Kwame Kouadio Franck est un artiste peintre ivoirien . Afriyelba s’est entretenu avec ce dernier qui s’est démarqué à travers ses représentations sur peinture de l’artiste DJ Arafat décédé il y’a de cela un an. Nous l’avons trouvé sur le lieu de décès du Commandant Zabra où il lui a rendu hommage à travers sa peinture. Dans cet entretien, il nous dévoile les sources de sa motivation et ses ambitions futures.
AFRIYELBA :Qui est Kwame Kouadio Franck ?
Je suis, à l’état civil, Kwame Kouadio Franck, on m’appelle généralement JAFE, artiste peintre décorateur designer. Je fais plus du Street art et j’ai commencé à faire ce travail dans le but de pérenniser l’image de notre artiste émérite Arafat Dj pour qui j’ai d’ailleurs beaucoup travaillé. J’ai fait sa première image quand il a sorti son son 12500 volt. Après on a travaillé dans son bar ensemble, j’ai fait des portraits chez lui à la maison avec commandant Zabra. Donc pour moi, en vrai, c’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’estime et lui rendre hommage à travers mon art est quelque chose que je fais de mon propre gré. En Afrique il faut qu’on prenne nos leaders, nos icônes au sérieux, sinon personne ne viendra rehausser le niveau.
Depuis combien de jours êtes-vous sur ces lieux ?
Ça fait trois jours maintenant . Il y’ a eu d’abord la police qui est venue nous dire que ce n’est pas possible qu’on fasse le travail car vu qu’Arafat est très connu ça risque de créer beaucoup de choses. Elle a dit que la période aussi est sensible donc il ne faudrait pas que l’on le fasse. Après on a respecté les procédures normales, on est allé à la mairie pour les informer et avoir leur approbation. Au commissariat on nous a dit qu’on a leur accord finalement.
Il y a plusieurs images, Arafat, la moto…. Expliquez nous un peu.
Le but était de ressasser un peu sa vie parce que là on l’a connu sous le son de Jonathan. Donc j’ai fait une première image avec un style avec beaucoup de graphiques pour montrer un peu sa jeunesse, pour montrer un peu le grand artiste qu’il allait devenir plus-tard. J’ai mis tous ses pseudonymes dans ces graphiques. Daïshi le nom qu’il a porté et après j’ai fait un autre dessin de sa maturité où il était devenu Arafat. De l’autre côté j’ai fait le dessin de la moto avec les gangs et le casque déposés. C’est pour dire qu’on ne va plus voir Arafat avec sa moto de vivant, mais il restera à jamais graver dans nos mémoires et notre esprit. C’est une histoire que je raconte à travers ce graphisme.
Est-ce que tu as l’ambition de continuer cela ou c’est seulement ici ?
Bon, j’avais déjà fait un premier hommage à un basketteur américain du nom de Bryan avec sa fille à Yopougon. Mes frères ivoiriens m’ont dit que ce n’est pas normal que je rende hommage à quelqu’un qui n’est pas de notre pays, de notre contrée. Il faille que je rende hommage à quelqu’un qui vient de chez nous. Donc j’ai pensé à la première édition avec Arafat. Il y’a aussi François Louga, Bernard B. Dadié, les grands écrivains, tous ceux qui ont marqué la culture ivoirienne de près ou de loin, dans la musique comme dans le cinéma, dans la presse, à qui je pense rendre hommage. Je vais faire une demande à la mairie afin d’avoir des espaces pour m’exprimer en tant que graphiste.
Entretien réalisé par Ali Fofana