Désormais les créateurs d’œuvres d’art et les usagers ont leur manuel pour bien cerner les contours du droit d’auteur. « Droit d’auteur : comment en tirer profit ? » C’est le titre du nouveau livre dont la dédicace est intervenue ce mardi 3 septembre à la médiathèque Municipale de Ouagadougou en présence d’imminentes personnalités, d’hommes de culture, des lettres, du cinéma et d’artistes musiciens de renom. Ce livre dont l’auteur n’est autre que Walib Barra, directeur général du Bureau burkinabè de droit d’auteur (BBDA), décortique les questions liées au Droit d’auteur au Burkina Faso.

Comment parler de Droit d’auteur dans un langage accessible aux auteurs, éditeurs, interprètes, producteurs et manager ? Comment expliquer aux utilisateurs que les œuvres qu’ils utilisent pour dynamiser leurs business sont protégées ? Comment expliquer que le droit d’auteur est un équilibre entre les intérêts des titulaires du droit, les utilisateurs d’œuvres et le droit public ? Voilà autant de questions que l’auteur essaye d’apporter des réponses dans son livre « Droit d’auteur : comment en tirer profit ? ». Cette œuvre de 136 pages comporte trois grandes parties. Dans la première partie intitulée « Droit d’auteur : concepts, enjeux et défis au Burkina Faso », l’auteur s’intéresse aux généralités sur le droit d’auteur et sa mise en œuvre à travers la gestion collective par le BBDA. Dans cette partie Walib Bara définit le droit d’auteur, les œuvres protégées par le droit d’auteur, la nomenclature des titulaires de droit d’auteur et des droits voisins, la source de l’impossibilité de la gestion individuelle par les titulaires de droit d’auteur et de droits voisins qui légitime l’action du BBDA.

Dans la deuxième partie du livre, « Droit d’auteur et industries culturelles et créatives », l’auteur donne la parole aux bénéficiaires du droit d’auteur et des droits voisins afin qu’ils se prononcent sur le sujet et sur le fonctionnement du BBDA. Le rôle que joue le BBDA dans l’action culturelle et la protection sociale des artistes a été aussi mis en exergue dans cette seconde partie. L’autre préoccupation qui a été prise en compte dans l’œuvre, dans sa troisième partie par l’auteur, est les sources de revenus des différents titulaires de droits d’auteur et des droits voisins. Dans cette partie intitulée « Portée économique du droit d’auteur », il décortique les segments porteurs du droit d’auteur dans la musique et les nouveaux modèles économiques issus du digital.

Le droit d’auteur, selon l’auteur, doit s’adapter aux nouveaux modèles économiques devenus hégémoniques avec le transfert de valeur peu favorable aux titulaires de droit. La particularité de l’œuvre réside dans sa qualité rédactionnelle qui permet une assimilation et une appropriation aisée des notions relatives au droit d’auteur et les droits voisins, la parfaite maîtrise du sujet par l’auteur et l’approche scientifique et opératoire de la problématique.

Selon le Pr Issaka Salia, ancien directeur du département de la propriété intellectuelle à l’OAPI et préfacier du livre, l’auteur problématise sa préoccupation qui constitue en même temps « l’essence de la stratégie ». «L’ouvrage fournit des informations intéressantes qui permettent de saisir tout le poids de l’institution BBDA dans le champ de la promotion culturelle nationale et l’auteur, respectueux du travail accompli, rend hommage à ses prédécesseurs », peut-on lire dans sa préface. Un ouvrage que tout homme de la culture ou créateur doit s’approprie dans les librairies au prix de 5000 FCFA. On peut aussi lire du même auteur « Management des artistes-musiciens, éditions le Gerstic, 2014″.
Abatidan Casimir Nassara