Lev Yacine, surnommé « L’Araignée Noire », est considéré comme l’un des plus grands gardiens de but de l’histoire du football. Né à Moscou en 1929, il a marqué l’histoire en devenant le seul gardien de but à avoir remporté le Ballon d’Or, la plus haute distinction individuelle dans le football, en 1963. Lisez dans l’article ci-dessous l’histoire singulière et inspirante de Lev.

Débuts et carrière
Yacine a passé toute sa carrière professionnelle au Dynamo Moscou, le club emblématique de la capitale soviétique. Il y a évolué de 1950 à 1970, disputant plus de 300 matchs avec l’équipe première. Cependant, avant de briller au football, il a failli abandonner après un début difficile. Au début des années 1950, en tant que jeune gardien, il s’est retrouvé sur le banc pendant une grande partie de sa première saison et envisageait même de quitter le sport. Mais après une solide persévérance, il s’est imposé comme un pilier du Dynamo et de l’équipe nationale soviétique.
Style de jeu
Yachine était célèbre pour son style unique de gardien de but. Surnommé « L’Araignée Noire » à cause de son uniforme noir et de sa capacité à couvrir tout le but avec des réflexes rapides, il semblait avoir plus de bras que la normale tant il dominait la surface de réparation. Contrairement à de nombreux gardiens de l’époque, Yachine ne se contentait pas de rester dans ses cages. Il jouait un rôle actif dans l’organisation défensive de son équipe, souvent considéré comme un précurseur du « libero », un rôle qui sera popularisé des décennies plus tard.
Sa maîtrise des arrêts spectaculaires, son habileté à capter des ballons aériens et ses réflexes fulgurants faisaient de lui un rempart presque impénétrable. Il était aussi connu pour être un spécialiste des arrêts de penalty, en stoppant plus de 150 dans sa carrière, un record impressionnant.
Exploits internationaux
Lev Yachine a représenté l’Union soviétique lors de quatre Coupes du monde (1958, 1962, 1966 et 1970), aidant son équipe à atteindre la quatrième place en 1966. Il a également remporté les Jeux olympiques de 1956 et le championnat d’Europe en 1960 avec son équipe nationale.
Son impact était tel que lors de la Coupe du monde de 1958 en Suède, même s’il n’a pas remporté le titre, il s’est distingué comme un gardien de but révolutionnaire. Sa performance à la Coupe du monde de 1966 en Angleterre, où il a conduit l’URSS à une place en demi-finale, est souvent citée comme l’une de ses meilleures contributions internationales.
Ballon d’Or 1963
La reconnaissance ultime de sa carrière est survenue en 1963 lorsqu’il est devenu le seul gardien de but à remporter le prestigieux Ballon d’Or, récompensant le meilleur joueur européen de l’année. Cette année-là, Yachine a battu des attaquants légendaires comme Gianni Rivera et Jimmy Greaves, soulignant l’importance de ses performances à la fois avec le Dynamo Moscou et l’équipe nationale soviétique.
Le Ballon d’Or de Yachine reste une anomalie dans l’histoire du football, un sport où les distinctions individuelles sont généralement réservées aux joueurs offensifs. Mais Yacine a prouvé que même un gardien de but, dans une position souvent discrète, peut dominer la scène mondiale.
Héritage et influence
Après sa retraite en 1971, Lev Yacine a continué à être une figure influente dans le football soviétique. Il est resté impliqué dans le Dynamo Moscou, tout en se consacrant à des tâches administratives et d’encadrement. En 1986, il a malheureusement dû subir l’amputation d’une jambe à cause de complications liées à une ancienne blessure, ce qui a considérablement affecté sa santé.
Il est décédé en 1990, mais son héritage perdure. En 1994, lors de la Coupe du monde aux États-Unis, la FIFA a rendu hommage à Yachine en le nommant meilleur gardien de but de tous les temps. Le « Trophée Lev Yachine » a ensuite été créé pour récompenser le meilleur gardien de la Coupe du monde.
L’influence de Lev Yachine sur le football est indéniable. Il reste une source d’inspiration pour les gardiens de but du monde entier, et son record unique de Ballon d’Or en fait un symbole de la grandeur dans une position souvent sous-estimée.
Par Wend Kouni