que les gens qui  nous portent. Nous allons aussi profiter savourer les bonnes choses du pays. Nous avons hâte de retrouver nos fans et les amis. On espère que le COVID qui est là tout bloquer sera un passé bientôt. Il y aura une nouvelle ère qui va venir et les choses reprendront de plus belle bientôt. Sinon, nous avons hâte de retrouver notre public, tous les Burkinabè et tout le public africain. Nous sommes sûrs qu’il y a de l’évolution au pays et qu’il y’a moyen de faire des concerts sans avoir des bâtons les roues.

Votre dernier mot…

Nous tenons à dire merci à Afriyelba pour ce que vous faites. Grâce à vous beaucoup de choses vont changer. Nous sommes contents de voir que la jeunesse est en train de faire des réalisations et nous espérons qu’on va se retrouver pour continuer l’histoire de notre beau pays et sa jolie musique. Merci encore pour l’intérêt que vous portez pour notre music. Nous voudrons dire à tous les mélomanes et à tous les Burkinabè de visiter notre site internet pour découvrir de belles choses. Nous avons une sortie récente. C’est un EP de 5 titres du futurisme burkinabè que vous pouvez découvrir aussi sur notre compte Youtube. Abonnez-vous massivement car nous avons besoin de vous.

Suivez ce lien pour découvrir davantage le groupe : https://www.youtube.com/channel/UCD7htp54qElC5uUApSV9ddw

Interview réalisée par A.S


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