Pour avoir fait rêver des millions de mélomanes, la dislocation de certains groupes d’artistes musiciens a généralement fait couler beaucoup d’encre et de salive. Le phénomène n’est pas propre au showbiz burkinabè. Et quand nous voyons les carrières que mènent les ex membres de certains groupes,on est tenté de se demander si à un moment donné il n’est plus judicieux que les membres de certains groupes mènent des carrières solo. Gims et son frère Dadju, Didier Awadi ou encore Didi B sont des exemples qui nous conduisent à ne pas voir que les mauvaises conséquences de ces séparations.
La musique burkinabè a connu une belle révolution dans les années 2000 avec l’avènement du rap. Fondé par Louis Salif Kiekieta alias Smarty et Célestin Mandowe, Yeleen est l’un de ses groupes de rap qui a fait la pluie et le beau temps au Burkina Faso, et en Afrique. Ils ont conquis des milliers de mélomanes burkinabè et d’ailleurs à travers la qualité de leur musique et la profondeur de leur texte. Le groupe a 05 albums à son actif et a été laurier du Kundé d’or 2007. Après leur séparation, Smarty et Mandowe poursuivent chacun sa route. Le premier a deux albums à son activité et le second lui est retourné dans son pays d’origine le Tchad où il est une véritable icône. Suite aux demandes incessantes de leurs fans, ils ont fait un featuring sur le titre »Zakobi » figurant sur le dernier album de Smarty.
Un autre groupe qui a connu une belle carrière est Faso Kombat, fondé par Peace Malkhom David le Combattant. Ils ont marqué les mélomanes burkinabè et africains avec des textes très engagés politiquement et socialement. Comme le groupe Yeleen, Faso Kombat s’est disloqué en 2013, juste après la sortie de leur album « Zem-Zem ». David le Combattant a connu une carrière solo fulgurante. Après des singles à succès après 2013, il a disparu de la scène musicale. Victime de dépression, l’artiste lutte aujourd’hui pour revenir sur la scène musicale. Malkhom lui a connu à la suite de son compère une belle carrière solo. Son album »Instinct de survie » été un grand succès. Avec son single »Boin tar zenna », il a fait le tour du Burkina. Après quelques sortie qui n’ont pas connu le même succès, il s’est éclipsé de la scène musicale.
Plus récemment, le groupe Eldji et Cisby n’a pas échappé au virus de la dislocation. Ils ont émerveillé le public burkinabè à travers leur premier album intitulé « La lumière de Dieu » en 2009. Cet album a permis au groupe en 2010 de décrocher deux Kundé à savoir le Kundé de la révélation et celui de l’espoir. Ils ont aussi eu un deuxième opus en 2012 titré « Providence, attestation », album qui leur a permis d’effectuer une tournée en France en 2013. Après cette tournée, le groupe vole en éclats. Aujourd’hui après de singles qui ont rencontré des succès relatifs, Cisby est celui qui est actif.
A côté des exemples burkinabè, on a d’autres exemples d’artistes qui ont été révélés dans des groupes et connaissent aujourd’hui de grandes carrières. La question qui se pose est de savoir si ces derniers auraient connu le même succès avec le groupe. On pense à Gims de Section d’assaut, ou son jeune frère Dadju de Sin Sikaï. Plus près de nous nous avons Didier Awadi de PBS du Sénégal et Didi B du groupe ivoirien Kiff no beat. Les groupes de musique ne peuvent ils pas constituer juste des tremplins pour permettre à de jeunes talents de se polir avant de prendre leur envol en solo ? Beyoncé aurait connu cette belle carrière avec le Destiny Child?
On se souvient que Bonsa qui a été révélé par le groupe Negramers disait qu’on doit avoir à l’esprit qu’être en groupe ce n’est pas comme être dans un mariage. Chaque membre doit pouvoir quitter le groupe quand il le désire.
Par Wend Kouni et Yamba
