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FESPACO : Pendant combien de temps le Burkina va-t-il continuer à courir derrière l’Etalon d’or


Le verdict de la 25e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadou est tombé ce soir. Ce n’est pas « Frontières » de Apoline Traoré ni « La Forêt de Niolo » de Adama Roumba, films burkinabè qui étaient en compétition qui ont remporté l’Etalon d’or mais « Félicité » du Franco-Sénégalais Alain Gomis. Paaf encore ? est-on tenté de dire. On se rappelle que la dernière fois qu’un réalisateur burkinabè a brandit ce sacre suprême remonte en 1997. C’était Gaston Kaboré. Depuis lors, le Burkina court derrière ce précieux trophée. Cela fait 20 ans que ça dure. 10 éditions du Fespaco.

La question qui se pose est de savoir si ce sont les réalisateurs qui ne sont pas à la hauteur ou c’est le manque de moyens qui sont à l’origine de cette situation peu honorable pour le pays du cinéma africain. Les deux raisons sont à évoquer.  En effet, les réalisateurs burkinabè manquent sérieusement de compétences. N’est pas réalisateur qui veut. Dans ce domaine combien important, on ne se lève pas du jour au lendemain avec un budget de 5 millions pour réaliser un film. Ce qui est le cas malheureusement au Burkina Faso. Un réalisateur doit faire des études, de longues études, un réalisateur doit faire des stages auprès des grands noms du cinéma mondial, un réalisateur doit acquérir une solide expérience avant de se lancer dans le tournage des films. Et enfin un réalisateur qui aspire à l’Etalon d’or  doit faire des films d’auteurs comme celui « Félicité » de Alain Gomis et non commerciaux. Si non il se fera toujours devancer par les autres.

Apoline Traoré recevant le prix Phélix Houphouet Boigny des mains du secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente

A cela s’ajoute le manque de moyens. Il faut le reconnaître, la culture dont le cinéma est relégué au second plan au Burkina si fait qu’un soutien conséquent n’y est pas accordé. Les efforts font par l’Etat pour soutenir les réalisateurs sont insignifiants. On se rappelle des 50 millions de F CFA que le ministère de la culture avait donné à quelques réalisateurs pour leur permettre de faire des films pour le FESPACO. Avec cette somme on ne peut pas réaliser un bon film qui puisse aller en compétition avec d’autres réalisateurs africains qui reçoivent des soutiens conséquents de leurs autorités. A cette allure, on va courir pendant longtemps derrière l’Etalon d’or de Yennega. On ne fera que remporter des prix spéciaux. Parlant de prix spéciaux, pour  la présente édition, le Burkina s’en est tiré avec 4 : Frontières de Apoline Traoré en a remporté 3 dont les prix de la CEDEAO, Phélix Houphouet Boigny et Paul Robeson. Ellle est repartie de la soirée avec la somme de 27 millions de F CFA. L’autre film burkinabè qui a eu un prix est la forêt de Niolo de Adama Rouamba qui a été sacré meilleur scénario. Maigre comme moisson n’est ce pas ?


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