Et si on utilisait l’art visuel pour prévenir et résoudre les conflits et l’extrémisme violent qui sévissent dans la sous région ouest africaine surtout au Burkina et au Mali? Ce procédé, l’atelier Afrique en Couleurs du Burkina Faso et le centre Soleil d’Afrique et la Galerie Médina du Mali y croient dur comme fer et en ont même initié un projet dans ce sens dénommé « les Pinceaux de l’intégration ». Mieux, ce projet connaitra un début de concrétisation ce 10 juin au Burkina Faso. Au cours d’une conférence de presse tenue à l’espace Gambidi, les responsables du projet au Burkina ont expliqué les activités qui seront menées aussi bien au pays des hommes intègres qu’au Mali et dévoilé les raisons qui leur ont poussé à initié ledit projet ainsi que les objectifs à atteindre.
Le projet « Les Pinceaux de l’intégration » se déclinera en 3 volets selon la description suivante:
- Deux résidences d’artistes: du 10 au 20 juin à l’espace Gambidi à Ouagadougou suivi d’un vernissage le 21 juin toujours à l’espace Gambidi et du 17 au 27 juin au Centre soleil d’Afrique à Bamako suivi du vernissage le 28 juin à la Galerie Medine du Mali.
- Une caravane de l’intégration qui se déroulera du 15 octobre au 2 novembre 2019
- Un symposium atelier international prévu pour se tenir en novembre prochain.
La responsable de l’Atelier Afrique en Couleurs Ahoua Yaméogo qui avait à ses côtés le commissaire du projet et l’encadreur des artistes, a indiqué aux journalistes que la résidence va concerner 6 artistes burkinabè qui ont été sélectionnés sur la base d’un appel à projet. Parmi ces 6 artistes de l’art visuel figurent 4 femmes et selon les conférenciers, après leur résidence à l’espace Gambidi qui commence demain 10 juin, 3 seront sélectionnés pour aller au Mali afin de participer au projet dans ce pays. De même, fait-elle savoir, 3 artistes maliens viendront s’ajouter au 6 du Burkina pour la résidence de création.
Venant à la caravane de l’intégration, elle a confié qu’elle réunira des artistes, des promoteurs culturels, des journalistes et des experts des arts des deux pays pour partir de Ouagadougou le 15 octobre et sillonner les villes de Koudougou, Bobo Dioulasso, Sikasso, Bougouni et se terminer à Bamako le 2 novembre. A la prendre au mot, des expositions de deux jours dans chaque ville, des animations et bien d’autres activités seront menées afin que l’art visuel aille vers les populations dans le but de promouvoir le vivre ensemble.
Quant au symposium, elle indique qu’il est prévu pour se tenir en novembre 2019 et réunira des artistes, des experts, des commissaires, des journalistes autour de la thématique de l’intégration artistique en Afrique.
D’où ont -ils trouvé les financements pour mener ce projet? « En 2018, lorsque le consortium Culture At work Africa et l’Union Européenne ont lancé le premier appel à projet et que nous remplissions les conditions, nous avons présenté le projet ‘Les pinceaux de l’intégration ». Nous avons été retenus parmi les 15 dossiers de toute l’Afrique. C’est donc le consortium qui finance le projet » a répondu toute joyeuse Ahoua Yaméogo.
Expliquant comment l’art visuel pourra contribuer à la prévention et à la résolution des conflits, l’encadreur a fait noter que la plupart des artistes travaillent dans le figuratif et que c’est à partir de cette mise en scène que les messages de sensibilisation seront transmis à la population. A en croire le commissaire du projet, au sortir de la caravane, une partie des sous qui seront récoltés à travers la vente des œuvres sera offerte aux orphelins des victimes des conflits.
Yannick SANKARA
