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Chanter l’hymne national en langue locale : c’est un message de dignité, d’honneur et d’intégrité


Il est connu sous le Pseudonyme de Kaberic. Après la sortie de son single My Thanks en 2018, il a choisi la date du 04 août 2020 pour la sortie de Tenga Yinga, l’hymne national Burkinabè chanté en langue locale mooré. Ragneg Newende Eric Wenceslas Kaboré, puisque c’est de lui qu’il s’agit à l’état civil, est un artiste musicien, compositeur et interprète, professeur de danse Burkinabè résidant à Oklahoma City aux Etats Unis depuis 2017. Après la sortie de son single, une équipe de AFRIYELBA est rentrée en contact avec lui. Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder, il nous donne plus de détails sur Tenga Yinga, nous parle de sa contribution pour promouvoir les musiques du terroir à travers ses cours de danse aux USA et son espoir pour l’avenir de la musique folklorique du Burkina Faso. Lisez donc !

Monsieur Kaberic, parlez-nous de votre nouveau single Tenga Yinga qui vu le jour, le 04 août dernier ?
Tenga Yinga, mon nouveau single qui vient de sortir est une reprise de l’hymne national en langue mooré. J’avais été lauréat en 2010 lors d’un concours organisé par Ouaga FM, avec cette chanson. Maintenant, nombreux sont mes amis qui m’ont demandé de la reprendre en intégralité. C’est son temps aussi car, Dieu merci, aujourd’hui j’ai eu le temps et les moyens de le réaliser.

Comment arrivez-vous à concilier votre métier de professeur de danse et votre carrière musicale ?
Pour moi la danse et la musique c’est la même famille, même si ce sont deux métiers un peu différents. J’ai été, pendant 11 ans dans le ballet national du Burkina, danseur chorégraphe, avant que je ne commence à chanter. Et tout va bien. Entre la danse et la musique c’est seulement une question de temps, de programme et d’organisation. Et moi, dans mes cours de danse il y a des chants aussi. Donc ça va ensemble, selon moi.

Et pourquoi, depuis 2010, c’est maintenant vous avez décidé de rééditer cette chanson ?
C’est une question de temps. En son temps, en 2010, c’est vrai qu’il avait le concours, mais après mon premier album en 2016 avec mon producteur, il y avait tellement de titres qu’on n’a pas pu retenir Tenga Yinga pour cette sorti là. C’était pareil pour le deuxième album aussi. Et cette fois ci on s’est dit que c’est son temps, c’est le tour de Tenga Yinga.

Y a-t-il un message particulier derrière la reprise de l’hymne national en langue mooré ?
L’hymne en langue mooré ? C’est parce que c’est cette langue je maitrise le mieux. En plus c’est une façon pour moi de faire découvrir, pour ceux qui ne le savaient pas, qu’on peut chanter l’hymne dans nos différentes langues. Au-delà de ça, c’est un message de dignité, d’honneur, d’intégrité que je veux faire passer à travers cette chanson.

Combien d’albums et singles peut-on mettre à votre compte dans votre carrière musicale ?
J’ai présentement 4 singles et 2 albums. En 2012 j’ai sorti mon premier album Dunni Viim (12 titres). En 2016 c’était la sortie de Ma Vision avec 12 titres également. Pour ce qui est des singles, on a Tous pour la paix, My Thanks sorti en 2018. Et enfin en 2020 j’ai chanté 2 singles dont Bang Wenda et Tenga Yinga.

On sait également que lors de vos cours de danse, vous utilisez la musique du terroir. Pourquoi ce choix ? Quelle appréciation vos élèves font de ces chansons ?
Si j’utilise dans mes cours de danse les musiques du terroir c’est parce que y a pas mieux que ça, à mon avis. J’aime bien ma culture et c’est aussi l’occasion et une façon pour moi de faire connaitre nos musiques et faire la promotion de nos artistes à l’extérieur. En tout cas dans 100% de mes cours de danse, j’utilise toujours une musique inspirée de nos traditions. Les débuts sont un peu durs avec les élèves parce qu’ils ne s’y connaissent pas trop. Quand tu leur parles de Warba, le djongo kassena, du Lélé, ils ne connaissent pas. Mais c’est petit à petit je les amène à adhérer.

Comment voyez-vous l’avenir de la musique Burkinabè, surtout celle folklorique ?
Je pense que l’avenir sera meilleur pour tous ces jeunes artistes qui s’inspirent des musiques du terroir. C’est vrai que ce n’est pas facile pour se faire une place, parce qu’apparemment les gens ne comprenaient pas ou ne veulaient pas prendre en compte ce que nous jeunes d’aujourd’hui essayons de faire pour promouvoir ce qu’on a de plus chère. Mais actuellement je pense qu’ils essayent de comprendre et les choses bougent bien. Et nous aussi, nous n’allons pas baisser les bras. Parce que, comme je l’ai toujours dit, il ne faut pas que quelqu’un s’attend à ce que moi je chante du Hip Hop ou je ne sais quoi parce que je vis aux USA. Non ! Je te montre ce que j’ai, mon warba, mon liwaga ou mon kassina, et tu vas apprécier. Je n’ai pas besoin de copier qui que ce soit pour te faire plaisir. Et c’est dommage qu’on n’accompagne pas conséquemment nous autres là qui essayons de travailler sur nos musiques. Néanmoins, j’ai l’espoir que l’avenir sera meilleur !

Si vous avez un message particulier à faire passer, que direz-vous ?
Tout d’abord je vous dis merci à vous AFRIYELBA qui m’offre ce canal pour m’exprimer, merci pour votre disponibilité. Je demande au public Burkinabè de nous soutenir. Nous soutenir en écoutant nos musiques, en regardant nos vidéos, en soutenant vos artistes tout simplement. Tenga Yinga est là pour vous, écoutez-le, téléchargez-le, partagez-le. Vous pouvez l’avoir sur toutes les plateformes légales de téléchargement. Je dis également merci à toutes ces personnes qui me soutiennent depuis le début. Barka!

Interview réalisée par Abatidan Casimir Nassara


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