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Etienne Minoungou à propos du terrorisme: « Nous devons continuer à tresser le courage… »


 

Au cours de SOKO Festival qui s’est déroulé du 9 au 12 janvier 2020 à Ouagadougou, nous avons eu un entretien avec le parrain de la manifestation. Artiste, homme de Lettres, Etienne Minoungou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est aussi le fondateur du Festival Les RECREATRALES. Entre autres, nous avons abordé avec lui, ce qui l’a motivé à parrainer la présente édition de SOKO Festival, le partenariat entre lui et le directeur de SOKO FESTIVAL, Ibrahim Keïta et ses projets.

Afriyelba : Qu’est-ce qui vous a motivé à parrainer cette édition de SOKO festival ?

Etienne Minoungou : J’ai accepté de parrainer cette édition de SOKO FESTIVAL pour essentiellement deux raisons. D’abord je trouve que c’est tellement rare de trouver un festival de musique professionnel, et j’insiste sur le mot professionnel,  dans le paysage burkinabè. Il y a des évènements musicaux mais un festival de ce type qui, à la fois,  est un espace de révélation de jeunes talents et  aussi un espace de mise en orbite de talents confirmés sur le plan national et international et en même temps qui organise des rencontres professionnelles pour permettre aux artistes, aux programmateurs et aux diffuseurs de discuter et d’échanger, pour moi c’est assez exceptionnel. La deuxième raison de mon engagement est que  je connais bien IBRAHIM KEITA. Je connais d’abord l’artiste qu’il est. Je sais le  travail qu’il abat au quotidien avec son groupe. Son obsession de faire en sorte que le Burkina Faso soit relié au reste du monde partout là où il part. Et j’ai trouvé que c’était important de venir le soutenir, j’ai accepter avec beaucoup de joie et avec beaucoup d’honneur d’être le parrain de cette édition.

Pouvez-vous nous parler de votre partenariat avec IBRAHIM KEITA ?

Au début quand on discutait avec IBRAHIM KEITA, c’était de voir dans quelle mesure l’espace des RECREATRALES peut être un espace de visibilité des meilleurs talents qui sont révélés à travers le SOKO Festival. J’ai transmis l’ensemble de ces discussions à la nouvelle direction des RECREATRALES, Aristide Tarnagda, Wilfried Sankara et Smokey qui s’occupe du plateau musical. Donc c’est de trouver  la manière dont le SOKO festival et le plateau musical des RECREATRALES peuvent collaborer pour que l’excellence de la musique burkinabè  puisse se croiser . Je crois que les discussions sont bien avancées. De toutes les façons l’année 2020, en Octobre prochain, c’est l’année des RECREATRALES. Et je crois qu’on va pouvoir voir les résultats de cette collaboration sur  les deux plateaux du Festival des RECREATRALES.

Etienne Minoungou expliquant les raisons de son parrainage à soko festival

On vous sait résidant à Bruxelles, Quelles sont actuellement vos projets au pays?

D’abord je suis là à côté des artistes, à côté de IBRAHIM KEITA et l’ensemble  de l’équipe d’organisation du SOKO festival jusqu’à son terme. Demain, (12 janvier) c’est la clôture du Festival sur l’autre plateau à Tampouy. Je n’ai point besoin de vous dire que c’est un évènement populaire. En même temps dans la semaine qui vient il y a la rencontre des ministres de la culture du G5 SAHEL qui se termine en février. Donc c’est une rencontre importante. Je ferai partie des experts et sans doute rédiger aussi une partie du rapport de synthèse de l’ensemble des communications qui seront issues de cette rencontre. Je suis là également pour divers projets que nous avons en cours ici. Mais essentiellement, c’est pour le SOKO festival et pour la rencontre des ministres de la culture du G5 SAHEL qui s’ouvre à partir du 15 Janvier jusqu’ au 17 janvier 2021 que je suis là.

Quel mot avez-vous à l’ endroit des acteurs culturels ?

Le Burkina Faso traverse un moment de difficulté, au regard de la situation sécuritaire. Il y a beaucoup de déplacés, il y a nos frères, nos amis, nos parents qui tombent sur le champ de bataille. Pour les acteurs culturels c’est maintenant ou jamais nous devons redoubler d’efforts pour soutenir les initiatives qui sont engagées dans la lutte contre le phénomène. Parce que c’est nous qui portons l’espérance de ce pays et c’est nous qui portons aussi le courage de ce pays à travers la création de  nos œuvres. Donc c’est le moment de continuer à dire nous sommes vivants. Et  c’est  ça, pour moi, qui est  l’essentiel de notre mission dans cette période aussi difficile que nous traversons sur le plan sécuritaire. Nous sommes vivants et nous devons continuer par nos créations, par nos œuvres à tresser le courage de tout un peuple. La victoire est certaine mais nous devons traverser la fournaise. Et au moment où nous traversons la fournaise le chant qui se lève au-dessus du peuple pour dire que nous devons continuer, c’est le chant des créateurs, c’est le chant des hommes et des femmes de culturels ce pays.

Quels sont vos vœux de 2020 ?

Pour moi, 2020 pour le Burkina Faso, c’est de gagner la victoire de la paix, c’est de gagner la victoire de la sécurité, c’est de gagner la victoire de la fraternité, de l’amour ensemble. Tout ce que je souhaite pour chacun d’entre nous c’est que ce soit une année qui nous permet d’avancer. Nous savons que c’est une année importante sur le plan politique et social, sur le plan de la sécurité mais que nous puissions traverser ces moments-là  pour arriver à l’orée de 2021 en se disant  nous l’avons fait, nous l’avons traversé, nous sommes ensemble, nous restons ensemble et nous avons gagné.

Interview réalisée par Abatidan Casimir Nassara


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