Les rideaux de la 2ème édition du festival Les nuits Djongo sont tombés dans la nuit du dimanche 6 mai dernier, à Tiébélé. L’équipe de Afriyelba qui y a fait le déplacement, vous fait revivre les moments forts des 3 jours du festival et de cette soirée spéciale si riche en prestation musicale dans la cité de la culture Kassena.
3 jours durant, la province du Nahouri a vibré au rythme de la 2e édition du festival Les nuits Djongo. C’était du 4 au 6 mai dernier à Po et à Tiébélé. Après 2 jours passés dans la ville de Po, chef-lieu de la province du Nahouri, l’équipe du comité d’organisation et les festivaliers se sont déportés dans la belle cité de Tiébélé, le 6 mai. Si le premier jour du festival a atteint son objectif en drainant un grand public avec des prestations musicales des troupes locales et des artistes musiciens tels que, Solo Dja Kabako, Saga Den, Alice Aditoua, le deuxième jour a, quant à lui, été un « cauchemar » pour les festivaliers.
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En effet, ce jour-là, le 5 mai, le public de Po n’a pas pu savourer les mélodies de leurs artistes préférés. Conditions météorologiques obligent. Dès la soirée, le ciel c’était assombrit et présageait un orage. A l’heure du concert, à peine le premier artiste annoncé qu’un tonner a brouillé le circuit électrique du podium. S’en est suivie les premières gouttelettes d’eau et finalement c’est une grande pluie qui s’abat sur la ville de Po. Une pluie bienfaisance, oui ! Mais cette pluie ne donnait aucune lueur d’espoir pour la continuité des festivités de la soirée. L’artiste musicien Smokey et bien d’autres qui étaient annoncés sur scène cette nuit-là ont laissé les festivaliers sur leur soif.
Les festivaliers se sont déportés à Tiébélé
Le lendemain, dimanche 6 mai, les festivaliers se sont déportés dans la cité de Tiébélé, l’un des hauts lieux de la culture Kassena-nankana. Peu avant 11h la première équipe du staff d’organisation foule le sol de Tiébélé. Il s’est agi des techniciens. Ces derniers se sont adonnés à l’installation du podium offert par Orange, l’un des sponsors du festival. Comme prévu, dans l’après-midi, les partenaires du festival y compris les hommes de médias commence la journée avec une visite guidée à la Cour royale de Tiébélé. Là, ils découvrent l’architecture kassena à travers ses maisons peintes aux couleurs naturelles, l’historique des peintures et l’histoire du village. Après un tour riche en culture, retour sur le lieu des prestations qui n’était autre que le terrain de foot de la toute première école primaire public de Tiébélé, appelé communément « école centre ».
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C’étaient cette place-là qui a accueillie environ 10 000 Spectateurs. Il était 19 heures 30 quand les tambours de la cour royale de Tiébélé font leur apparition sur le podium pour l’ouverture des prestations musicales en live. Ensuite se sont succédés, sur scène, la troupe du Sanguié, la Sono Jazz dirigée par Arnaud Ouombatoua, les soldats du micro, Nourat la reggae woman et bien d’autres. S’il y a eu des prestations qui ont retenu plus l’attention du public, ce fut celles du groupe Sono Jazz et les soldats du micro d’Herman Tagnabou dit « Dans le temps » et de Perpi.
Le roi de la musique Djongo sur scène
Il était 22 heures 45. On annonce la monté sur scène du roi de la musique Djongo, le promoteur même du festival, celui-là même que tout le monde attendait impatiemment. Bil Aka Kora, puisque c’est de lui qu’on parle, chante en chœur avec le public « Anou », l’un de ces tous premiers prestigieux titres qui glorifie la mère.
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Selon Dandiga Cyrile Kouhizoura coordonnateur du comité d’organisation au niveau de Tiébélé « il y a longtemps que nous avons voulu que Bil vienne faire un concert à Tiébélé ici. Mais faute de moyen (financiers ndlr) nous n’avions pas pu vivre notre rêve dans le passé. Aujourd’hui, Dieu merci, grâce au festival les nuits Djongo nous avons Bil sur scène à Tiébélé. C’est merveilleux !». Mais encore, une fois de plus, les festivaliers ont vu la soirée écourtée. Cette fois-ci ce n’est plus une pluie bienfaisance mais un malheur. Un des batteurs de Tam Tam de BIL Aka Kora venait de perdre son frère. Selon les témoins, ce dernier venait suivre le live et il a eu un accident mortel en route. Ainsi la soirée prend fin à la fin de la prestation de BIL autour de 00 heure.
Bilan de l’organisation
Placé sous le thème « Jeunesse et citoyenneté active : défis et perspectives », la 2e édition du festival Les nuits Djongo a mobilisé environ 25 000 festivaliers dans les 2 localités. De l’avis de Aly Akian Bilgo, directeur du festival Les nuits Djongo, la délocalisation de celui-ci s’explique par le fait de vouloir impliquer tout le monde dans la promotion de la culture kassena. Pour lui l’heure n’est pas au bilan. Mais déjà, il a reconnu que le chemin de cette 2e édition a été parsemé d’obstacles. « Les finances et la logistique ont fait défaut. Compte tenu du fait que la distance était longue, le transport a couté très cher. Aussi nous n’avons pas eu assez de sponsors ou de mécènes », a-t-il dit. Pour Aly Bilgo, le promoteur ambitionne d’insérer le festival dans l’offre culturelle internationale et de créer un centre culturel pour la transmission des valeurs culturelles entre les ainés et les jeunes. Rendez-vous est donc donné en 2019 pour la 3ème édition.
Abatidan Casimir NASSARA