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Découvrez l’histoire de Bob Marley et le Chapeau de Saponé


11 mai 1981 11 mai 2018, voilà 37 ans déja que Robert Nesta Marley dit Bob Marley ou encore le roi du reggae a cassé sa guitare. Durant 36 ans de vie Bob  a inspiré et continue d’inspirer des générations d’hommes et de femmes à travers le monde. Il a permis notamment a plusieurs  noirs de l’Afrique et de sa diaspora de se sentir fier de leurs origines et de gommer cet esprit de losers  d’infériorité  que les autres races l’attribuaient. Pour rendre un vibrant hommage à cet homme qui a vécu utile, les adeptes de sa musique et de sa philosophie, épris d’amour et de pardon, organisent le 11 mai de chaque année des cérémonies de divers standing à travers le monde. Ici au Burkina Faso par exemple nous avons les Marley d’or qui permettent de se souvenir de celui la même qui a permis au reggae de connaitre un succès international. Afin de permettre à nos lecteurs de comprendre les débuts de cette musique reggae inspirée de rythme traditionnels jamaicain, son succès internationale, son expansion en Afrique et au Burkina Faso, les moments forts de Bob Marley avec le Burkina Faso, nous avons réveillez des archives, fouiner sur internet et rencontrer, Ido Charles un Burkinabé qui a côtoyé dans les années 1970 la légende du reggae. Recouvrons ensemble les secrets, les beaux jours et les vices d’un style musical de révolté qui continue de marquer l’humanité.

Bob Marley se promenait toujours avec son chapeau de Saponé

Le reggae est un genre musical ayant immergé en Jamaïque à la fin des années 1960 notamment en 1973 avec le succès de Bob Marley et les Wailers puis d’autres groupes comme les gladiators et black Uhuru. Il a connu plusieurs évolutions avant d’en arriver à sa forme actuelle. Partant d’abord du Blue beat en passant par le Ska un style traditionnel jamaïcain, ajoutant  le rock and roll nord-américain. Le reggae a commencé ses premiers pas dans les milieux précaires de Kingston avec des jeunes qui se sentaient marginalisés par la société. Ils utilisaient ce genre musical pour crier leur ras-bol à l’égard de l’oppression des classes dites supérieures. Si bien que le reggae était considéré comme une musique de voyou de personnes qui ne fonctionnent pas normalement avec les lois sociétales. Etymologiquement parlant, le terme reggae rencontre beaucoup d’origines. Certaines sources estiment qu’il provient de la contraction des expressions «  Regular Guy » « regular people » qui signifie une musique faite par l’homme de la rue. Quant à Bob Marley le terme aurait des racines espagnoles et désignerait la reine des musiques.

Ido Charles expliquant sa fierté d’avoir rencontré et remis le chapeau de Saponé à Bob Marley

Cependant Charles Ido directeur général de la société de vente en gros de matériels informatique AITEK, et grand fanatique de  musique reggae trouve qu’il serait incongru de s’attarder sur des débats d’étymologie ou de paternité du terme. Pour cet homme qui a réussi à rencontrer le roi du reggae à l’âge de 17 ans à paris, il faudra plutôt s’attarder sur la valeur ajoute que cet style musicale a apporté à toute l’humanité. Il a continué en nous faisant savoir que le reggae a été à un certain moment une musique de cohésion entre les noirs d’Afrique, D’Amériques, des Antilles etc. Des dires de ce monsieur le reggae a connu son succès grâce à chris Blackwell, un blanc d’origine jamaïcaine, propriétaire d’un studio d’enregistrement à l’époque, qui a su mettre à profit la baisse de forme du Rock dans les années 1970 pour donner  à l’univers musicale une autre coloration  en s’intéressant aux Wailers  qui étaient composés de Bob Marley, de Peter Tosh et de Bunny Wailer. En outre il faut noter que le reggae est arrivé à un moment ou il yavait un besoin identitaire, un besoin des noirs de clamer leur africanité, de s’identifier à une chose qui vient de chez eux, raison pou laquelle il a connu un succès éclatant.

Ido Charles au 1er rang objet blanc à la main avec ses copains à l’hôtel de Bob en 78

                                               Le retour du Reggae en Afrique

Feu Bob Marley disait que : « lorsque le reggae arrivera en Afrique, le reggae prendra une autre dimension ».  Enttendez par la, une dimension beaucoup plus grande car selon  Robert Nesta Marley le reggae vient d’Afrique. A la faveur du succès international de ce genre de musique, beaucoup de jeunes africains ont commencé à le connaitre, a l’adopté. Certains qui étaient passionnés par la musique ont commencé à poser à leur manière sur ce nouveau style musical. Ainsi on a pu remarquer à l’ouest du continent des musiciens comme Alpha Blondy, Founy Faya, Tiken Jah Fakoly, Ismael Isaac etc. qui ont tenté et réussi a faire du reggae  leurs langues maternelle. En écoutant le bienfaiteur de Bob  en 1978, Charles Ido, nous comprenons aisément que le reggae a pu s’implanter en Afrique parce que les jeunes de ce continent rencontraient aussi des problèmes d’injustice, d’oppression, de pauvreté, mais aussi de manque d’identité. Le reggae étant une musique sociale, une musique de revendication, les jeunes se sont servis de leur intelligence pour l’adapter au contexte Africain. « Quand on chante en Anglais des choses sociales nous qui sommes des Francophones on peut les deviner mais on ne les ressent pas vraiment. Mais quand on commence à les chanter en français les gens comprennent mieux. Quand on commence à le chanter en Dioula celui qui est a Adjamé ou à Bobo Dioulasso se sent concerné. Quand on reprend le reggae en moore avec des proverbes mooré les jeunes se sentent concernés. C’est l’intelligence de l’homme de s’accaparer certaines choses et de l’adapter à son environnement », confie Charles Ido, pour expliquer le succès du reggae en Afrique.

Bob Marley écoutant attentivement la présentation du Burkina Faso faite par Ido Charles

                                   Bob Marley, Charles Ido, et le Burkina Faso

Le roi du reggae a porté en 1978, un des symboles vivants du patrimoine culturel Burkinabé. Il s’agit la du chapeau de Saponé que Marley a reçu des mains d’un jeune Burkinabé vivant en France. Ce jeune Burkinabé n’est nul autre que Charles Ido, un gros fanatique de reggae qui à l’époque a pu rencontrer de façon incroyable son idole dans un hôtel de luxe de la capitale française, l’hotel Nico, grâce au soutien d’un journaliste du magazine Best. Nous qualifions ici la rencontre entre le Burkinabé et son idole d’incroyable puisqu’elle a été très simple au point qu’il n’en revenait pas. Charles Ido raconte qu’en 1978 Bob devait tenir un concert à paris et son ami journaliste du nom de Francise lui a conseillé d’aller à l’hôtel et de demander a rencontre Robert Nesta Marley. Hésitant sur la facilité de la proposition de son ami, Ido s’est rendu néanmoins a l’hôtel de Marley et a été surpris de voir que le staff de l’artiste n’a pas hésité une seconde à le conduire vers la légende du reggae qui avait louer toute une suite pour ses musiciens.

De plus il a laissé entendre qu’après quelques instants d’ échanges avec Bob durant lesquels il a présente le Burkina, il a été agréablement surpris de voir le messi du reggae lui demander de leur faire visiter paris. Chose qu’il a faite avec plaisir. De retour à l’hôtel Charles Ido explique qu’il voulait à tout prix faire un cadeau à Marley mais ne disposait pas de sous. A l’époque j’avais à peine 17 ans, dit-il en souriant. Il a décide alors d’offrir un chapeau de Sapone et d’autres accessoires de l’artisanat Burkinabé à son idole devenu son ami. Un cadeau qui a visiblement plu a Bob Marley puisqu’il a porte le chapeau durant tout son séjour à paris. Charles Ido indique que Marley ne se séparait plus de ce chapeau et va même jusqu’à dire qu’il doute fort que le King ne se soit pas fait enterrer avec ce chapeau. Sur la pochette  de l’album Babylon by Bus dans sa version vinyle on peut apercevoir Bob Marley et les Wailers avec des chapeaux, des coliers africains. En remettant ce chapeau à Bob Marley Charles Ido voulait que le Burkina Faso reste gravé dans la mémoire d’un des hommes les plus charismatiques au monde. Un coup d’éclat qui a réussi à séduire le reggae maker et ses compagnons.

                                               La célébration du 11 mai

Le 11 mai de chaque année les férus de reggae et du rastafarisme célèbre l’anniversaire de la disparition du natif de Nine Miles. Une commémoration qui se fait à travers des concerts, des cérémonies  de distinction, des animations dans les rues de plusieurs pays à travers le monde. L’année 2018 marque le 37è anniversaire de la mort de Bob Marley à miami aux Etats unis d’Amerique. Ici au Burkina Faso ce style musical a séduit très tôt plusieurs générations d’artistes. Ainsi on peut citer dans le rang des plus anciens Roger Wango, Martin N’terry, ensuite sont venus des artistes comme Sam’sk le jah, Sana Bob, jah Veritey et récemment de jeunes espoir comme Ozborn Bado et Jean Zoe. Le nombre important d’artiste Burkinabé qui tente de frayer leur chemin avec la musique reggae fait que le 11 mai ne passe jamais sous silence au pays des hommes intègres. Des cérémonies  d’hommage comme les Marley d’or sont organisés un peu partout dans le pays pour magnifier la philosophie de cet digne ambassadeur de la musique reggae. Comme pour dire que Bob a marque durant son bref séjour terrestre toute une humanité qui n’est pas prête à l’oublier.

Ismael Gansonré


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