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« BRISONS LE SILENCE » : Sans tabou, la gestion des boues de vidange dans un film documentaire


La gestion des boues de vidanges est peu ou pas du tout connue par la majeure partie de la population. Pourtant, connaître les différentes techniques y afférentes et partager les expériences en la matière peuvent s’avérer très utiles pour l’assainissement et partant, le bien-être des populations. C’est dans ce cadre que l’agence Niyel a réalisé un film documentaire intitulé « Brisons le silence ». Dans ce film, ce sont les techniques de gestion de trois pays d’Afrique de l’ouest qui sont abordées, sans détour. « Brisons le silence » est donc « choquant » mais aussi interpelle sur l’engagement de tous à travailler pour une gestion efficace des boues de vidanges. Le film est projeté en avant-première au FESPACO 2019, dans le cadre du cinéma numérique ambulant. Le 28 février 2019, nous avons rencontré Laeticia Delaunay/Badolo, chargée de plaidoyer à Niyel, qui nous a donné des détails sur le projet.

Afriyelba : Dans quel cadre intervenez-vous à cette 26e édition du FESPACO ?

Laeticia Badolo : Nous avons souhaité saisir l’opportunité du cinquantenaire du cinéma africain pour positionner un documentaire que nous avons sur l’assainissement notamment, la gestion des boues de vidange. Nous avons un projet sur 3 ans qui souhaite prioriser l’assainissement autonome et faire en sorte que nos politiques prennent à bras le corps la question des boues de vidange et que nos populations s’investissent pour sa meilleure gestion. C’est dans cette dynamique que nous avons produit un documentaire qui retrace un peu la manière dont trois pays de l’Afrique de l’Ouest gèrent les boues de vidange. Qu’il s’agisse des stations de traitement et la manière dont les vidangeurs et les populations s’organisent pour la gestion, la vidéo qui dure 19 minutes, passe en revue toutes ces différentes pratiques. Nous avons retracé le comportement des populations, les politiques, les pratiques et les systèmes en place qui s’inscrivent dans la gestion des boues de vidange. C’est un documentaire qui veut briser le mythe autour de la question d’où son tire « Brisons le silence ». Cela, pour parler de ce que les gens ne disent pas ou font en sourdine sur la gestion du « caca ». Nous profitions donc du FESPACO pour faire passer ce message.

C’est une vidéo à vocation pédagogique donc… ?

En effet, c’est une vidéo à vocation pédagogique, instructive, qui sensibilise et qui appelle à l’action. Elle a plusieurs vocations. Mais, l’idée maitresse, c’est de faire en sorte que chacun se retrouve dans cette vidéo. Qu’on soit président d’institution, employé de bureau ou dans le secteur informel, on trouve sa place dans cette vidéo.

L’affiche du film et le programme des projections dans le cadre du FESPACO 2019

L’avez-vous déjà projetée depuis le début du FESPACO ?

Nous l’avons projetée dans le quartier de Nagrin et à Somgandé. Aujourd’hui (Ndlr : 28 février), nous sommes au village du festival et demain, nous allons mettre le cap sur la trame d’accueil et ensuite à la patte d’oie.

Comment les populations ont accueilli « Brisons le silence » ?

Je dirais qu’elles ont accueilli très bien la vidéo. C’est plus qu’on l’espérait. La vidéo est vraiment choquante et aborde sans tabou les différentes pratiques. Mais, lorsque nous l’avons projetée, les populations se retrouvaient à nous défendre, à vouloir même porté la campagne. Après chaque vidéo nous organisons des séances de questions avec l’équipe de production pour donner encore d’autres détails sur le sujet. Donc, après les projections, nous sommes restés longtemps à discuter avec les populations qui, à chaque fois, ont manifesté un intérêt sur le sujet. C’est dire qu’ils sont au parfum de l’urgence de la situation et qu’ils entendent interpeller, eux-aussi, les autorités. C’était nouveau pour eux de voir autant de vérité sur le sujet mais, ils étaient d’accord avec cette vérité.

Dans quel but avez-vous initié la rencontre d’échanges, le 27 février, avec ceux que vous appelez les influenceurs ?

Les influenceurs, pour nous, ce sont des personnes qui sont soit du monde de l’art, de la musique, du théâtre, du sport… Nous les avons identifiés pour avoir leur engagement sur la campagne de sensibilisation que nous menons. Certes, nous portons le projet mais, ce ne sera pas à nous de le mettre en œuvre. Nous avons besoin du concours de tous. Ce n’est pas dire que nous voulons leur ajouter du travail en tant qu’artiste mais c’est d’utiliser leur programme de tous les jours pour qu’ils soient un canal de sensibilisation des populations. A côté, nous allons les accompagner en termes de production d’outils et de positionnement pour faciliter leur travail de sensibilisation. C’est dans ce cadre donc que nous les avons rencontrés. Durant la réunion,  nous avons posé le débat à la suite de la vidéo qui, il faut le dire, a mis en alerte ces influenceurs sur la gestion des boues de vidange.

Comment s’y prendre si l’on veut avoir accès facilement à cette vidéo qui a pour vocation de sensibiliser sur l’assainissement, en dehors du FESPACO ?

Le FESPACO c’est la première du film. Après, nous entendons le mettre à la disposition de tous ceux qui souhaitent le voir. Le film sera disponible et nous le partagerons dans nos différents réseaux dont nos plateformes sociales.

Propos recueillis par Adama SIGUE


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