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OCEAN : « Depuis que je suis rasta je ne vais plus à l’Eglise »


« Océan », à l’état civil Sawadogo Passamdé Augustin, est né à Song- Naaba, dans la province du  Passoré. Jeune artiste ayant grandi au cœur des rythmes traditionnels avec un père chansonnier, il découvre et côtoie très tôt la culture rasta. Enseignant  de formation et animateur-télé, il a deux albums et un maxi sur le marché discographique. Il s’agit de « Paweogo », sorti en 2006, « Buud warba » en 2012, et « Nan lara an sara ». Dans cet entretien qu’il nous a accordé, l’artiste nous parle de sa discographie, de sa vision du rastafarisme et du regard de sa famille sur sa personne.

 

Enseignant, animateur-télé et artiste-musicien, comment arrives-tu à concilier tout cela ?

 

Tous ces trois éléments visent un seul but : il s’agit de l’éducation. Entre les quatre murs, je l’ai fait jusqu’en 2006, et maintenant c’est l’éducation des masses.

 

Quelle est la petite histoire de ton surnom « OCEAN » ?

 

C’est une conjonction de noms qui a produit ce surnom. Il n’y a pas meilleur cours d’eau que l’océan. Sawadogo, c’est le signe zodiacal « Vierge », et je suis issu du mois de Zabulon qui est une des tribus d’Israël, le nom prophétique de Jacob.

 

En tant que rasta, vas-tu à l’église ou à la mosquée ou dans un temple?

 

C’est vrai, cette question a toujours été posée aux Rastas depuis Bob Marley. Rasta c’est vivre une spiritualité. Toutes les religions mènent à Dieu. J’ai eu le baptême catholique et depuis que je suis rasta, je ne vais plus à l’église, l’essentiel est de partager l’amour.

 

D’où vient ce goût pour le rastafarisme ?

 

Il y a des choses qui te choisissent dans la vie sans que tu ne t’en rendes compte. Moi, j’ai grandi dans la musique traditionnelle, parce que mon père était la deuxième voix de la troupe de Song-Naaba. Le reggae m’a choisi depuis la classe de CE1.

 

Et la drogue dans tout ça ?

 

Moi, je ne fume pas la drogue, je ne fume pas la ganja, mais je ne stigmatise pas ceux qui en consomment. Fumer l’herbe est normal, car toute société veut des sensations fortes, voilà comment le dolo de mil a été inventé, chacun a une substance où il trouve son high-feeling (………Il éclate de rire).

 

Parle nous de ton premier opus « Paweogo » ?

 

Je l’ai enregistré en 2002 chez Wango Roger, mais c’est en 2006 qu’il est sorti. J’avais le thème avant la crise en Côte d’Ivoire. Ce n’est pas acceptable qu’un Africain maltraite un Africain sur une terre africaine.

 

Et la suite ?

 

J’ai ensuite sorti le second album « Buud warba »en 2012, une œuvre qui parle de solidarité, et une année après j’ai sorti un maxi avec un titre qui bouge et dérange « Nan lara an sara ». J’ai fait appel à Martin N’téry pour une chanson.

 

N’es-tu pas un révolté ou un aigri ?

 

Je ne suis ni l’un ni l’autre. Je suis simplement un patriote qui a eu la chance d’être un pionnier de la révolution. Thomas Sankara nous a inculqué des valeurs qu’il faut préserver. L’injustice nous révolte.

 

Comment as-tu vécu la période de l’insurrection ?

 

Nous l’avons conçue ; je te fais une confidence : j’ai un pied de souliers d’un dignitaire de l’ex-régime quand nous sommes rentrés à l’assemblée nationale. (Il sourit……) j’aimerais que tous ceux qui ont des objets de ce genre les conservent, et quand l’assemblée sera érigée en musée, chacun y apportera l’objet qu’il détient.

 

Depuis quand es-tu à la télévision BF1 ?

 

C’est un projet d’émission qui m’a conduit dans cette station de télé le 27 Août 2010. Bien avant, j’animais une émission reggae sur « radio-Jeunesse ».

 

Quel est ton message à l’endroit de la jeunesse africaine ?

Les Burkinabè consomment de plus en plus leur musique et commencent à avoir un regard positif sur les rastas. La jeunesse doit se battre pour se prendre en charge.

 

Quel regard ta famille porte-t-elle sur ta personne ?

 

J’ai des frères commerçants et politiciens, j’ai toujours évité de demander leur soutien, je me prends en charge et c’est ce qui les étonne. Je dis merci à ma femme qui a été au cœur de mon combat.

 

Quel est ton mot de la fin ?

 

Je vous dis merci pour cette occasion que vous m’offrez de parler à mes fans. Je prépare un album-live qui sortira cette année.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON


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