«Défis et perspectives dans la mise en œuvre de la stratégie nationale d’industrialisation du Burkina Faso : quelles attentes pour les acteurs », c’est sous ce signe que s’est tenue la troisième édition de la Semaine de l’Industrie Burkinabè (SIB) organisée par le ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat dans la capitale économique du Burkina. Hommes et femmes du monde industriel, du secteur privé ont répondu favorablement à l’appel du ministre en charge du Commerce le jeudi 24 septembre 2020 à la maison de la culture de Bobo-Dioulasso qui a procédé à l’ouverture officielle de la dite rencontre.
En marge de la journée de l’Industrialisation de l’Afrique, le ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat (MCIA) a choisi la capitale économique du Burkina Faso (Bobo-Dioulasso) pour abriter la 3ème édition de la Semaine de l’Industrie Burkinabè (SIB). Cette activité qui se tient du 23 au 25 septembre 2020 est marquée par la présentation de projets suivi de rencontre B to B, d’exposition de produits industriels locaux et de panels sur le thème de la présente édition, de la visite d’entreprises, de la remise du trophée étalon de l’industrie à travers la nuit du mérite de l’industriel. Cette semaine de l’Industrie selon le ministre en charge du commerce et de l’industrie, Harouna Kaboré vise à montrer au public les produits Made in Burkina, les produits manufacturés, ainsi que les potentialités en matière d’industrialisation de « notre pays ».
Et pour cette édition, « plusieurs innovations ont été apportées » nous relate le ministre du commerce. Il s’agit entre autres de la bourse de projets dédiée au secteur de la transformation agro-alimentaire. Cette bourse permettra , selon le ministres, de nouer des partenariats autour de projets de transformation agro-alimentaire et de faciliter leur mise en place à travers un accompagnement technique, managérial, commercial et financier mieux adapté. Il y a également la tenue de la nuit du mérite de l’industrie burkinabè qui permettra de reconnaitre les mérites des acteurs qui ont contribué au rayonnement de l’industrie de notre pays. Et le ministre de l’industrie reste convaincu que toutes ces activités qui seront menées au cours de cette édition susciteront un esprit managérial au sein de la frange jeune et fortifiera davantage les pionniers du domaine.
Cependant, malgré les multiples efforts fournis et les nombreux résultats engrangés dans le secteur de l’industrie, ce secteur rencontre d’énormes difficultés d’où sa non compétitivité sur le marché international. Et le représentant du parrain Al Hassane Siénou n’a pas manqué de relater ces difficultés en présence du ministre du Commerce. «….il ne faudra pas perdre de vue les difficultés auxquels les industriels font face tous les jours. Il s’agit, entre autres, du coût élevé des facteurs de production spécifiquement l’énergie, l’insuffisance des infrastructures, les soutiens aux industries, la complexité et le manque de synergie et de coordination dans les interventions de la chaîne institutionnelle. Il y’a aussi l’insuffisance de la main d’œuvre qualifiée dans le secteur d’ingénieurie….j’en passe. Toute chose qui amplifie les tâches dans nos entreprises et les rendent moins compétitives par rapport à celles d’autres pays », a-t-il déploré.
A cette question de compétitivité de nos entreprises sur le marché international, Haroun Kaboré reste unanime. Et pour lui, la solution résiderait sur la qualité des produits à travers la certification, la présentation des emballages mais aussi d’autres solutions pourraient être trouvées à travers cette semaine de l’industrie qui se présente comme une tribune pour ces hommes et femmes d’affaire de se partager leurs expériences, et d’échanger sur la question afin d’en trouver des réponses adéquates. «….c’est aussi de travailler sur le marché et qui travaille sur le marché doit forcément travailler sur la compétitivité notamment la qualité des produits à travers la certification sur le marché et même la présentation au niveau des emballages. La semaine permet donc d’aborder l’ensemble de ces questions, de proposer des solutions nouvelles parce que c’est quand même des gens qui ont fait des choses qui viennent montrer comment les choses peuvent se faire donc de la meilleur manière», explique Harouna Kaboré, ministre du Commerce.
Cette 3ème édition de la semaine de l’industrie selon le représentant du parrain Al Hassane Siénou, est une grande aubaine en ce sens qu’elle va permettre d’échanger autour des problèmes qui minent le secteur de l’industrie et voir dans quelle mesure des solutions pourraient être repérées pour contribuer efficacement à l’essor économique du Burkina Faso. « Durant une semaine, ces assises vont permettre de relever les difficultés qui freinent au développement de l’industrie, et naturellement aussi faire un pan sur les acquis qui ont été engrangés durant ces dernières années sur le développement de l’industrie. Et encourager le gouvernement à continuer à appuyer naturellement le développement et la mise en place de nouvelles unités par ce qu’on a appelé ici le code d’investissement, les infrastructures, les coûts de l’énergie qui est un véritable frein au développement de l’industrie et c’est par ces actions qu’on réussirait à fixer les grandes lignes à l’état pour les travailler au développement de l’industrie », a expliqué Al Hassane Siénou. A cela, il faut ajouter que la Semaine de l’industrie Burkinabè (SIB) a eu des répercussions assez positives sur les industriels venus exposer leur savoir-faire, nous témoigne l’exposant Mane, le responsable marketing de AGROSERV industrie. « A travers la participation de ces trois dernières années, nous avons réussi à signer des partenariats d’affaire avec certaines personnes, avec certaines autres industries et en même temps nous avons pu faire la promotion de nos produits qui aujourd’hui la visibilité n’est plus à dire. Quand on dit agroserv industrie, tout le monde voit qualité, tout le monde voit un produit qui est propre, qui est hygiénique puisque nous certifié. Aujourd’hui, nous sommes fiers de participer à la SIB parce que ça nous permet aussi de nous positionner sur le marché », nous confie-t-il. Le ministre a fait noter également que le secteur de l’industrie regorge d’énormes potentialités mais qui, malheureusement, ne sont pas assez suffisamment exploité dû à de multiples contraintes.
Mais l’avenir semble prometteur avec déjà des projets concrets sur le terrain à savoir l’unité de retollage du fil à Tanghin Dassouri qui va permettre de mettre sur le marché d’ici la fin de l’année des tee-shirts, des débardeurs Made in Burkina Faso, à komssilga, une unité industrielle dans le domaine de la pharmacie qui sera fonctionnelle d’ici la fin de l’année aussi , à Logofoursso, il y ‘a une unité dans le domaine de l’engrais, l’Africaine des boissons dans la même zone qui va faire des jus comme Dafani et à Bobo-Dioulasso, il faut ajouter l’unité de montage de tracteur qui est une réalité, confie le ministre du commerce. Et au ministre de dévoiler qu’une enveloppe de 100 milliards a été dégagée par le gouvernement afin de soutenir la résilience économique.
Murielle Ouédraogo , depuis Bobo Dioulasso