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HAMED FARRAS au Marley d’or:  » ce soir le public burkinabè verra un Hamed Farras tout flamme tout feu »


 

« Déni, ina béh kassi là ; I lêlé koala sou ni télé ; Ina béh kassi là ; Até domou nou là até yêlê ko là ; I lé kosson ina béh miri miri miri ; Nê djoussou kassi dôlon ; Koni déin baya te tôlê yé ; Hé, hé hé… ». Beaucoup sont ceux qui reconnaitront ces paroles de cette chanson intemporelle qui a traversé le temps et qui continue de faire son petit bonhomme de chemin. Le titre « Déni » a, en effet, bercé l’enfance et inspiré plusieurs générations. En plus de ce titre, l’auteur, Hamed Farras, artiste reggae man ivoirien, a été créé plusieurs œuvres  qui ont enrichi considérablement l’univers musical reggae. Présent au Burkina Faso pour les Marley d’Or dont l’apothéose aura lieu ce soir, 11 mai, nous l’avons rencontré. Et, selon lui, le reggae en Afrique a un bel avenir.

Afriyelba : Hamed est certainement très heureux d’être au Burkina ?

Hamed Farras : Tout d’abord, je voudrais dire merci à l’équipe de Afriyelba de m’avoir reçu. Pour revenir à votre question, je dirai haut et fort oui. C’est un immense plaisir pour moi d’être dans ce beau pays. Je suis là pour la 5e édition des Marley d’Or, depuis le 4 mai dernier, dans la belle cité de Ouagadougou. Je suis venu pour apporter ma pierre à cet édifice des Marley d’Or. J’étais déjà venu en 2015. C’est la deuxième fois donc que j’y prends part et c’est un honneur pour ma modeste personne.

Vous êtes donc un habitué du pays des « Hommes intègres » dites-nous ce que vous retenez du Burkina Faso ?

J’aime bien dire aux gens que pour moi, le Burkina Faso, c’est la Côte d’Ivoire et vice versa. C’est un même peuple. Donc, quand je viens ici, je dirai que : « je quitte chez moi pour venir chez moi ». Le Burkina c’est un pays culturel que j’aime bien.

Vous l’avez dit, vous êtes présent dans le cadre des Marley d’Or. Quelle appréciation faites-vous de cette initiative ?

C’est une belle initiative. Disons merci à Dieu car, on a eu la chance de tourner à travers le monde dans différents festivals. Je me dis que si le politique n’arrive pas à créer les Etats-Unis d’Afrique, les acteurs culturels le feront. Aujourd’hui, on a les Marley d’Or au Burkina Faso grâce au commissaire général, Madess que je félicite avec toute son équipe. Le Burkina est un pays de reggae. Car, on parle du pays des « Hommes intègres ». Et, l’intégrité c’est une des valeurs prônée par le reggae. C’est pourquoi, les reggae makers parlent de « Peace and love ». Quand vous venez au Burkina, vous êtes reçus comme un frère. Donc, pour moi, les Marley d’or, c’est plus que de l’or. On se retrouve ici grâce à cette initiative. C’est pratiquement les Etats-Unis d’Afrique car, des artistes reggae de différents pays africains se retrouvent pour célébrer l’amour et la paix. Je croix qu’il faut donc encourager cette initiative pour qu’elle soit pérenne.

Le thème cette année c’est « Civisme et le respect des autorités ». Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Beaucoup de choses. Je dirai d’abord que le civisme et le respect des autorités commencent à la base. Le civisme commence depuis la cellule familiale avec le respect des parents, des frères et sœurs, des ainés avant donc d’aller à un plus haut degré. C’est connu de tous, aucun pays ne peut se construire dans l’incivisme. Donc, il faudra que le citoyen sache qu’il doit respecter l’autorité et qu’il sache qu’il y a des choses à proscrire pour la bonne marche de la société. Aussi, le citoyen doit savoir qu’il doit payer, entre autres, ses impôts. Pour construire une nation assez forte, pour que le Burkina soit une nation qui va compter dans le concert des nations, il faudrait que le peuple, la nouvelle génération en particulier, inculque les valeurs intrinsèques de la vie dont le civisme.

Quel peut être l’apport de la musique notamment le reggae pour parvenir à ce résultat ?

La musique reggae c’est une musique d’éveil des consciences. Donc, à travers les différents messages, nous communiquons avec cette nouvelle génération pour apporter l’enseignement nécessaire. Comme on le dit souvent, chanter, c’est prier deux fois. Donc, à notre niveau, ce qu’on peut faire, c’est de diffuser des messages positifs sur le thème de cette 5e édition.

Vous faites partie des piliers de la musique reggae dans la sous-région. Vous avez, avec vos œuvres notamment, la chanson « Déni », bercé et inspiré plein de jeunes. Avec l’évolution, quel regard portez-vous aujourd’hui sur le reggae ?

Je dirai, pour commencer, qu’il y a, en effet, eu beaucoup de progressions. J’ai eu la chance d’écouter plusieurs jeunes qui ont véritablement du talent. Ce sont des jeunes à qui il faut apporter de l’aide. On peut avoir le talent, mais il faut aussi avoir les moyens pour aller loin. Cela me fait penser à une prophétie de Bob Marley qui disait que : « Lorsque le reggae va retourner en Afrique, le reggae aura une autre dimension ». Cette dimension est perçue aujourd’hui à travers la plupart des faiseurs du reggae. Les jeunes aujourd’hui ne veulent pas faire du reggae pour simplement « faire du reggae ». Tout le monde est orienté vers l’éveil des consciences. J’ai écouté plusieurs artistes du Mali, du Burkina, du Ghana, de la  Côte d’Ivoire… et, ce que je retiens, c’est que le reggae est en train de grandir davantage. Nous, nous avons commencé il y près de 30 ans de cela. Lorsque je fais la comparaison, je me dis qu’aujourd’hui, il y a plus de jeunes qui font cette musique. Avant il y en avait pas assez. Mais, actuellement, il y en a plus.

Vous dites qu’il y en a plus en termes de quantité. Mais est-ce que la qualité y est toujours ?

Je ne dirai même pas en termes de quantité. Quand je parle, je parle de qualité. Parce que le reggae, c’est notre chose. Et je vous ai dit tout à l’heure que cela fait près de 30 ans que je pratique cette musique. Donc, je dirai, toute modestie gardée que j’ai une certaine expertise dans le domaine pour pouvoir reconnaître la qualité et la quantité. Il y a beaucoup de jeunes qui s’en sortent et qui tirent leur épingle du jeu. J’en ai même rencontré plusieurs à Ouagadougou. Comme je l’ai dit, il suffit juste de leur donner les moyens qu’il faut et « ça va déchirer ».

Vous qui faites partie de la « première génération », si on peut s’exprimer ainsi, est ce que vous arrivez à vous faire une place au sein de cette génération montante surtout avec l’évolution qu’il y a dans le domaine de la musique ?

Le reggae n’est pas une musique temporaire. Le reggae, c’est la musique du peuple, c’est la musique du ciel. Donc, tant que le peuple existera, le reggae va exister. Le reggae, c’est la musique qui décrit les maux de notre société. Tant qu’il y aura la vie, il y aura des maux qu’il faut décrier. La nouvelle génération est là mais, depuis que le reggae a été créé, il fait son chemin. Comme le disait Lucky Dube, « No body can stop reggae ». Le reggae c’est le temps. Personne ne peut arrêter le temps, donc personne ne peut arrêter le reggae. Clairement, tout comme on ne peut pas arrêter le temps, on ne peut pas arrêter le reggae. Nous continuons d’exister donc, sans complexe.

Globalement, comment va la carrière d’Hamed Farras ?

Elle se porte assez bien. Chaque jour que Dieu fait, je suis à différent festival à travers le monde. Je dirai que ça va super bien. Il y a le tout dernier album d’Hamed Faras qui était en préparation mais malheureusement nous avons vécu une tragédie culturelle car le studio a été cambriolé et l’album a été emporté. Mais, je me dis quelque part que les fans seront servis très bientôt car, nous nous sommes remis au travail pour leur donner de bonnes vibrations.

En attendant cette sortie, vous êtes attendus sur la scène des Marley d’Or, ce 11 mai. Quel genre de show offrirez-vous aux mélomanes ?

Pour celui qui connait Hamed Farras vous dira que chaque spectacle à sa particularité. A chaque fois, on essaie de se surpasser. Ceux qui étaient à Tampouy pendant le Village du Marley d’or ont vécu de bonnes vibrations. Donc, je donne rendez-vous à la population de Ouagadougou et environnants au SIAO, le 11 mai. Ils verront un Hamed Farras tout flamme tout feu comme ils ne l’ont jamais vu. Celui qui vient au spectacle et qui n’est pas satisfait, je me charge de lui rembourser son ticket.  Pour le show, je ne serai pas seul car, il y a toute une famille qui sera présente avec Ismael Isaac, Solo Jah Gunt, Kodjo Antwi… Donc, il faut que les gens sortent pour découvrir la nouvelle dimension du reggae.

Interview réalisée par Adama SIGUE


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Bayala Lamine Mai 11, 2018 at 9 h 36 min

Le Lion, icône de notre génération. Grand artiste reggae.

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