Le 25 octobre 2019, à Ouagadougou au Burkina Faso, a eu lieu un atelier au profit des entrepreneurs culturels et créatifs venus de plusieurs pays d’Afrique dans le cadre du programme Afrique Créative. L’atelier organisé par AFRICALIA avec un consortium de partenaires internationaux a été financé par l’Agence française de développement (AFD). Il vise à favoriser la structuration de l’écosystème culturel et créatif en accompagnant le développement, le renforcement des compétences et la mise en réseau des entreprises du secteur sur le continent.

C’est un programme d’incubation qui a démarré par un « bootcamp » et a réunit à Ouagadougou neuf entrepreneurs culturels et créatifs qui ont été sélectionnés parmi quatre-vingt autres candidats à cet effet. À l’issu du Bootcamp, l’atelier interactif qui a rassemblé des acteurs clefs de l’écosystème des Industries Culturelles et Créatives (ICC) burkinabè est venu mettre fin aux activités. Cet atelier qui s’est déroulé sous le thème « Enjeux, défis et besoins spécifiques des entrepreneurs culturels et créatifs », a permis d’identifier les thématiques sur lesquelles les participants doivent travailler pour faciliter l’entrepreneuriat créatif.

Au cours de cet ateliers la quarantaine de participants, répartis en trois groupes ont travaillé sur l’idéation, la création et la croissance de projet. Au finish, les différents groupes ont pu déceler les problèmes et proposé des solutions dans chaque étape et ont fait une restitution officielle. Cet atelier qui a pris fin dans la soirée du même jour, a également été une occasion pour les organisateurs d’annoncer publiquement et officiellement les neuf lauréats de ce programme issus de 4 pays, à savoir le Burkina Faso, le Sénégal, le Maroc et le l’Ouganda. Au Burkina Faso par exemple, ce sont deux projets qui ont été retenus. Il s’agit du projet de l’ébéniste Soumaîla Kanla et sa collaboratrice Marie et celui du styliste BAZEM’SE.

Ces neufs entrepreneurs créatifs seront accompagnés pendant un an et demi, selon Julie Van der Smissen, Gestionnaire Programme Afrique, afin de leur permettre de mieux structurer leurs entreprises et les aider à grandir et pouvoir créer de l’emploi et de la croissance, grâce échanges culturels et créatifs. « À l’instar de ce qu’on recherche dans les autres secteurs d’activité, ici aussi on cherche à créer de la valeur afin de créer d’activités économiques. La deuxième chose qu’on ne retrouve pas forcement dans les autres secteurs, c’est la création de lien social qui est au-delà de la création de la valeur et de l’emploi et qui va permette le vivre ensemble », a expliqué le représentant de l’Agence française de développent (AFD).

Le troisième objectif visé, selon lui, par ce projet est d’attirer les autres investisseurs et le financement public à venir s’intéresser à la chose. « Je suis honoré et très ravi de faire partir des lauréats. Et cela nous interpelle sur le fait que nous devons redoubler d’efforts pour pouvoir être à la hauteur et pour que nos entreprises puissent être encore plus productives », s’est réjoui l’ébéniste Kanla dont le projet porte sur la transformation du bois mort. « Je ne conçois pas que l’on fasse l’industrie du bois dans un pays sahélien comme le nôtre. Je ne conçois pas non plus que, pour la vie égoïste d’un individu, on se lève aller détruire la nature. Donc c’est pour cette raison que nous nous sommes lancés dans la récupération du bois naturellement desséché », s’est expliqué monsieur Kanla.
Abatidan Casimir Nassara