La 11ème édition du Festival Rendez-vous chez nous a ouvert ses portes au public pour trois jours de festivités. L’ouverture officielle s’est faite hier, 14 février à la place de la femme du quartier Gounghin de Ouagadougou. C’était en présence des autorités et d’une population fortement mobilisée pour la circonstance.
C’est par une animation du quartier et une parade de plusieurs troupes de danse que la journée de ce 14 février a débuté dans le quartier Gounghin de Ouagadougou à l’occasion du Festival Rendez-vous chez nous qui a pris son envol depuis le 1er du même mois. La parade qui a pris naissance dans le quartier de Gounghin s’est dirigée vers la place de la femme où attendaient déjà plusieurs festivaliers. Avant de démarrer la cérémonie d’ouverture officielle, ce sont les enfants de l’Association musicale enfants du Monde qui ont exécuté l’hymne national du Burkina. Ensuite ils ont cédé la scène à Jérôme Boyer qui a présenté son Projet reconstruire sa maison, une pièce très émotionnelle qui a provoqué la tristesse chez certains des festivaliers et autorités présentes.
Dans cette pièce il a été question de mettre à nu les violences perpétrées par des ethnies sur d’autres et qui, parfois, font perdre la vie à des personnes innocentes. La pièce finit par conclure qu’il est plus que jamais nécessaire d’agir, d’aimer, de rêver, de construire, etc. ensemble. Le promoteur du festival, Boniface Kagambega s’est dit très ému de se retrouver à la 11ème édition. Cependant, il a regretté le faite que chaque année au cours de ce festival il perd un membre de sa famille. « Depuis la première édition de mon festival, chaque année en février, j’ai perdu quelqu’un de ma famille pendant le festival. A la première édition j’ai perdu mon grand frère qui m’a inspiré le théâtre. Et cette année nous lui rendons hommage. J’ai été content de voir qu’une minute de silence a été observée en sa mémoire ». Il a aussi rappelé au public les quartiers qui ont accueilli les préalables du Festival depuis le 1er février.
Etaient à l’honneur les quartiers de Nonsin, Hamdalay, Rimkiéta, Larlé, Gounghin et l’université de Ouagadougou à Zogona. Des spectacles ont aussi été présentés, selon Boniface, à la maison des jeunes et dans des écoles publiques et privées sur la thématique du festival. Pour le directeur artistique, la culture est un besoin fondamental et un carrefour d’enjeu d’intégration sociale, de cultures urbaines et de cohésion territoriale. Mais c’est avec regret qu’il constate qu’elle est toujours le dernier des soucis. « Malheureusement la culture est toujours considérée au dernier rang des besoins. C’est là une erreur majeure », regrette-t-il. Les festivités se poursuivent donc jusqu’au 16 février avec un programme riche sur la place de la femme de Gounghin et à l’Institut français de Ouagadougou. Malika la slameuse, Floby, El Gato Negro et bien d’autres artistes sont au programme de ces soixante-douze heures du festival. Rappelons-le, le thème retenu pour cette année pour Rendez-vous chez nous est « Culture et lien social – ensemble, ça va mieux ». rendez-vous est donc pris ce soir et demain 16 février pour la suite du programme.
Abatidan Casimir Nassara