« La jeunesse et l’immigration clandestine » c’est autour de ce thème que s’est tenu dans la matinée de ce 18 avril, à l’INJS d’Abidjan le premier atelier de la 11e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA). Ce premier carrefour jeunesse du festival avait pour objectif de sensibiliser les jeunes sur les dangers liés à l’immigration clandestine et irrégulière. Pour A’Salfo, les jeunes doivent croire en ce qu’ils font avant de rêver d’aller ailleurs.
Le témoignage de Mamadou Fall cadre sénégalais de la diaspora est très édifiant. « Je suis un jeune sénégalais qui a fait plus de 15 ans à Toulouse. Je sais ce que c’est que l’immigration. Ayant compris qu’on n’est mieux que chez soit, je suis revenu au Sénégal pour développer mon pays, pour travailler à développer l’Afrique. Nous organiserons en juillet prochain à Dakar, une conférence sur l’immigration circulaire c’est à dire celle qui va permettre les échanges de cadres Nord-Sud et aussi sensibiliser les jeunes sur les dangers liés à l’immigration clandestine et irrégulière » raconte-il à l’assistance. Sensibiliser les jeunes sur les dangers liés à l’immigration et aussi sur une prise de conscience sur les potentialités qu’offre l’Afrique, voici toute la problématique du débat.

Pour y arriver, le jeune Houeto Yves Roland, coordonnateur national AEJT-CI qui fait partie des panélistes, demande une forte implication des politiques. Ayant passé des années en Italie, il dit être mieux placé pour faire comprendre aux jeunes qu’Abidjan est mieux. Comme solution pour freiner l’immigration, il propose une assise générale de la jeunesse qui se tiendra dans tous les villages, toutes les régions, toutes les communes et toutes les villes, sans passion politique pour se pencher sur les vrais problèmes qui poussent la jeunesse africaine à aller risquer leur vie dans la mer. « Si toute la jeunesse africaine se retrouve en Europe, qui va développer l’Afrique? » s’est-il interrogé sous les applaudissements du public

Selon le promoteur du festival A’Salfo, le thème de la 11e édition n’a pas été choisi au hasard. « C’est pour que nous puissions mener des réflexions sincères, déceler les vrais problèmes et en trouver des solutions. Ne dit-on pas que pour soigner quelqu’un, il faut savoir de quoi est ce qu’il souffre? » a indiqué le leader du groupe Magic Systèm. Pour lui, les causes de l’immigration clandestine sont beaucoup plus profondes qu’on ne le croit. « Non ce n’est pas seulement un problème d’emploi parce que j’ai vu des gens abandonné leur poste d’infirmier ou de policier pour aller tenter l’aventure » confie A’Salfo qui raconte par la suite: « Il y a des gens qui nous disent pourquoi nous demandons à la jeunesse de ne pas aller en France alors que nous même nous vivons la-bas? A ces gens je leur répond que je ne me suis pas levé un matin avec mon groupe pour aller traverser le désert et braver la mer et le vent pour arriver en France.

C’est parce que nous avons travaillé que nous sommes là-bas aujourd’hui. Il faut que les gens sachent que nous les interdisons pas d’aller en France, non loin s’en faux, nous invitons la jeunesse à croire à ce qu’ils font ici avant de rêver d’ailler ailleurs ». Il ajoute en informant les jeunes qu’un livre blanc dans lequel seront synthétisés les pensées, les doléances, les suggestions et les solutions qui sortiront du carrefour jeunesse du FEMUA 11 sera élaboré et remis au gouvernement ivoirien. « Ensemble nous allons trouver des solutions pour permettre aux jeunes de croire à l’Afrique » dit -il pour conclure.
Yannick SANKARA
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Coucou ! J’adore le femua de cette année