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CONFERENCE DES MINISTRES DE LA CULTURE DU G5 SAHEL : Voici ce qu’ils proposent pour lutter contre le terrorisme


La Conférence des ministres en charge de la culture des pays du G5 Sahel qui s’est tenue pendant trois jours à Ouagadougou au Burkina Faso vient de prendre fin ce 17 janvier. 72 heures de travaux intenses qui ont abouti  à une Déclaration dite de Ouagadougou. C’est le premier Ministre Christophe Joseph Marie Dabiré qui a présidé la cérémonie de clôture au nom du président du Faso, président en exercice du G5 Sahel.

Une vue des participants à la cérémonie de clôture

La capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, a abrité les 15, 16, et 17 janvier une Conférence des ministres en charge de la culture des pays du G5 Sahel regroupant le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Tchad et la Mauritanie. « Contribution de la culture à la prévention et à la lutte contre l’extrémisme violent au Sahel », c’est sous ce thème que se sont déroulées les réflexions pendant ces soixante-douze heures. Les travaux qui ont tourné autour de conférences, panels, communications et plénières, ont abouti à la Déclaration de Ouagadougou qui fait de la culture une arme de prévention et de lutte contre le terrorisme dans ces pays du Sahel.

Dans cette Déclaration  les cinq Etats reconnaissent les efforts des Etats membres du G5 Sahel concernant la définition de leurs politiques et stratégies de développement culturel ainsi que le soutien procuré par le partenariat sous régional, régional et international ; expriment leur préoccupation quant à l’insuffisance des budgets alloués au secteur de la culture dans les cinq Etats membres; réitèrent  la prise en compte du volet culturel dans la stratégie de développement et de sécurité du G5 Sahel et les projets prioritaires définis dans le Projet d’Investissement Prioritaire (PIP) du G5 Sahel; réaffirment la nécessité de la promotion des systèmes de valeurs en partage au sein de leur communautés, non seulement pour la paix mais également pour le développement durable; décident par le biais de la coopération Sud-Sud, de conjuguer leurs compétences, leurs ressources et leurs expériences en vue d’une prise en compte effective des systèmes de valeurs culturelles partagées, de manière à assurer leur utilisation pour construire un vivre ensemble harmonieux dans leur espace commun.

Le ministre de la culture, des arts et du tourisme, Abdoul Karim Sango, a remercié tous les acteurs pour leur participation et leur dévouement qui a permis d’adopter cette Déclaration de Ouagadougou.

Aussi les responsables en charge de la culture dans ces pays respectifs notent, dans la Déclaration, les avancées réalisées pour répondre aux engagements et responsabilités des chefs d’Etats des pays du G5 Sahel en matière de sécurité, tout en n’ occultant pas les difficultés qui subsistent. En outre, ils exhortent à une meilleure protection et une valorisation continue du patrimoine culturel dont regorgent les pays membres de ce Groupe, dans le cadre de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent ; saluent le soutien des partenaires techniques et financiers pour la mobilisation des ressources et la mise en œuvre des objectifs du PIP dans le cadre du plan triennal 2019-2021 et réaffirment leur détermination résolue à prendre à temps les actions décisives à travers leur plan d’actions dans l’intérêt bien compris des populations de cet espace. Ils ont par ailleurs, invité la communauté internationale, la Commission de l’Union africaine, la CEDEAO, l’UEMOA, la CEMAC et tous les Etats membres du G5 Sahel à approuver cette Déclaration de Ouagadougou et à prendre les dispositions requises pour sa mise en œuvre réussie.

Mais bien avant de dévoiler le contenu de la Déclaration, ce sont les autorités  coutumières et  traditionnelles qui ont lancé un appel aux dirigeants des pays du G5 Sahel à impliquer les autorités Coutumières et traditionnelles aux différents niveaux de réflexion et de décision ; à mettre en place un cadre d’échange entre les Autorités Coutumières Traditionnelles des pays membres du G5 Sahel et de prévenir et lutter contre l’extrémisme violent par la mutualisation des mécanismes endogènes et des expériences acquises.

Les autorités coutumières et traditionnelles demandent une implication dans les prises de décisions de lutte contre le terrorisme

Même son de cloche pour les artistes et écrivains qui appellent l’ensemble des Etats de G5 Sahel à « faire davantage confiance » à leur capacité à apporter, par leur créativité «des réponses appropriées à la crise que nous traversons », de mettre en place un programme spécial culture dans la région du G5 Sahel pour accompagner davantage leurs initiatives.

Le premier Ministre Christophe Joseph Marie Dabiré qui a présidé la cérémonie de clôture au nom du président du Faso, dans son discours, a fait noter que dans cette lutte contre le terrorisme « aucune hypothèse n’est à écarter sur les causes réelles de cette guerre imposée à nos Etats ». Par conséquent, la réponse militaire ne saurait être la seule alternative dans cette lutte. C’est pourquoi, a-t-il dit, il est important d’impliquer tous les acteurs, « chacun en ce qui le concerne, à la recherche de solutions durables ». Il a aussi rappelé que l’on peut dominer le cours des évènements  si l’on maitrise les lois socioculturelles qui engendrent les conflits et conditionnent l’Homme et le conduit à la paix. Pour lui, c’est en pareil circonstance que les systèmes de valeurs héritées des traditions ancestrales devraient être convoqués parce qu’ils constituent les fondements du vivre ensemble. Pour finir, il a promis que cette Déclaration de Ouagadougou aura une suite conséquente dans la prise en compte de la culture comme instrument de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent dans l’espace commun du G5 Sahel. La cérémonie de clôture  a été aussi marquée par une signature d’accords de coopération culturelle entre le Burkina Faso et la république du Sénégal, dans le cadre de la coproduction cinématographique,  par les ministres de la culture  des deux pays respectifs.

Le premier ministre a rassuré que le contenu de la Déclaration de Ouagadougou sera pris en compte par les pays du G5 Sahel

A noter que  la tenue  de cette conférence est rendue possible grâce aux efforts conjugués du Secrétariat permanent du G5 Sahel, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) qui ont accepté de mettre la main dans la poche.

Abatidan Casimir Nassara


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