L’annulation de la 28e édition du Tour du Faso qui devait en principe se dérouler du 23 octobre au 2 novembre prochain pour cause d’ébola, a alimenté l’actualité ces derniers jours. Chacun y va de ses critiques, de ses commentaires et de ses interrogations. Ne pouvait-on pas organiser le tour en évitant d’inviter les pays touchés par le virus ébola?, Pourquoi avoir attendu à quelques jours de l’évènement pour annoncer son annulation ? Que fera le ministère des cyclistes qui sont allés se former à l’extérieur pour le tour du Faso ? L’union cycliste internationale (UCI) a-t-elle été consultée ? Tant de questions qui ont emmené le ministère des Sports et des loisirs à convoquer la presse ce 6 octobre en son sein pour préciser davantage la décision prise par le gouvernement en conseil des ministres.
« Il faut que les gens sachent que ce n’est pas de gaieté du cœur que nous avons annulé le tour du Faso 2014. Nous l’avons annulé à cause du virus ébola qui menace actuellement les pays africains. C’est un cas de force majeure et il faut que les uns et les autres comprennent cela » a précisé le ministre des Sports et des loisirs, Yacouba Ouédraogo, dans sa déclaration liminaire au cours du point de presse du 6 octobre dernier. Il rappelle par la suite que pour la même raison, les évènements tels que le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou, le Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou et le Forum national des jeunes ont été annulés. Et pour justifier ces décisions, le ministre a invité les journalistes ainsi que tous les Burkinabè à jeter un coup d’œil dans les pays touchés par le virus. « Les marchés sont vides, les regroupements ne sont plus possibles, les gens s’évitent au maximum et les avions ne veulent même plus atterrir dans ces pays. Nous ne voulons pas que cela arrive au Burkina Faso » a dit le ministre Yacouba Ouédraogo qui fait savoir qu’il ne voudrait pas que le virus rentre au Burkina Faso à travers le sport. Ne pouvait –on pas organiser le tour en évitant d’inviter les pays contaminés ou en faisant un tour uniquement avec les cyclistes nationaux? « Le tour du Faso est un grand tour et si on l’organise avec les cyclistes nationaux uniquement ce ne sera plus le tour du Faso surtout qu’il est affilié à l’Union cycliste international. Organiser le tour aussi sans inviter les pays toucher c’est prendre des risques parce qu’on ne sait pas qui viendra par où? » a répondu le ministre qui indique qu’il a accepté que le Grand prix de l’impossible se tienne pour permettre au cycliste nationaux d’avoir de la compétition.
« Le marathon international Ouaga –Laye peut être annulé à tout moment »
Il faut noter que contrairement au tour du Faso, le Grand prix de l’impossible aura lieu avec 16 cyclistes nationaux selon son promoteur Francis Ducreux les 7 et 8 novembre prochain. L’UCI à laquelle le tour du Faso est affilié a-t-elle été consultée avant de prendre la décision de l’annulation ? « Le Burkina Faso est un pays souverain, pour ce faire, il prend les décisions qu’il veut. L’UCI ne peut rien faire face à cette décision. Même si nous décidons de ne plus faire le tour du Faso, l’UCI ne peut rien faire » a précisé Yacouba Ouédraogo. Un des journalistes fait ressortir un paradoxe ; celui de la tenue du marathon international Ouaga-Laye auquel le ministre est allé s’inscrire qui regroupe plusieurs athlètes de plusieurs pays africains et celui de l’annulation du tour du Faso. Et au ministre de répondre : « C’est avec un réel plaisir que je suis allé m’inscrire à ce marathon. Retenez que ce marathon peut être annulé à tout moment, cela dépendra de l’évolution de la maladie. Si nous nous rendons compte dans les jours qui suivent que ça ne pas et que la tenue de ce marathon présente des risques, nous allons l’annuler, soyez en sûr ». A la question de savoir comment le ministre compte faire avec les dettes de l’édition dernière avec cette annulation le ministre fait savoir qu’à quelque chose malheur est bon car l’annulation du tour a permis de découvrir que toute les sommes prévues dans les éditions précédentes ne servait pas à l’organisation du tour. « Lorsque nous avons reçu les plaignants, nous avons compris que tout l’argent se servait pas pour faire le tour. Il y a eu des surfacturations et nous allons travailler pour voir clair » a dit le ministre qui confie d’ailleurs qu’ils vont tout réorganiser en créant un secrétariat permanent pour le tour du Faso. Outre la question de l’annulation du tour du Faso, celle de la double confrontation des Etalons avec les Panthères du Gabon dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2015 a été abordée au cours du point de presse. Là-dessus, le ministre a invité les Etalons à garder toujours le même moral et la même solidarité sur le terrain qu’ils ont eu depuis la CAN 2013 et pendant les éliminatoires du mondial 2014. « Tout mon souhait est que nous nous qualifions à 1 mois avant les compétitions contrairement aux CAN précédentes où nous nous sommes qualifiés dans les dernières minutes. Et avec cette équipe, il n y a pas de raison que nous le soyons pas » a conclu le ministre des Sports et des loisirs tout en donnant rendez-vous au peuple burkinabè le 11 octobre prochain, date du match allé des Etalons contre le Gabon.
GS