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Paul Put: «Prouver que le parcours du Burkina n’était pas un hasard»


L’équipe du Burkina Faso se prépare pour la CAN 2015 à Nelspruit. C’est là-bas, en Afrique du Sud, que les « Etalons » avaient entamé leur parcours jusqu’en finale de la CAN 2013. Deux ans plus tard, Paul Put, qui est toujours sélectionneur, veut prouver que le parcours des Burkinabè n’était pas un hasard.

 

RFI : Paul Put, l’équipe du Burkina Faso va préparer la CAN 2015 à Nelspruit en Afrique du Sud, où elle avait brillé durant la CAN 2013. Est-ce par superstition ?

 

Paul Put : Oui, un petit peu. Mais c’est aussi parce que la CAN n’a plus lieu au Maroc. Il a fallu trouver un pays qui avait à peu près les mêmes températures et altitudes [qu’en Guinée équatoriale, ndlr]. C’est pour ça qu’on a choisi Nelspruit. Et comme on était là-bas deux ans auparavant et que ça nous avait portés bonheur, c’est aussi pour ça qu’on a choisi cette ville.

 

Vous êtes le seul sélectionneur à enchaîner les CAN 2013 et 2015 avec la même équipe. La stabilité de votre groupe est-elle la principale force du Burkina Faso ?

 

C’est difficile de parler de soi. En ce qui concerne mes joueurs, ils ne jouent pas dans des grands clubs, comme le font les Ghanéens, les Camerounais ou les Ivoiriens. Mais on a travaillé sur ce groupe, on a évolué. Et, à mon avis, notre force, c’est la collectivité et la volonté. Mais il faut aussi mettre les joueurs en confiance. Si on y arrive, on peut faire un bon tournoi.

 

Vous êtes vice-champion d’Afrique. Avoir atteint la finale de la CAN 2013 vous donne-t-il davantage de confiance ou cela vous met-il un surcroit de pression sur les épaules ?

 

Il y a toujours une certaine pression, surtout au Burkina Faso. Ici, on veut le même résultat [qu’en 2013, ndlr]. Mais je dis toujours qu’en football il faut être réaliste. Dans le football, il y a toujours des surprises. En tout cas, on va tout faire pour défendre notre titre de vice-champion, pour prouver que ce parcours n’était pas un hasard. On va tout faire pour rentrer au pays la tête haute.

 

Est-ce que vos joueurs évoluent au même niveau qu’il y a deux ans ?

 

Non, je ne peux pas dire ça. C’est aussi pour cela qu’il faut être réaliste. En 2013, Charles Kaboré jouait à Marseille ; Bakary Koné était titulaire à Lyon ; Alain Traoré jouait régulièrement à Lorient ; Jonathan Pitroipa était titulaire à Rennes. Maintenant, Kaboré est en Russie, Pitroipa au Qatar, Traoré a eu beaucoup de blessures… Personnellement, je n’ai pas compris. Après la CAN 2013, j’ai pensé que tous les joueurs allaient trouver de bons clubs. Mais c’est un petit peu le contraire qui est arrivé malheureusement. Du coup, on va travailler sur le mental et l’unité, pour compenser et avoir un bon résultat.

 

Les troubles politiques au Burkina Faso et le départ du chef de l’Etat Blaise Compaoré ont-ils eu un impact sur votre préparation ?

 

Non, je ne dirais pas ça, parce que le nouveau gouvernement a tout fait. Ce n’est pas facile mais ils ont vraiment montré leur volonté de répondre à ce qu’on a demandé.

 

Le Burkina Faso va affronter le Gabon le 17 janvier pour son premier match dans le groupe A de la CAN 2015, avec le Congo et la Guinée équatoriale également. Les Gabonais ont-ils un petit ascendant psychologique après avoir battu les Burkinabè 2-0 à Libreville et après avoir ramené un nul 1-1 d’Ouagadougou en éliminatoires ?

 

Non. Ce match nul à domicile, face au Gabon, on aurait dû le gagner facilement. Après la première période, on aurait dû mener 3-0 ou 4-0. On avait fait un très grand match. J’ai vu les « Etalons » jouer comme ils l’avaient fait pendant la CAN 2013. Malheureusement, on a manqué des occasions et encaisser un but. On connaît le Gabon ; c’est une très bonne équipe. Ils ont des individualités extraordinaires. A nous de prendre une revanche.

La Guinée équatoriale, votre deuxième adversaire (21 janvier), vient de se séparer de son sélectionneur, Andoni Goikoetxea. Vous attendez-vous à affronter une équipe déstabilisée ?

 

Oui. Mais on sait qu’ils sont capables de naturaliser d’autres joueurs. On n’a pas beaucoup d’informations à leur sujet. On connaît les matches qu’ils ont disputé contre la Mauritanie [en éliminatoires de la CAN 2015, ndlr] ou contre l’Espagne [en amical,ndlr]. J’ai vu qu’ils allaient ajouter de nouveaux joueurs brésiliens et portugais. Il faudra bien regarder le match d’ouverture [face au Congo, ndlr] pour évaluer leurs qualités. Heureusement, on dispute notre deuxième match contre eux. Ça nous permet de regarder et d’analyser leur jeu. (…) C’est une bonne équipe d’après ce que j’ai vu lors de leur match face à l’Espagne. Ils avaient vraiment fait un grand match.

RFI


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