Juste après sa brillante prestation à la cérémonie d’ouverture du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, A’Salfo du groupe Magic Systèm nous a accordé une interview exclusive. Un entretien au cours duquel il a annoncé le Burkina Faso comme premier pays invité d’honneur au Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA). En plus du FEMUA, l’entrevue a porté sur le FESPACO et sa nouvelle coiffure.
Afriyelba: Vous avez assuré avec brio le concert live le 23 février dernier , n’est ce pas un honneur pour les magiciens de participer à l’ouverture du cinquantenaire FESPACO?
A’Salfo: Sisi, c’est un honneur et un prestige pour nous de revenir au Burkina Faso surtout pour un évènement aussi grandiose qu’est le FESPACO. Nous avons passé de très bons moments avec le public. Nous sommes contents d’être là et d’avoir participé à l’ouverture de la 26e édition de la biennale du cinéma africain.
Certains disent que vous avez interrompu votre prestation tandis que d’autres soutiennent le contraire, que s’est-il réellement passé?
Non nous n’avons pas interrompu notre prestation. Ceux qui étaient au stade peuvent témoigner. Pour des raisons protocolaires c’est sûr que lorsque le président est là, le dispositif sécuritaire empêche le public d’être dans le show. Vu que le président était parti puisqu’il a suivi 15 minute de notre prestation, l’heure était venue de s’amuser avec le public. Nous avons donc demandé exceptionnellement qu’on puisse laisser les festivaliers qui étaient dans les gradins d’avancer afin qu’on puisse mieux communier ensemble. Un artiste loin de son public n’est pas à 100% de sa capacité à produire son spectacle. C’est ce que nous avons essayé de faire mais malheureusement la sécurité n’a pas donné une suite favorable. Toutefois, je précise que nous avons continué le show jusqu’à son paroxysme même si à un moment donné les gens voulaient qu’on prolonge. Nous étions programmés pour 45 minutes et nous avons joué une heure de temps. Au contraire nous avons même prolongé de 15 minutes.
Vous avez donc remplie votre contrat?
Oui exactement. Nous avons terminé notre contrat. C’est un bonus qu’on voulait offrir au public si la sécurité avait donné une suite favorable à notre requête.
Que représente le FESPACO pour vous?
Le FESPACO, c’est une référence, c’est un festival modèle dont nous devons nous inspirer. Pas seulement le monde du cinéma mais aussi nous qui sommes des promoteurs culturels dans le domaine de la musique. Nous devons donc en tirer des enseignements pour pouvoir parfaire notre façon d’organiser. Un festival qui a 50 ans est sans aucun doute une bibliothèque d’expériences, j’ai un grand respect pour ce festival et j’y ai appris grand chose pour être venu deux fois.
Votre actualité en ce moment est aussi marqué par l’organisation de l’édition 2019 du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA). Où en êtes vous à quelques semaines de la manifestation?
Effectivement, nous sommes à deux mois de la tenue de l’édition 2019 du FEMUA. Nous avons dévoilé les dates, il y a de cela quelques semaines à savoir du 23 au 28 avril. Nous allons faire le lancement officiel le 14 mars prochain à Abidjan. Les grandes axes seront de faire venir les grands artistes de différents horizons et aussi d’essayer d’intensifier le volet social et les actions scientifiques qui accompagnent le festival comme le carrefour jeunesse. Comme vous le savez, chaque année, il y a une innovation et pour la présente édition nous allons opter pour le système de pays invité d’honneur.
Et c’est à quel pays vous pensez?
Le Burkina Faso.
Qu’est ce que cela implique?
Le Burkina Faso pays invité d’honneur au FEMUA implique qu’au delà des artistes burkinabè que nous avons l’habitude d’inviter chaque année, nous allons montrer les liens historiques qui existent culturellement, politiquement, économiquement entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. C’est donc de pouvoir inviter des cadres et des autorités burkinabè qui viendront avec certains artistes et journalistes représenter le Burkina Faso au FEMUA. Nous sommes en train de penser aussi à la possibilité de mettre à la disposition du Burkina des stands d’exposition de produits locaux.
L’évènement se déroulera cette année sur le même site que celle de l’édition précédente?
Oui ce sera à l’INJS. A Anoumabo, on aura toujours un site mais pour le FEMUA kid. Il y aura également le FEMUA Carnaval que nous allons initier cette année à Anoumabo.
L’année passée vous avez délocalisez le FEMUA à Korogho, il en sera ainsi pour l’édition 2019?
Oui, nous avons prévu de délocaliser le FEMUA cette année dans une commune que je vais taire le nom pour le moment. Ce sera dans une ville de l’intérieur de la Côte d’Ivoire située à 260 km d’Abidjan.
On peut déjà avoir une idée sur les têtes d’affiches du FEMUA 2019?
Pour ce qui est des têtes d’affiches, je vous prie de bien vouloir attendre le 14 mars prochain, date du lancement du festival.Tout ce que je peux vous dire c’est que le plateau artistique sera de haut niveau et que tous les projets entamés seront reconduits cette année surtout ceux concernant l’environnement et l’écologie. Cette année le thème sera basé sur le genre et le développement.
Comment justifiez vous le choix de ce thème?
Ce qui a motivé le choix de ce thème est que je suis ambassadeur de bonne volonté à l’UNESCO et nous déployons d’énormes efforts pour l’égalité des sexes. Quand on sait que la disparité la plus fragrante est celle qui existe entre les hommes et les femmes en Afrique sous le plan social, de alphabétisation, de la scolarisation, nous nous sommes dit qu’il était temps d’interpeler tout le monde afin que des dispositions soient prises pour impliquer plus la femme dans le développement de l’Afrique. Elle joue déjà un grand rôle mais si on lui donne pleinement sa place, elle peut faire des merveilles.
Vous vous êtes mis en coco taillé, une coiffure qui a alimenté les réseaux sociaux ces derniers temps, pourquoi cette boule à zéro?
C’est une coiffure de sagesse. Je vieilli donc à un certain moment je me dis qu’il n y a pas deux coiffures pour incarner la sagesse à part celle de la boule à Zéro. C’est un signe d’acquisition d’une certaine sagesse et d’une certaines maturité.
Est ce à dire que vous allez garder cette coiffure pour toujours?
Je ne sais pas d’abord mais pour le moment je le garde.
Pour terminer, je voudrais traduire mes félicitations aux responsables de l’agence de communication digitale Afriyelba. Une agence que j’ai vu naître et se bonifier au fil des années. Je tire mon chapeau à toute l’équipe dirigée par Yannick SANKARA et je souhaite bon vent à AFRIYELBA.
Propos recueillis par Yannick SANKARA