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A la Une Interview

GERARD KOALA, PROMOTEUR DU FONY : « A partir de  2019, le FONY s’ouvrira aux autres pays d’Afrique »


La 4e édition du Festival Ouaga New York (FONY) se tiendra du 1er au 3 septembre prochain, sous le thème « Culture et Education ». C’est, on peut le dire sans se tromper, une des  activités culturelles majeures  du Burkina sur le sol américain. En effet, depuis la première édition, elle draine des artistes et plusieurs autres acteurs du monde culturel aux USA pour le rayonnement culturel du Burkina. Depuis cette première édition également, l’évènement à quelques fois fait couler beaucoup d’encres et de salive. A quelques jours de la tenue de l’édition 2018,  nous avons rencontré le promoteur, Gérard Koala qui est  de passage à Ouagadougou, le 7 août 2018. Avec lui, nous avons abordé plusieurs aspects de l’organisation de la manif et fait cas des  perspectives. Gérard Koala est aussi revenu sur les polémiques qui, entre temps, ont entouré l’évènement. Lisez ! 

Afriyelba :  Le FONY, c’est dans quelques semaines, à l’heure actuelle peut-on savoir à quel niveau de préparation êtes-vous ?

Gérard Koala : Avant de répondre à votre question permettez-moi de  remercier AFRIYELBA  pour l’opportunité qu’il me donne de m’adresser à ses lecteurs et partant, à tous les Burkinabè sur la question de la culture. Pour revenir à votre question, je peux dire qu’actuellement, le FONY 2018 est lancé dans la mesure où le programme a été donné. Le contenu de ce programme, à savoir, la grande nuit du FONY qui consiste à la nuit musicale, est donné avec l’ensemble des artistes qui vont y prendre part. Tout est fin prêt également au niveau de la rencontre professionnelle qui se tiendra. Ce que je peux ajouter c’est que l’innovation cette année, au lieu de la foire aux brochettes, nous auront une deuxième scène le dimanche qui sera une scène d’hommage de l’amitié américano-burkinabé avec en toile de fond la reconnaissance de la diaspora au consul, ancien sénateur Bill Perkins qui est un grand soutien de la communauté africaine surtout des Burkinabè à New York. Voici, dans l’ensemble le programme du FONY 2018 qui s’étalera sur trois jours. Tout est fin prêt et on attend que le jour J pour célébrer la culture.

Pouvez-vous revenir sur les différents artistes qui prendront part à cette édition et nous dire ce qui à motiver ce choix ?

Depuis la première édition du FONY, on essai sur le plan musical de satisfaire toutes les tendances. C’est-à-dire, l’ancienne génération et la génération actuelle et typiquement la musique traditionnelle. Cette année encore, nous n’avons pas dérogé à la règle. Nous avons, avec le comité d’organisation, décidé de faire la part belle aux ainés. Ceux-là même que l’on peut appeler les monuments de la musique burkinabè dont certains aujourd’hui ont tendance à oublier le mérite qu’ils ont d’avoir tracé la voie pour la nouvelle génération.

Quand nous prenons l’exemple du doyen Abdoulaye Cissé qui vient de fêter 50 années de carrières musicale, il est important que les gens découvrent le talent qu’il a sur la scène du FONY. Il est important que les gens sachent que le talent artistique burkinabè ne date pas d’hier. C’est également le cas pour le grand frère et doyen Wango Roger. Tout le monde sait aujourd’hui ce qu’il a apporté et continue d’apporter à la musique burkinabè et au-delà de nos frontières. Sur le plan traditionnel, Kisto Koinbré, n’est plus à présenter. Il est de la trempe de Zougnazagda qui était à la première édition du FONY d’ailleurs. Depuis le passage de ce dernier, les participants au FONY n’ont cessé de demander un chanteur de musique traditionnel. Nous avons donc voulu répondre à leur satisfaction en invitant Kisto Koinbré. Pour la photographie, nous avons Warren Saré qui aura une exposition en hommage aux anciens combattants. Il tourne beaucoup en Europe avec cette exposition et nous avons pensé que c’était important de faire découvrir ce talent. Aussi, il faut dire qu’ils sont rares ceux d’entre nous qui n’ont pas eu de parents anciens combattants. Donc, c’est une bonne chose de rendre  hommage aux anciens combattants à travers cette exposition. Pour la mode, nous aurons la participation du styliste Zek Styl qui viendra avec une coloration particulière afin de montrer le talent des Burkinabè avec des tissus de chez nous.

L’un des principaux objectifs que vous poursuivez c’est l’ouverture internationale pour les artistes burkinabè. Peut-on dire que depuis la première édition vous avez un retour satisfaisant en ce qui concerne ce volet ?

L’objectif du FONY, c’est vraiment de valoriser la culture burkinabè aux Etats Unis. Je crois que pour tout artiste qui est ambitieux, l’opportunité de pouvoir voyager dans un pays comme les Etats Unis et de jouer même si ce n’était que sur la plus petite des scènes, à New York, doit lui permettre de tisser des relations et chercher des collaborations artistiques. Après trois édition du FONY, nous avons eu presqu’une vingtaine d’artistes burkinabè. De certains, nous avons des retours favorables dont Imilo, Yumali, Dicko Fils, Smarty, Jah Verity, Ali Verhutey, David Le Combattant… On espère qu’au profit du FONY, ils ont pu s’ouvrir les portes de l’Amérique et continuent à nouer des contacts avec d’autres acteurs sur place. Nous pensons qu’ils répondent à cet appel que nous les lançons pour leur dire de revenir après le FONY, afin d’installer définitivement la culture burkinabè aux Etats Unis par leur collaboration de travail.

Récemment l’on vous a vu en compagnie de Asal’fo du Groupe Magic system. Peut-on s’attendre à une future collaboration entre le FONY et le FEMUA ?

En effet, la coordination du FONY a eu la chance de rencontrer le commissaire général du FEMUA, le grand frère Asal’fo qui n’a ménagé aucun effort pour nous offrir un temps d’échanges très fructueux. C’était un échange au cours duquel il nous a prodigué beaucoup de conseils. Aussi, nous avons effleuré des éventualités de collaboration et partenariat entre le FONY et le FEMUA. Je profite vous dire que l’édition 2019 du FONY se fera à coup sûr avec le in put de l’ambassadeur Asal’fo car, de par ses conseils, et à l’issue de nos échanges, nous avons bonne foi que le FONY 2019 aura une coloration particulière.

Nous avons rencontré le promoteur du FONY, Gérad Koala, lors de son passage à Ouagadougou

L’année prochaine le FONY s’ouvrira aux autres pays

Aussi, il faut savoir que dès la deuxième édition du FONY nous avons été approchés de partout afin que des artistes d’autres pays africains puissent également y prendre part. La culture, vous savez, ne peut être réservée qu’à une seule partie du monde. La culture est universelle. Tous les peuples du monde ont une culture. C’est dans le souci que chacun puisse mieux faire découvrir sa culture que nous organisons le FONY. Alors je peux vous dire qu’à partir de l’année prochaine, le FONY ouvrira ses portes à d’autres pays du monde. Et, l’appellation Festival Ouaga New York changera pour devenir Festival des origines de New York. Car, de par votre culture on peut connaitre vos origines. De par notre façon de s’habiller, de danser… on sait d’où nous venons. C’est donc cette appellation que nous allons désormais donner au FONY afin de faire de ce festival un cadre de brassage culturel où tous ceux qui voudront bien venir avec le Burkina Faso magnifier leur culture puissent le faire. Donc, dès l’année prochaine, le FONY procédera à une ouverture vers les autres pays  d’Afrique et du monde. Cela va encore donner plus de visibilité à la culture du Burkina Faso car, elle pourra se frotter à d’autres cultures à New York.

Dans votre dynamique, est- ce que vous bénéficiez du soutien des autres associations de communautés burkinabè vivant aux Etats unis ?

Si, nous en bénéficions dans la mesure où, depuis la première édition, toutes les associations burkinabè ont pu répondre à l’invitation du FONY et participer aux différentes activités. Elles ont aussi contribué à inviter la communauté à participer au FONY. C’est l’occasion pour moi, au nom de toute la coordination du FONY de dire notre reconnaissance et encore renouveler nos remerciements à tous ces compatriotes qui président des associations et des mouvements de la diaspora. Car, c’est pour moi un acte patriotique le fait de ne pas être en reste dans la grande marche vers l’unité nationale de tous les enfants du Burkina Faso. Un Burkinabè qui, quelque part dans ce monde est responsable d’un groupe de Burkinabè et qui n’est pas en mesure de soutenir une activité culturelle comme le FONY pour qu’elle puisse connaître un succès pour le rayonnement du pays, ne mérite pas  de porter le nom de Burkinabè. Parce que le Burkinabè avant tout est intègre. Pour notre part, nous avons le soutien de toutes les associations présentes au Etats Unis et même au-delà car nous avons aussi reçu le soutien de l’association de Burkinabè venue de Montréal.

Et pour ce qui est du plan national. Est-ce que vous sentez un élan de solidarité venant des autorités du pays ?

Nous avons également bénéficié des autorités du pays, à commencer par le chef de l’Etat, un soutien constant au FONY. Car, si ce n’est par le soutien du chef de l’Etat, aucun ministre du gouvernement du Burkina Faso ne saurait donner son aval pour parrainer ou  patronné cette activité. Mais, comme vous pouvez le constater, depuis la première édition, le FONY a toujours été parrainé par des ministres. Tout cela, nous le devons au chef de l’Etat qui, nous ne le doutons pas, montre encore son amour pour le pays. Un amour qui s’étend partout où il y a des Burkinabè. Quand le premier responsable d’un pays se prononce en soutien d’une initiative ou d’une activité, c’est tout à fait normal que tout le monde soit solidaire à ce sujet. Ainsi donc, nous disons merci aux autorités, merci au peuple burkinabè dans sa diversité.

Les artistes invités au FONY 2018

Tenir un tel évènement ne doit pas être facile eu égard aux ressources financières à mobiliser. Alors quel est la stratégie du FONY pour combler son budget ?

Rires. Cette question revient tout le temps et en même temps je comprends que les gens veulent toujours savoir comment le FONY arrive à mobiliser autant d’argent parce qu’en coût réel le FONY a un budget d’environ 200 millions de F CFA. Pour réunir ces fonds, nous avons d’abord les soutiens traditionnels. Nous avons notre ministère de tutelle qui nous appui beaucoup sur différentes formes. Nous avons des mécènes qui soutiennent l’initiative car il apprécie le projet. Nous avons aussi nos fonds propres. Les membres de la coordination du FONY et beaucoup de gens ne le savent pas, à chaque édition, subventionnent le budget du FONY énormément. Si des hommes et des femmes burkinabè vivant aux Etats Unis, en plus de leurs charges quotidiennes, arrivent à mettre de côté des économies pour aider à organiser une activité pour valoriser notre culture, je pense que cela mérite d’être salué. Aussi, nous allons partout et nous tapons aux portes comme il se dit afin de réunir tout le budget.

Le FONY a connu également pas mal de critiques avec à la clé plusieurs polémiques. Pensez-vous maintenant que ces polémiques relèvent du passé ?

Pour vous dire la vérité, au niveau de  la coordination du FONY nous n’avons ont jamais accordé une seule seconde à ce que vous appelez polémiques. Tous ces mouvements relèvent d’excitations de certains individus qui, je dirais par ingratitude, ont eu la maladresse de sortir sur la place publique dire des mensonges dans le souci de calomnier et de dénigrer le projet. Le projet est important pour la coordination donc si nous prenons une seule seconde pour accorder du temps à ces bassesses c’est manquer du respect à la noblesse de la tâche qui nous incombe. Pour mon cas personnel, depuis le jeune âge, j’ai traversé tellement de situations dans la vie qu’aujourd’hui, ces genres de choses sont comme du savon qui nous glisse sur le corps et dont on en sert chaque jour pour être plus propre. Pour finir je reprendrais une de nos mamans qui, pour nous encourager dans notre activité et par rapport à ces détracteurs a dit que : « Mon fils, sache qu’on ne jette pas de pierres sur un arbre non fruitier ». S’il y a toutes ces excitations autour du FONY, s’il y a des actions d’ingratitudes de personnes qui, grâce au FONY ont pu se faire une place au soleil et ont pu sortir de leur obscurité, cela veut dire que l’œuvre est utile et que nous devons nous armer de courage. Des obstacles, il n’y en aura mais ce genre de comportements ne saurait être considéré pour nous. Pour moi, le chalenge, c’est comment arriver à offrir un meilleur FONY chaque année, comment arriver à maintenir le cap  de l’activité majeure culturelle de la diaspora burkinabè dans le monde et qui deviendra, je l’espère le grand évènement culturel de la diaspora africaine dans le monde.

Interview réalisée par Adama Sigué


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