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[Chronique] Telenovelas au Burkina Faso : bisous prohibés ?


Dès le 31 janvier, le Conseil supérieur de la Communication (CSC) du Burkina Faso compte réguler la diffusion de certains feuilletons étrangers qui mettent en scène des étreintes qu’il juge trop osées pour le regard des enfants.

Combien de Sahéliens abreuvés de Youtube et de bouquets télévisuels regardent-ils encore leurs chaînes de télévisions publiques engoncées dans des budgets peu propices à l’entertainment flamboyant ? Qu’à cela ne tienne, la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB) entend suivre les instructions de Père-la-pudeur dont se vêt le Conseil supérieur de la Communication (CSC).

C’est justement via le plus fameux site de partage de vidéos que la RTB relaie, depuis ce 5 janvier, des propos du vice-président de l’organe de régulation, focalisés sur les telenovelas dont on sait les téléspectateurs et les diffuseurs très friands : les uns pour l’ambiance à l’eau de rose de ces sagas souvent sud-américaines, les autres pour le caractère bon marché de séries largement amorties.
Sur ce front depuis quelques semaines, le membre du CSC évoque une régulation des feuilletons incriminés dès le 31 janvier 2020. Pour nourrir un propos qu’il justifie par la protection du public jeune, Aziz Bamogo décrit la scène d’une série où « un homme et une femme » sont « en train de s’embrasser sur un lit ». L’image, diffusée sur la RTB, aurait été largement relayée sur les réseaux sociaux par des internautes interpellant l’organe de régulation.

Vagabondage sentimental
Si c’est aux chaînes burkinabè publiques et privées, ainsi qu’aux antennes locales des diffuseurs étrangers, que s’adresse le conseiller, c’est bien la RTB qu’il cite dans son intervention. Il sait l’usage massif que l’organe public fait des telenovelas depuis trois décennies et, en même temps, sa veille constante pour une programmation scrupuleuse en matière de protection de l’enfance.

Dans les années 1990, avant l’explosion de sitcoms locaux, la TNB de l’époque avait censuré « Hélène et les garçons ». Si cette série française semblait bien peu susceptible de dévergonder la jeunesse, Aziz Bamogo rappelle que l’évocation du vagabondage sentimental peut conduire à des dérapages plus problématiques. Et le conseiller de rappeler les images pornographiques « made in Burkina » qui circulèrent sur les réseaux, il y a une douzaine d’années. Des vidéos réalisées au parc Bangr Weogo par des élèves des lycées Newton et LTO.

Il est probable que les pornographes en herbe avaient eu d’autres inspirations que les amours kistchs d’Hélène ou le sex-appeal mesuré de Dona Beija. Mais cela n’empêche pas le CSC de souhaiter des programmes conformes à la culture locale. Nulle prohibition au programme, pour l’instant, mais le visionnage au cas par cas, l’usage de pictogrammes indiquant des tranches d’âge, le choix d’horaires de diffusion dits « inaccessibles » au public jeune, voire l’utilisation d’un cryptage à code parental de la part des diffuseurs de certaines chaînes internationales.
Si l’invasion mondiale du politiquement correct donne envie de défendre la diffusion de toute œuvre, le niveau artistique moyen de ces séries ne devrait guère mobiliser les chantres de la créativité audiovisuelle.

SOURCE: Jeune Afrique


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