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AGROALIMENTAIRE : à la découverte de Jocelyne Ouédraogo spécialiste de la transformation du Gonkon (gonré) séché


Dans le domaine de la transformation et de la conservation des fruits, des légumes et des céréales du Burkina Faso et de la sous-région elle est une championne. Après une carrière d’enseignante en science de la vie et de la terre ( SVT), Mme Jocelyne Ouédraogo/Koura, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, s’est offerte en 2012 l’unité de transformation des fruits du Burkina ( UTFB) sise à Gounghin, rue du lycée mixte, porte 48. Le samedi 22 septembre 2018 nous sommes allés à sa rencontre pour mieux découvrir son entreprise et les productions qui y sont faites. Nous avons mis un accent particulier sur le Gnonkon ( Gonré) séché à travers son processus de préparation, de séchage, et de conservation. Sans faux fuyant Mme Ouédraogo a répondu de manière directe à toutes nos interrogations, avant de nous inviter à visiter de fond en comble son matériel de travail et les produits déjà transformés. Lisez plutôt.

Joceline Ouédraogo/Koura est la fondatrice de l’UFTB

Parlant de la nécessité pour les Africains de s’intéresser davantage  à leurs propres productions, le capitaine Thomas Sankara disait ceci : « Produisons ce dont nous avons besoin. Consommons ce que nous produisons. ». Cette assertion du chef de la révolution Burkinabé, Mme Jocelyne Ouédraogo/Koura l’a bien compris et en fait sienne. Elle en décidé de mettre à la disposition d’elle-même et de ses concitoyens des jus de fruits et autres produits séchés consommables hors saison, de bonne qualité et à un prix compétitif. Avec son entreprise baptisée UTFB, elle produit des jus de fruits en granulé (des jus qui s’obtiennent en diluant les grumeaux dans l’eau). Des granulés de tamarin, de gingembre, de pain de singe ou toedo, d’oranges, de mangues, de pastèque, de citron, de lianes goïnes, d’ananas, de citron, sous formes simples et en cocktails. L’ancienne enseignante en SVT admise  à la retraite en 2011 transforme aussi des céréales comme le petit mil en bouillie, en granulé de dègué, et de zoom-kom.

Joceline Ouédraogo en plein travail dans son entreprise

Du Gnonkon séché, parlons en

Elle fait également des chips à partir des légumineuses comme la patate douce, la pomme de terre, le Taro, le coco rappé et du Gnonkon (Gonré) séché. Elle nous a confié que l’histoire du Gnonkon séché remonte à 2016 ou un étudiant Burkinabé, qui étudie à l’étranger, est passé dans leurs locaux pour demander s’il y avait du Gnonkon séché parce qu’il voulait emporter à l’extérieur. En ce moment le produit n’était pas disponible, mais la fondatrice de l’UTFB a trouvé l’idée intéressante parce que si son entreprise arrive à sécher le gnonkon, beaucoup de gens pourront le consommer à l’international sans difficulté. C’est ainsi  qu’elle a annoncé aux dames qui travaillent avec elle son intention de vouloir sécher le gnonkon. Chose qui a été bien acceptée par toutes, puisque cet aliment qui est beaucoup apprécié par nos compatriotes vivant à l’étranger figure parmi les productions de dame Ouédraogo. Elle a laissé entendre que la transformation du gnonkon séché se fait comme suit. Il faut d’abord écraser les feuilles, ensuite on y ajoute de la potasse ou du bicarbonate, des arachides et de la farine de petit mil. Après on remonte à la vapeur. Une fois que c’est cuit vous enlevez au moins deux fois (vous remontez à la vapeur deux fois), vous séchez et enfin vous mettez dans les sachets. Le gnonkon séché, une fois emballé et bien conservé loin de l’humidité peut durer deux ans.

Ce four à gaz conçu par CEAS Burkina de même que ces séchoirs solaires sont au centre des activités des transformatrices de l’UTFB.

                                               Des produits bien emballés et à un prix compétitif

Mme Jocelyne Ouédraogo/Koura emballe le Gnonkon séché dans des sachets de 200 g qu’elle exporte du Mali. Mais elle peut emballer le produit dans plusieurs types de sachets en fonction du besoin du client. Le gnonkon de 200 g coute 600 FCFA au niveau de sa boutique située au sein de son unité de transformation à Gounghin, et peut être préparé pour 3 personnes. Pour les grumeaux de fruits, notre transformatrice vend le sachet à 600 FCFA à cause de la cherté de l’emballage qui est en papier aluminium. Cet emballage en aluminium a pour avantage de bien conserver le produit. Elle a précisé qu’auparavant les grumeaux étaient emballés dans les sachets ordinaires et coutaient 500FCFA. Ces sachets ordinaires laissaient une odeur dans les granulés ce qui l’a amené à opter pour l’emballage en aluminium. Les bouillies, les granulés de dègué (de petit mil et de patate douce) également dans des sachets de 200 g sont vendus à 500 FCFA. Les chips de Taro, de patates, de mangues etc. sont à 250 FCFA le paquet de 50 g et 500 FCFA le paquet de 100g. La pulpe de karité séché est vendu à 500 FCFA le paquet de 120 g. Les produits de l’UTFB sont disponibles dans les supers marchés, les stations Shell et SKI. La livraison peut se faire aussi à domicile à condition que le client paye les frais de livraison qui vont de 500 FCFA à 1000 FCFA en fonction de la distance. La première responsable de l’unité de transformation en question a indiqué qu’elle n’a pas de représentations dans les autres provinces du Burkina ni à l’international, mais toute personne vivant hors de la ville de Ouagadougou peut bénéficier de ses produits à condition de payer le prix du transport. C’est sur cette base que Mme Ouédraogo vend ses productions avec des particuliers vivant au Mali, au Niger et au Benin.

                                   Une entreprise qui existe malgré des coups durs

L’unité de transformation des fruits du Burkina existe officiellement depuis 2012. Avant cette date le projet fonctionnait de façon officieuse à Koudougou. « Quand j’ai pris ma retraite en 2011, je suis revenu à Ouagadougou en 2012 et c’est là que j’ai cherché le titre de commerçante avec mon registre de commerce. J’ai fait les démarches normales, je paye mes impôts. » a déclaré Mme Ouédraogo. L’atelier de l’UTFB est équipe d’une salle de séchage à gaz, d’une salle de stockage des produits séchés, et d’une boutique d’exposition des productions. A l’intérieur de la cour abritant l’atelier on y retrouve les séchoirs solaires. Plongée dans les souvenirs de sa jeune entreprise Jocelyne Ouédraogo/Koura  nous dira avec un sourire qui témoigne de son aptitude à prendre les choses du bon côté malgré les difficultés rencontrées.  La présidente de l’unité de transformation des fruits du Burkina a déclaré qu’elle rencontre des soucis avec les emballages qu’elle utilise parce qu’ils sont difficiles à avoir. Il faut les commander depuis le Mali. Pour cela Mme Ouédraogo projette de les changer avec des emballages en papier graphe. Ces papiers graphes sont transparents et écologiques, dit-elle. Pour finir Elle a invité ses compatriotes à consommer Burkinabè pour encourager les transformatrices de produits locaux à produire davantage.

Voici une adresse pour plus de renseignements ou pour des commandes

Sougrinoma Ismaël GANSORE


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1 comment

Simplice Sep 29, 2018 at 12 h 03 min

Formidable et edifiant.

Jen connais aussi a Bobo Dioulasso qui sy met aussi avec beaucoup de succea:Mme Dembele/Wande Martine 76574062

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