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PRINCE WENDENMI, ARTISTE-MUSICIEN « SVP, Je ne vis pas aux Etats-Unis, ne coupez pas mon gombo »


Yargabamba Ilboudo, connu sous le sobriquet musical de Prince Wendenmi est l’un des artistes qui se soucie de la sauvegarde des valeurs culturelles du Burkina Faso. Pour lui, les Burkinabè ne doivent pas laisser leur culture au profit de celles étrangères. « Nous devons connaître nos origines et les défendre car quelqu’un qui ne sait pas d’où il vient ne connaîtra jamais là où il va » nous a-t-il confié dans l’interview qu’il nous a accordé le 15 novembre dernier. Un message qu’il tente de faire passer à travers ses sorties discographiques dont la dernière, un maxi est intitulé « Nassar Silga ».

 

EVASION : Qu’est ce qui fait l’actualité de Prince Wendenmi ?

Prince Wendenmi : Avant de répondre à votre question permettrez-moi de remercier mes fans et tous ceux qui me suivent et me soutiennent dans ma carrière musicale. Je remercie surtout les journalistes qui, au quotidien, s’évertuent à faire la promotion de la culture burkinabè. Pour revenir à ta question, je dirai que Prince Wendenmi vient de mettre sur le marché de disque un maxi qui s’appelle « Nassar Silga » qui veut dire avion en langue française.

On sait que l’avion est utilisé pour les voyages à grande distance ; est-ce à dire que ton maxi « Nassar Silga » va voyager comme les avions ?

Oui exactement. Comme vous le savez, je fais de la musique tradi-moderne qui n’est déjà pas mal connu ici au Burkina Faso. Actuellement, mon objectif c’est de me faire connaître à l’international, raison pour laquelle j’ai nommé le maxi « Nassar Silga » pour pouvoir traverser les frontières et aller très loin afin de promouvoir la culture de mon pays qu’est le Burkina Faso. Voilà un peu l’esprit du maxi.

Quelles sont les bagages avec lesquels tu comptes voyager ? Je veux parler des thèmes que tu abordes dans le maxi.

Dans « Nassar Silga », j’aborde les thèmes d’actualité chanté dans un rythme traditionnel tel que le wiré, le warba et le wedga. Vous avez des titres comme « Rakiré » dans lequel je parle de la parenté à plaisanterie, « Koudwambila » où j’invite les gens à ne pas abandonner leur origine car si une personne ne connait pas d’où elle vient ne pourra jamais savoir là où elle va. Il y a le titre « Mma » qui veut dire mère dans lequel je rends hommage à la femme surtout africaine qui se bat au quotidien pour le bien être de la famille et partant du pays. Le dernier titre est celui qui a été donné au maxi à savoir « Nassar Silga ». Le maxi est sorti en septembre et nous sommes en pleine promotion.

Quelle stratégie comptes-tu mettre en place pour atteindre ton objectif ? Celui de faire voyager le maxi.

Nous allons dans un premier temps faire connaître le maxi au niveau national avant d’envisager le voyage. La promotion a déjà commencé. Les chansons sont jouées dans presque toutes les stations radios de la place et le clip « Nassar Silga » passe en boucle sur les chaînes de télévision. Nous prévoyons faire des concerts ici à Ouaga et à Bobo et une tournée nationale dans un bref délai. Passé cette étape nous allons nous tourner vers l’international en ciblant les circuits des festivals et en nous appuyant sur les communautés burkinabè vivant à l’étranger qui apprécient bien ce que je fais.

La chose que l’on déplore ici au Burkina est que les artistes aiment travailler seul. Est-ce Prince Wendenmi a un staff qui l’accompagne dans sa carrière ?

Oui bien sûr j’ai un staff Dieu merci. C’est vrai qu’ils sont nombreux ces artistes qui travaillent seul mais il ne faut pas aussi nous jeter la pierre parce qu’il y a des staff qui ne savent pas d’où l’artiste veut aller. Il ne suffit pas d’avoir un staff, il faut en plus de cela que ceux qui y sont sachent les objectifs de l’artiste, ses visions pour pouvoir travailler à ses côtés.

Mais c’est à l’artiste de dire tout cela à son staff ?

Oui mais il faut que les membres aient le même niveau que l’artiste pour pouvoir comprendre sa vision. Heureusement j’ai trouvé un staff de 4 personnes qui ont le niveau, qui me comprennent et qui essaient comme ils peuvent de booster ma carrière.

Pourquoi te fais-tu appeler Prince Wendenmi ? Es -tu issue d’une famille royale ?

Bien sûr que oui. Un mossi qui se respecte et qui connaît bien ses origines est un prince. En plus de cela je suis d’une famille royale de boussé.

Etes-vous de la même famille que Prince Zoetaaba un des artistes?

Non nous ne sommes pas de la même famille. Vous faites bien de me poser la question parce qu’ils sont nombreux ceux-là qui nous confondent. Je leur dis que Prince Wendenmi et Prince Zoetaaba sont deux personnes et deux artistes différents qui ne viennent pas de la même famille. C’est un collègue et un frère, nous nous connaissons mais biologiquement nous ne sommes pas liés.

Il me semblerait que tu vis aux Etats-Unis, est -ce vrai ?

Non même pas ; je vis ici au Burkina Faso. Il y a effectivement plein de gens lorsqu’ils me voient me questionnent : « Tu es venu quand ? » « Tu repars quand ? » parce qu’ils croient que je vis aux Etats-Unis. C’est vrai que je vais fréquemment dans ce pays mais je n’ai jamais fait plus de trois mois là-bas. S’il vous plait je ne vis pas aux Etats-Unis, ne coupez pas mon gombo car j’en ai besoin.

Que voulez-vous dire par là ?

Je veux dire par là que si les promoteurs de spectacles apprennent que je vis aux Etats-Unis, ils ne me mettront pas dans leur programme. Et si je ne suis pas dans leur programme, je n’aurai plus de spectacles, donc plus de gombo.

Propos recueillis par Yannick SANKARA


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