Le festival Ciné droit libre continu avec ces merveilles pour le grand bonheur du public Ouagalais. En effet ce mercredi 11 décembre, jour de célébration du 59ème anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso, une soirée riche en humour, en projections de films et en concerts a été offerte au public au Village du festival, situé sur le terrain omnisport de l’arrondissement 10 de Ouagadougou. Cette soirée dont la maitrise à été assurée par le duo humoriste ivoirien Zongo et Tao a tenu toutes ses promesses.
Nous sommes le 11 décembre 2019 et c’est le 6ème jour du Festival Ciné droit libre. Parallèlement à d’autres sites qui accueillent le Festival, le terrain omnisport de l’arrondissement 10 de Ouagadougou, Village du Festival, a offert une soirée inédite à plusieurs centaines de cinéphiles et de mélomanes, pour la plus part des jeunes, venus de partout. Au programme de cette soirée étaient prévues des projections de deux films, dont Le mal conjoint de Ismaël Tall, première projection à 19h et Duga les charognards de Abdoulay Dao. Mais rattrapé par le temps, le comité d’organisation n’a eu autre choix que de projeter le dernier film. Pour le film, teinté de drame et de comédie, qui a été donné de voir, Duga les charognards, c’est l’histoire d’un cousin qui est décédé et où l’on ne retrouve pas de la place pour l’enterrer dignement.
Toutes les religions seront donc sollicitées dans « cette comédie burkinabè sur le vivre ensemble se heurtant à l’intégrisme naissant ». Heureusement un groupe de jeunes a gardé le cœur à la bonne place et a pris l’initiative en main. Selon le réalisateur, le scénario de ce film a été écrit par Guy Désiré Yaméogo avec qui, il a travaillé une vingtaine d’années depuis la création du film Vis-à-vis. A l’en croire, la thématique dans Duga a été construite autour des valeurs cardinales de la société, à savoir l’amour, l’amitié, la tolérance religieuse et la cohésion sociale. « Je pense que ce sont des éléments qui disparaissent de nos jours dans nos communautés et nous avons tous intérêt à travailler pour ramener ces valeurs-là, pour qu’ils puissent rester afin de construire la cohésion sociale ».
C’est pourquoi, a-t-il dit, le film s’est basé sur deux choses importantes dans la vie. « Il y a d’un côté un cadavre encombrant qu’on ne peut pas enterrer et de l’autre côté un bébé qui a été jeté dans la broussaille. Alors que ces deux éléments sont des éléments fondamentaux. La mort c’est notre sortie de la vie et la naissance c’est l’entrée dans la vie. Et ces deux éléments sont extrêmement importants. Et s’ils sont entamés, ça veut dire qu’au niveau du tissu social forcement il va y avoir des soucis. Voilà comment nous avons construit le film », a expliqué Abdoulaye Dao. Le réalisateur a aussi fait, dans le film, un clin d’œil sur les confessions religieuses qui doivent être, selon lui, des éléments d’entente et d’amour. « Malheureusement aujourd’hui on se rend compte qu’à l’intérieur de ces confessions religieuses il y a de ‘’nouveaux prophètes’’ qui y sont tapis et qui diffusent des messages de haine, de peur, de psychose qui font appel à la violence », a regretté monsieur Dao.
Cette soirée de résilience, soutenue par l’Union européenne, a été clôturée par un concert géant donné par Abibou Sawadogo et Mariah Bissongo. Le programme se poursuit aujourd’hui 12 décembre avec un contenu aussi riche que diversifié.
Abatidan Casimir Nassara