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SMARTY A L’OLYMPIA DE PARIS: La chevauchée continue


A peine rentré de sa tournée du prix découverte RFI (Radio France internationale) que l’artiste-musicien Salif Kikieta connu sous le sobriquet musical de Smarty réalise un de ses rêves : joué dans la mythique salle d’Olympia de Paris. Ce rêve, l’ancien membre du groupe Yeleen le réalisera demain 13 septembre, à l’occasion du concert du groupe Magic Système. « C’est une partie de mon rêve qui a été réalisé parce que je vais me produire en avant- première durant une vingtaine de minute. Mon rêve sera totalement réalisé lorsque je ferai un concert à part entière à l’Olympia », nous a confié le lauréat du prix découverte RFI 2014, la veille de son départ pour la France. Outre ce sujet, l’artiste nous parle dans l’interview qu’il nous a accordée de sa tournée, de sa carrière solo et donne son avis sur la situation politique qui prévaut actuellement au Burkina Faso

Lepays : Comment s’est passée ta tournée que tu as effectuée à l’occasion du prix découverte RFI?

Smarty : Je peux dire que la tournée a été assez positive dans le sens où je suis allé à la rencontre des publics qui ne connaissaient pas forcément l’artiste que je suis. C’est grâce à cette tournée que plusieurs africains ont découvert ce que je fais et qui je suis. Donc je ne peux que me réjouir parce que je suis sorti grandi et plein d’expérience après cette tournée rendue possible grâce aux Instituts français des pays traversés et à la Radio France internationale à qui je transmets toute ma reconnaissance.

Combien de dates et pays as-tu fait au cours de cette tournée ?

J’ai fait 20 pays africains en 23 dates. Il faut préciser que les concerts ont été entièrement en live et que je me suis déplacé avec tous mon staff qui est composé de 7 personnes dont 4 musiciens un ingénieur de son, moi-même et Vincent Gala.

Et toutes ces dates ont réussi ? Les publics ont-ils répondu présent ?

Je n’emploierai pas le langage du showbiz en disant que partout où je suis passé j’ai fait salle comble. Il y a eu des pays dans lesquels il y avait pratiquement personne. Je me suis retrouvé à des endroits comme le Djibouti avec 50 ou 100 personnes parce que tout simplement on ne connaissait pas Smarty. Mais tout cela c’est le chalenge. Nous avons l’habitude de jouer au pays avec beaucoup de monde. La réalité est autre lorsqu’on sort en dehors de sa communauté. Cela m’a permis d’avoir une autre expérience c’est-à-dire de savoir comment me comporter devant un public qui ne te connait pas et devant une salle dans laquelle il y a peu de monde. La tournée a débuté le 3 mai et on a terminé le 29 juin à Douala.

Parmi ces dates, y a-t-il une qui te restera gravé dans la mémoire ?

C’est difficile à dire parce qu’il y avait des dates comme celle de Djibouti où on s’était retrouvé avec 50 à 100 personnes dans la salle mais qui ont fait le show comme si la salle était pleine. Il y a eu aussi des dates où il y avait plein de personnes dans les salles mais qui n’ont pas trop bougé comme en Djibouti. Donc c’est un peu compliqué de dire quelle date m’a le plus marqué. Cela aussi se juge en fonction du rendu de l’artiste. Tu peux avoir une salle comble et si tu ne donnes pas le meilleur de toi-même cette date ne peut pas te marquer parce que tu auras toujours un sentiment d’un devoir non accompli. Mais je peux quand même dire que de toutes les dates c’est celle de l’Afrique du Sud qui m’a beaucoup épaté. La salle était pleine, le public qui ne connaissait pas ma musique a bien fait le show et à mon niveau j’ai donné le meilleur de moi-même.

Et quel a été la réaction des mélomanes surtout ceux qui ne te connaissaient pas après tes concerts ?

Partout où on est passé, les réactions ont été positives après mes spectacles. Des responsables des instituts français aux mélomanes en passant par les responsables de la Radio France internationale, tous ont apprécié le travail que nous avons abattu. Je profite de votre micro pour leur dire merci du fond du cœur parce que j’ai acquis une expérience en me frottant à d’autres cultures et à d’autres publics au cours de cette tournée.

Certainement que cette tournée va booster ta carrière solo ?

Oui c’est clair. Je pense que c’est déjà fait parce qu’il y a des démarches qui sont en train d’être entamée pour que la tournée ne se limite pas seulement en 2014. Décrochez le prix RFI c’est le rêve de chaque artiste et lorsque l’on arrive à réaliser ce rêve et à faire une tournée dans plusieurs pays, on ne peut que se réjouir parce qu’il y a plusieurs portes qui s’ouvrent. J’ai eu assez de contacts, j’ai fait de nombreuses rencontres et tout cela est en train d’être mis en profit pour que les choses soient assez positives. Je suis dans la latitude de ne pas trop parler en ce moment. Je vais attendre que les choses se concrétisent avant d’en parler car « le serpent le plus gros c’est celui qui a su se cacher ».

Physiquement as-tu pu tenir le coup ? Il n’est pas venu un moment où, poussé par la fatigue, tu as eu l’envie de jeter l’éponge ?

Non, je n’ai pas eu cet envie mais je vous avoue que c’était épuisant. Il y a eu des moments de cassure, des moments où on était vraiment à bout de souffle mais nous avons tenu le coup par la grâce de Dieu. Je remercie ceux avec qui j’ai pu réussir cette aventure. Ce sont des gens qui ont laissé leurs familles pour m’accompagner dans cette tournée et je ne peux que leur dire merci et espérer que l’on puisse se retrouver pour d’autres aventures.

La tournée t’a aussi rapporté de l’argent ?

Bien sûr que oui. Si je vous dis que cette tournée ne m’a pas été bénéfique en terme financier j’ai menti. Lorsqu’un artiste fait des dates, il a des cachets et c’est tout à fait normal vu le travail qui sera abattu. Je suis content parce que l’argent que j’ai pu avoir est le fruit de mon travail. Cet argent sera éventuellement utilisé pour développer ma carrière.

Demain tu vas te produire à l’Olympia de Paris en avant -première du concert de Magic Système. C’est un rêve qui se réalise ?

Oui exactement. Si vous vous souvenez, dans une de mes chansons, j’ai eu à dire que mon rêve c’est de jouer un jour au Zenith de Paris et demain grâce à mes aînés du groupe Magic Système je vais jouer à l’Olympia qui est plus que le Zénith. Je suis vraiment très heureux parce que c’est une autre porte qui s’est ouverte pour la réussite de ma carrière. Il faut dire que c’est un challenge aussi parce que je dois donner le meilleure de moi-même pour mériter la confiance placée en moi et pour représenter valablement mon pays. C’est vrai que ma prestation ne va pas dépasser une vingtaine de minute mais il est très important que je la réussisse. J’espère qu’un jour je vais arriver à faire un spectacle complet dans ce lieu. Je remercie le groupe Magic Système qui me permet de réaliser un de mes rêves qui était de me tenir dans la salle en face d’un public comme celui de l’Olympia et de pouvoir partager avec eux des bouts de mes chansons.

On peut dire sans se tromper que c’est bien parti pour ta carrière solo avec tous ces exploits?

Je crois que oui. Au regard de tout ce que j’ai eu et j’ai pu faire après la sortie de mon premier album, il y a de cela deux ans « Afrikan couleur », je peux dire que je me suis bien lancé dans ma carrière solo. Reste maintenant à continuer dans cette dynamique pour donner une bonne suite à l’élan que m’a donné mon premier album.

Après votre séparation, je veux parler du groupe groupe Yeleen, il y a un des groupes à savoir Faso Kombat qui vient de voler en éclat. Qu’avez-vous ressenti en apprenant cela ?

En effet, j’en ai entendu parler. Lorsque j’ai appris pour la première fois que le groupe est disloqué et que les hommes du showbiz sont en train de mener des démarches pour les réconcilier, je savais bien que les choses allaient se compliquer. Vous savez, lorsque deux personnes s’entendent pour faire un travail et qu’à la longue il y a un problème, ce ne sont que ces deux -là qui peuvent trouver la solution à ce problème. Les interventions des uns et des autres ne pourront rien parce qu’elles sont pleines d’hypocrisie. Si ce ne sont pas des gens qui viennent pour savoir le fond du problème afin de faire de la publicité, ils veulent que la réconciliation passe forcément par eux. Je suis mal placé pour donner mon avis sur cette séparation d’autant plus que j’ai fait ma propre expérience avec le groupe Yeleen. Mais je peux dire qu’à un moment de la vie lorsque les choses ne vont pas entre des personnes qui ont décidé de travailler ensemble, c’est mieux que ces personnes fassent la pause. Et il faut que les mélomanes apprennent à accepter que tout comme les artistes peuvent se mettre ensemble, ils peuvent aussi se séparer pour que chacun fasse seul son chemin. Ce ne sont pas seulement Faso Kombat ou Yeleen qui ont été les premiers groupes à se disloquer. Il y a plein de groupes qui faisaient la fierté du monde qui, actuellement, ce sont séparés pour faire des carrières solo. Vous avez comme exemple, le groupe Jackson five dans lequel se trouvait Michael Jackson, Bob Marley qui a commencé sa carrière dans un groupe avant d’entamer une carrière solo et récemment le groupe à succès Sexion d’Assaut de la France dont les membres ont entamé des carrières solo. Vous savez, dans l’expression artistique d’un groupe, il y a aussi celle de l’individu qui a besoin de s’exprimer à un moment donné. Vous faites des concessions pendant des années jusqu’à un moment où vous sentez que l’un ou l’autre a envie d’une certaine liberté qu’il ne trouve pas au sein du groupe. A ce moment c’est mieux de laisser la porte à cette personne pour qu’il s’exprime individuellement. S’il est écrit quelque part que vous allez vous remettre ensemble, forcément vous vous remettrez ensemble pour continuer l’aventure.

Espérons que ce soit le cas chez vous, je veux parler du groupe Yeleen

Je l’espère aussi. Je l’ai toujours dit s’il est écrit que le groupe Yeleen se remettra ensemble, nous allons nous remettre ensemble pour faire un album. Mais on le fera pas parce des gens auront mené des démarches, parce qu’il faut faire une réconciliation de façade, parce que l’on veut plaire au public. Non, si nous nous réconcilions pour ça, on aura menti non seulement au public, mais aussi à nous même.

En tant qu’artiste, quel commentaire fais-tu de la situation politique nationale actuelle au Burkina Faso ?

Ma position est de n’émettre aucun commentaire sur la situation politique qui prévaut actuellement au Burkina Faso. Tout comme chaque burkinabè la situation politique me préoccupe assez. Tout ce que je souhaite c’est qu’il y ait une stabilité dans le pays. Que tous les hommes politiques trouvent une solution parce qu’au-delà des discours qui sont tenus actuellement, il y a une population qui a besoin de vivre et il y a un Burkina Faso qui a besoin d’exister après eux.

Propos recueillis par Yannick


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